Ϟ TIGER HOLOGRAM

Affiliation : Benjy a rejoint l'Ordre du Phénix quand il avait vingt ans. Il n'a jamais regretté cette décision, malgré la peur qui le réveille parfois la nuit et l'empêche de se rendormir; ça coulait de source pour lui. Il ne l'a jamais dit à ses parents, bien entendu, ils auraient trop peur pour lui. Mais pour lui c'était tellement évident qu'il l'a fait presque sans réfléchir, parce que c'est le genre de personne qu'il est, incapable de supporter l'injustice ou la terreur que les Mangemorts instaurent lentement sur la société actuelle.

Baguette : C'est sa cinquième baguette depuis qu'il est allé pour la première fois chez Ollivander en acheter une avant le début de sa scolarité à Poudlard; Benjy a tendance à s'asseoir sur ses baguettes ou à marcher dessus et les briser par inadvertance. Cette cinquième est dernière baguette est taillée dans du bois de chêne, contient une plume de phénix et mesure seulement vingt-et-un centimètres virgule deux. Elle est plutôt rigide et pas très agréable au toucher, elle doit savoir que sa durée de vie ne va pas être très longue.

Miroir du Riséd : Benjy se verrait entouré d'une dizaine de chiots absolument ravis d'être là, lui-même ayant l'air profondément perdu et heureux à la fois en ne sachant pas où donner de la tête pour s'occuper de tous ces adorables et maladroits petits chiens.

Épouvantard : Benjy a une peur phobique du sang, son Épouvantard prendrait la forme d'une énorme flaque d'hémoglobine, bien rouge et gore. Il perd complètement ses moyens à la moindre coupure, alors autant dire que voir plus d'un litre de sang le paralyserait complètement.

Amortentia : Benjy a déjà été en présence d'Amortentia, il en a même bu, et c'était vraiment désagréable. Il se souvient que pour lui, ça avait l'odeur de lessive fraîche — plus précisément, l'odeur du détergent à la lavande vendu dans la Laundrette de sa famille dans lequel il a passé de longues heures quand il était petit — et ça lui a rappelé sa famille, son père surtout. Il y avait aussi une bonne odeur de poulet grillé, son plat préféré à Poudlard où il a passé les meilleures années de sa vie. Et enfin, comme si ce mélange n'était déjà pas assez absurde, une odeur de pâte à pizza fraîche, lui rappelant Nikki et la soirée qu'ils ont passé il y a quelques mois à faire des pizzas maison qui au final ont été immondes.

Compétences magiques
Duels : 05/10
Potions : 05/10
Métamorphose : 9/10
Sortilèges :  07/10
Légilimancie : 03/10
Occlumancie : 03/10
Quidditch : 07/10
Divination : 01/10

“ Ah bah regarde qui voilà! ” Benjy se force à sourire. C'est dur parfois, mais il est devenu pro pour sourire quand il faut et non pas qu'il en a envie. La plupart des gens, quand ils parlent de lui, disent qu'il est souriant, le petit rigolo du fond de la classe, un peu chiant et grande gueule mais sympa, au fond, il doit juste se calmer. Benjy aime bien cette image qu'on a de lui, parce que ça veut dire que personne ne s'inquiète pour lui et personne ne lui pose de questions trop gênantes. Les gens auraient du mal à croire qu'il est le genre de mec qui préfère être seul et régler ses problèmes seuls parce que Benjy, quand il était assis à la table des Gryffondors, il était toujours entouré d'au moins deux groupes d'amis, orbitant bizarrement autour de lui. Benjy: le pote de tout le monde, l'ami de personne.

C'est pas la même chose face à sa soeur, qui le regarde avec des sourcils froncés et une moue déçue. “ C'est moiiiii, ” fait-il d'une petite voix et elle le laisse entrer dans la maison avec un grognement. Elle est vide, il n'y a que Cat aujourd'hui: leur père doit être à la laundrette alors que leur mère doit être au boulot, ils travaillent tout le temps. D'aussi loin que Benjy peut se rappeler, leurs parents travaillaient tout le temps, tout le temps, tout le temps si bien qu'ils ont presque plus élevés par leur grand-mère que quiconque d'autre. “ Comment va l'uni? ” demande-t-il poliment quand il s'est assis dans la cuisine, posant les sacs en plastique à ses pieds, alors que Cat s'active à leur préparer du thé. “ Bien. ” Sa soeur n'a jamais été du genre bavarde; et puis ils se connaissent trop et elle sait qu'il s'en fiche de ses études de droite à King's College, tout comme elle s'en est toujours fiche de ses études de magie à Poudlard. Il aime sa soeur, et il sait qu'elle l'aime elle aussi, mais ils ont toujours eu du mal à communiquer et à se supporter.

Cat finit par poser une tasse face à lui. “ Tu fous quoi? ” demande-t-elle sans autre préambule. “ Je suis venu déposer mes cadeaux de Noël. ” Cat fronce un peu du nez. “ Okay. — Et je suis aussi venu vous dire qu'il faudrait que vous quittiez l'Angleterre au plus vite. ” Cat boit un peu de son thé. “ Come again? ” Elle sourit un peu, amusée par cette perspective. Elle s'est rapidement faite aux excentricités de son frère, à ses jeux étranges. “ C'est pas une blague, Cat, je suis sérieux. Il y a un homme — un sorcier- ” Benjy sait qu'il a mal choisi ses mots quand les traits de Cat se froncent.

Cat n'aime pas la magie. Benjy pense qu'elle est jalouse mais il ne le lui a jamais dit. Il pense que c'est pour ça qu'elle a toujours voulu faire mieux que lui, être meilleure à l'école, aller à la fac de droit, récolter les félicitations de ses professeurs et de leurs parents; ceci dit, comme elle était moldue, leur mère a toujours porté plus d'intérêt à Benjy qui comme elle, était sorcier. Leur mère n'est jamais allée à l'école mais a toujours été une excellente sorcière, délicate et incroyable, se transformant en chat sous les yeux émerveillés de ses enfants et un peu effrayés de son mari. Elle a lu tous les manuels de sorcellerie avec Benjy (corrigeant parfois dans les marges ce qu'elle trouvait stupide et tsk, occidental, manque de grâce commentait-elle en faisant rire Benjy), elle est allé le visiter à Pré-au-Lard à plusieurs reprises et elle l'a encouragé à travailler dans la Ménagerie Magique alors que son père aurait mieux voulu qu'il l'aide à la laundrette. Benjy pince des lèvres, reprend: “ un homme qui a trop de pouvoir et il fait régner la terreur dans mon monde. ” Il déteste ça et elle aussi. Mon monde. Mais Benjy ne sait pas comment en parler autrement. “ J'ai décidé que j'allais le tuer. Enfin, euh, pas moi. Mais des gens et moi. Et ça pourrait être dangereux pour vous. — Et tu n'as pas pensé à nous? ”

Benjy sait qu'il ne devine pas l'amertume dans la voix de Cat. Bien entendu qu'il a pensé à eux. Il y pense toujours. À leur enfance à tous les deux, avec seulement deux ans de différence, à s'emmerder et à grandir l'un avec l'autre, courant à travers leur petit maison de Fulham et sautant sur le trampoline du backyard jusqu'à y faire des trous du bout des pieds. À leur adolescence, où ils sont devenus des étrangers, où elle s'est rapprochée de leur père et lui de leur mère. Et puis son père — ses mains trop épaisses, ses yeux trop bleus, ses cheveux trop blonds, l'odeur constante de lessive. Et puis sa mère — ses roulements de yeux, ses rires, ses lunettes rondes qui s'inscrivaient en poil noir quand elle prendrait la forme d'un chat. C'est ça qui a décidé Benjy à devenir un animagus lui aussi — il aurait aimé être un félin, un chat, une panthère, un lion! Pour être le digne fils de sa mère. Elle l'a aidé, pendant tout le processus, quelques mois après Poudlard. Ils ont tous les deux été surpris quand il a pris l'apparence d'un énorme mastiff, avec des poils sombres là où les tatouages s'étalent sur la peau d'ordinaire. Et puis ils en ont ri, énormément ri, alors que Cat les observait d'un oeil noir.

Bien entendu qu'il a pensé à eux. Il les aime. C'est pour ça qu'il veut un monde sain pour eux, sans Celui-Dont-On-Ne-Peut-Pas-Prononcer-Le-Nom. Sans Mangemorts. Sans morts.

Benjy a tellement peur de la mort.

“ Tu prends une décision pour nous tous et tu n'as même pas la décence de t'excuser. — Je ne m'excuserai pas de faire ce qui est bien. ” Son thé est encore brûlant, il n'y a pas touché mais Benjy se relève tout de même, repousse la chaise à laquelle il était assis. Cat ne bouge pas, le fusillant de ses yeux noirs. “ Ne prends pas la peine de venir pour le réveillon, tu vas encore rendre papa triste, ” siffle-t-elle quand il s'en va, retenant difficilement ses larmes, serrant durement les dents, sachant simplement qu'il fait ce qu'il faut et que de toutes façons, il est trop jeune pour mourir.