Leanny | from now on, what's waited till tomorrow starts tonight

Affiliation : Leanny a longtemps choisi de ne pas s'impliquer dans cette guerre, bien qu'elle ait toujours été contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, continuant de vivre comme elle l'avait toujours fait et choisissant de consacrer tout son temps à son équipe. Prendre parti reviendrait à mettre en danger sa vie mais également le bien être des Harpies de Holyhead, ce qui lui était impensable. Pourtant, si Leanny décidait de rester neutre, elle ne pouvait ignorer la prise de position de son père et de son frère, Simon, contre les mangemorts et leur maître. Elle a bien essayé de ne pas s'en inquiéter, se concentrant sur sa carrière, mais à présent que son père a été tué, Leanny ne peut plus faire semblant. Plus les jours passent et plus elle réfléchie. Est-elle prête à prendre parti?

Baguette : Le bois de charme est connu pour être attiré par les sorciers habités par une passion qui les obsède. Dans le cas de Leanny, il n’y a pas eu à beaucoup réfléchir pour savoir quelle passion elle avait et pourquoi donc une baguette de ce bois l’avait choisi comme propriétaire. Un bois qui refuse également de fonctionner quand un acte ne correspond pas aux valeurs de son maître, Leanny ne peut donc se trahir par la magie. Grande de 28,1 cm, la baguette est flexible et possède en son cœur un ventricule de dragon.

Miroir du Riséd : Leanny se voit dans une tenue de Quidditch autre que celle des Harpies de Holyhead. Sa tenue représente l’équipe nationale et elle tient dans ses bras la coupe du monde, son équipe vient de gagner. Ses parents, et ses frères l’entourent et la félicitent, fiers de ce qu’elle et son équipe ont accompli.

Épouvantard : Depuis quelques semaines, l’épouvantard de Leanny prend la forme du corps de son père, recroquevillé sur le sol. Il respire mal et elle peut lire toute la souffrance sur son visage. Il la regarde droit dans les yeux et lui dit ces mots « Tu aurais pu faire quelque chose. Tu aurais pu me sauver. Tu m’as abandonné. »

Amortentia : La première odeur que Leanny peut ressentir face à l'amortentia est celle des balais, autrement dit leur bois. Une odeur qui la met en joie, faisant monter en elle l'excitation des prochains matchs à affronter. Cette effluve est accompagnée par celle de la crème à polir que Leanny utilise pour bichonner son balai avant chaque match et entrainement. Ces arômes sont mélangées avec celle que la joueuse pouvait sentir dans la boulangerie française familiale, de quoi lui mettre l'eau à la bouche. Enfin, une dernière odeur s'ajoute au tout : celle de la pluie. Car c'est sous la pluie qu'elle a reçu son premier baiser. Cependant, si vous lui demandez, Leanny expliquera simplement que c'est une odeur agréable pour beaucoup de monde. Il ne faudrait pas la prendre pour une romantique!

Compétences magiques

Duels : 7/10
Potions : 5/10
Métamorphose : 6/10
Sortilèges : 8/10
Légilimancie : 0/10
Occlumancie : 2/10
Quidditch : 10/10
Divination : 2/10

- Non, tu ne la prendras pas ! cria Simon alors qu’il se débattait avec sa cadette.
- C’est parce que t’as peur que je te batte ! hurla la petite de six ans en retour.

Derrière eux, deux garçons identiques d’une dizaine d’années soupiraient d’impatience, au milieu du terrain qu’ils avaient délimités à l’aide de bout de bois trouvés dans la forêt. La maison des Gaynor se tenait à quelques mètres, seule habitation du paysage alentour. De celle-ci, surgit une femme d’une trentaine d’années, ayant les mêmes cheveux bruns que les quatre enfants.

- Qu’est-ce qu’il se passe encore ? Simon, lâche ta sœur ! Leanny, arrête de lui donner des coups de pieds !

Elle sépara les deux enfants et attrapa l’objet pour lequel ils se battaient.

- Mais Maman ! protesta le garçon qui n’avait que quelques centimètres de plus que sa sœur. Elle veut prendre le poste de batteuse mais elle est dangereuse avec une batte, tu le sais !
- C’est pas ma faute si t’es nul pour voir arriver ce que je t’envoie !
- Oh, pas encore… soupira la mère qui, décidément, n’arriverait jamais à comprendre l'enthousiasme autour de ce jeu sorcier. Vous ne pouvez pas simplement jouer au foot ?!

Mme Gaynor avait du mal avec le Quidditch. Si elle n’y comprenait pas grand-chose, elle laissait malgré tout ses enfants y jouer, tant qu’ils le faisaient en sureté. Il faut dire que ce jeu sorcier avait l’air extrêmement dangereux, pour le peu qu’elle en avait entendu parler. Bien loin des jeux moldus auxquels elle avait assisté toute sa vie comme le football ou le basketball. Mais elle comprenait. Elle-même aurait probablement adoré le Quidditch si elle était née sorcière. Mais il n’y avait que son mari qui pouvait jouer avec les enfants à ce jeu.



Ses petites épaules tressautaient alors que ses sanglots révélaient toute la tristesse qu’elle avait en elle.

Elle avait essayé d’être forte en ce jour. Elle avait essayé de sourire aux blagues de son père mais elle n’y était pas parvenue. Elle avait malgré tout réussi à ne pas pleurer devant lui. Noah et Ramon étaient à Poudlard, peut-être était-ce plus facile pour eux d’oublier. Simon, c’est à peine si elle l’avait vu. Il était resté enfermé dans sa chambre toute la journée.

Elle pensait donc y parvenir. Faire semblant. Mais ses yeux s’étaient posés sur une photographie de famille, affichant le visage souriant de sa mère. Sourire qu’elle n’avait plus vu depuis une année à présent. Décédée dans un accident de voiture, Mme Gaynor se rendait ce jour-là dans la boulangerie française qu’elle avait crée et qui était sa fierté. Leanny n’avait que sept ans.




- Suis moi… Leanny, suis-moi je t’ai dit ! s’impatienta Simon à qui, en tant que plus jeunes des trois garçons de la famille Gaynor, s’était vu attribué la tâche de tenir compagnie à sa petite sœur pour son premier trajet dans le Poudlard Express.

Leanny détacha à contre-cœur son regard du quai, se retenant du mieux qu’elle pouvait de courir dans les bras de son père. Elle avait toujours été excitée à l’idée d’entrer à Poudlard mais à présent que le jour de sa première rentrée était arrivé, la jeune fille ne voulait plus que retrouver le confort de sa maison.
Elle tâcha de faire bonne figure et suivit son frère parmi les wagons avant qu’il ne trouve finalement celui dans lequel ses amis se trouvaient, tous étant des garçons. Leanny n’était pas mal à l’aise en présence du sexe opposé, au contraire. Et ce n’était pas pour rien qu’on disait d’elle qu’elle était un vrai garçon manqué. Le fait de grandir parmi des hommes avaient eu des conséquences sur sa vie. Non, ce qui la stressait, ce serait de se retrouver dans un dortoir entièrement composé de filles et elle savait que c’était inévitable.

- Hey, mon père m’a demandé de rester avec ma sœur. C’est Leanny. La présenta presque timidement Simon, comme s’il était effrayé de la réaction de ses amis.
- Ma mère a insisté pour que Liam reste avec moi aussi, dit un autre en désignant un garçon qui paraissait tout aussi effrayé que Leanny.

Les deux enfants échangèrent des regards mal à l’aise alors que les plus grands enchaînaient déjà sur le déroulement de leurs vacances, oubliant la présence des deux nouveaux.

Leanny s’installa près de la fenêtre, reposant son regard sur le visage de son père. Celui-ci lui envoya un sourire pour l’encourager. Elle lui rendit son sourire et essaya de se détendre. Si seulement sa mère avait été présente ce jour-là…




- Elle m’a pété le nez ! Elle l’a fait exprès ! hurla le joueur aux couleurs de la maison Serpentard, sur le sol du terrain de Quidditch, le visage en sang.
- Oh bien sûr ! Comme si j’avais visé ton nez espèce d’idiot !
- Mademoiselle Gaynor ! la réprimanda l’arbitre du match.

Leanny tenait une batte dans la main, son balai dans l’autre. Quelques secondes plus tôt, voulant défendre un membre de son équipe, la lionne avait renvoyé un cognard en direction inverse. C’est à ce moment là qu’avait débarqué le joueur de l’équipe adverse. Bien sûr, elle avait compté sur ça, qu’il passe à ce moment précis. Mais elle n’avait pas prévu que le cognard arrive à hauteur du visage. Heureusement pour elle, seul le nez avait été touché. Autrement, le joueur aurait perdu conscience. Mais il avait simplement perdu son équilibre et était tombé sur le sol. La chute avait été violente mais non mortelle, bien heureusement. Néanmoins, l’infirmière de l’école l’examinait à présent alors que le reste du stade attendait de savoir si cela compterait pour une faute ou non.

- Calmez-vous et arrêtez de gémir comme ça ! Vous serez vite sur pied !
- Ouais calme toi, je peux te le réparer tout de suite ton nez si tu veux !
- Elle a raison. Une fois elle m’a pété le nez aussi et son episkey a réparé ça en moins de deux, intervint Liam avec un sourire qui témoignait clairement de son amusement.
- Vous deux, retournez là-haut avant que je ne vous renvoie du terrain pour de bon.

Leanny enfourcha son balai et remonta dans les airs, soulagée que l’arbitre ait bien compris qu’elle n’avait pas cherché à blesser. Du moins, pas à blesser aussi « gravement ». Un pauvre nez cassé, Leanny avait connu bien pire. Se casser un truc, c'était son champ d'expertise.

Liam arriva à ses côtés et, avec le même sourire amusé, lança :

- Honnêtement, tu devrais être batteuse à plein temps. Tu les mettrais tous à terre en moins de deux !
- Arrête ! J’ai pas fait exprès. De toute manière, Damian sera de retour au match suivant et je pourrais reprendre ma place de poursuiveuse. Ça m’évitera des ennuis ! Ça serait pas arrivé si on avait trouvé un batteur potable pour le remplacer !
- Non, je regrette rien personnellement. On forme une bonne équipe. Et te défouler sur un cognard t’empêchera peut-être de me frapper pour un rien.

Leanny donna un léger coup de batte sur le bras de son meilleur ami et reprit sa position sur le terrain. Le match pouvait reprendre.




Les deux élèves courraient à vive allure, bousculant tous ceux qui se trouvaient sur leur passage. Au loin, on entendait le concierge hurler, sa voix se faisant de plus en plus proche.

Il n’était pas surprenant pour qui que ce soit au sein du château de voir le concierge courir après Leanny Gaynor. Cela arrivait régulièrement et ce depuis sa première année. Si elle n’avait pas tenu à assister à chaque entrainement et match de Quidditch, Leanny aurait depuis longtemps explosé un record en termes d’heures de colles. Il faut dire qu’avant d’entrer dans l’équipe de Gryffondor, il ne passait pratiquement aucune semaine sans que Leanny ait à effectuer une heure de colle pour avoir jouer un tour. Et ce jour-ci, Liam et elle avaient décidé de jouer un tour à leur cher professeur de potions, Horace Slughorn, pour leur avoir donné un devoir non désiré. Rien de bien grave n’était arrivé à la salle de potions mais suffisamment pour se retrouver avec le concierge à leur poursuite. Celui-ci n’avait pas vu le visage des fautifs. Cependant, il valait mieux s’enfuir avant qu’il n’ait une preuve pouvant les incriminer. Car oui, si un tour de ce genre était joué au sein du château, les deux gryffondors seraient les premiers accusés. Peu importe qu’ils l’aient fait ou non.

D’un commun accord, les deux élèves sortirent du château pour se retrouver dans la cour. Le temps faisait des siennes et la pluie s’abattait violemment sur le sol. Dans leur course, Leanny glissa et entraîna avec elle Liam dans sa chute. Tous deux s’esclaffèrent, se fichant bien d’être recouverts de boue.

- Vite, il arrive ! dit Leanny en entraînant Liam dans la première cachette qu’ils trouvèrent.

Observant discrètement depuis leur cachette, les deux gryffondors attendirent que le concierge de l’école abandonne sa recherche et retourne au sein du château. C’est alors qu’ils s’autorisèrent à exploser de rire.

- Oh mon dieu, je suis désolé pour tout à l’heure. S’excusa Leanny tout en continuant de rire.
- Tu peux ! Regarde à quoi on ressemble maintenant !
- J’aimerais surtout voir la tête de Slughorn quand il va voir sa salle !
- Ça lui apprendra à nous donner des devoirs et à ne pas nous inviter à ses petites fêtes privées. Toi, je peux comprendre, mais moi ? Prodige de potions que je suis ?
- Oh bien sûr, tu devrais être professeur de cette matière monsieur je fais fondre mon chaudron chaque année.

Les deux élèves continuèrent de rire malgré la pluie qui leur tombait dessus. Puis, sans que Leanny ne puisse voir la chose venir, Liam posa ses lèvres sur les siennes. Son premier baiser, avec son meilleur ami. Elle avait mis quelques secondes à réaliser, gardant les yeux grands ouverts comme une parfaite idiote. Puis, elle avait compris. Elle avait comprit qu’elle en avait eu envie depuis très longtemps.




Leanny s’observa dans le miroir. Elle ne portait plus les couleurs rouges et or des Gryffondors. Non, à présent elle portait une tenue à la couleur vert foncé avec, sur la poitrine, la serre dorée d’une harpie. Un grand sourire s’invita sur les lèvres de la jeune femme qui n’en revenait toujours pas de faire partie des Harpies de Holyhead, comme elle en avait toujours rêvé. Elle faisait désormais partie de son équipe de Quidditch préférée au poste de poursuiveuse. Sa carrière débutait réellement aujourd’hui.

- Leanny, prête pour ton premier match?

La jeune femme se tourna vers sa capitaine avec un regard assuré.

- On va les dégommer!




Elle avait l’impression de se retrouver des années en arrière. Comme ce jour où ses yeux s’étaient posés sur la photographie de sa mère décédée et où elle n’avait pu retenir ses larmes. A présent, la même photographie de famille entre les mains, Leanny pleurait la disparition de son père. Il n’était pas mort d’un vulgaire accident ou d’une maladie. Non, il avait été en parfaite santé. Sa vie lui avait été ôté. Une personne avait décidé d'y mettre un terme.

Leanny, qui avait à présent vingt-trois ans, savait qu’elle ressemblait plus que jamais à cette petite fille qui avait un jour pleuré la mort de sa mère. Il y avait une différence pourtant. Un sentiment de culpabilité accompagnait cette tristesse. Elle n’avait pas été assez présente ces derniers temps, Simon le lui avait reproché. Elle avait bien été au courant de l’implication de sa famille dans cette guerre mais son équipe était passé avant, une nouvelle fois. Elle n’avait pas cherché à leur apporter de l’aide. Elle s’était à peine inquiétée. Elle n’avait pas cherché à savoir si son père allait bien ces derniers jours. Et puis il était parti, sans un au revoir. Et elle regrettait à présent.

Ce n’était pas la première fois qu’elle perdait quelqu’un pour sa carrière mais cette fois-ci, c’était différent. On avait tué un de ses proches. On avait tué son père. Elle ne pouvait plus rester sans rien faire. Qu’allait-elle faire ? Elle n'en était pas sure. Rejoindre son frère dans l’Ordre du Phénix ? Cela impliquerait des sacrifices dans sa carrière. Des sacrifices qu’elle était prête à prendre pour se faire pardonner auprès de son père.