She's over bored and self assured ∙ Nicola

Affiliation : L'injustice et la cruauté sont deux comportements que Nicola tient en horreur. Si ce qui se passe actuellement dans le monde sorcier lui parait assez éloigné, ses parents étant plutôt à l'abri des dangers potentiels, elle ne peut pour autant pas fermer les yeux sur les menaces qui grondent à l'extérieur. Elle ne s'imaginait pas un jour faire face à de telles tensions et si elle n'en saute pas de joie, il est évident qu'elle fera face aux persécuteurs lorsqu'elle sera en âge d'agir.

Baguette : De taille plutôt moyenne,vingt-huit centimètres, assez fine et souple, elle est composée de bois de Frêne et d'un ventricule de dragon en son coeur.  Il lui a fallu essayer quatre baguettes différentes avant de trouver la sienne. Et lui est arrivé à plusieurs reprises de déclencher des accidents en cours. Aussi, elle avait été ravie de constater que quasiment personne ne pouvait utiliser sa baguette qui comme elle, est plutôt bornée. Pour autant, elle réussit très bien ses sorts de métamorphose grâce à elle.

Miroir du Riséd : Pour commencer, elle serait avec son frère et certainement toute sa famille, car bien qu'elle refuse de l'avouer ces derniers temps, elle ne se verrait pas séparée d'eux. Surtout, il y aurait autour d'elle, des souvenirs rapportés des quatre coins du monde, de pays qu'elle rêve de visiter. Agrandir son champ de vision, faire face à de nouvelles cultures, de nouvelles personnes, c'est là qu'elle aimerait être dans dix ans.

Épouvantard : Un énorme chien, aux proportions cauchemardesques dont les yeux rouges sangs fixeraient avec délectation le cadavre de son frère sur le sol.

Amortentia : Il y aurait d'abord une forte odeur de vanille, parfum associé à sa mère et qui recouvre presque les deux autres. Vient ensuite plus légèrement, une odeur de feuilles d'automnes regroupées en tas, qui lui rappelle les journées passées à sauter dedans avec son frère et ses cousins. La dernière odeur reste non-identifiée, plus musquée, chaude et sauvage, connue et pourtant étrangère.

Elle dégringola l’escalier en riant aux éclats. Dehors la première neige de la saison tombait en flacons épars, recouvrant peu à peu le jardin de son manteau blanc. Il fallait se dépêcher car bientôt, il n’y aurait plus que de la gadoue. Grelottante sur le perron, elle attendait que son frère ait fini d’enfiler ses chaussures, le pauvre bébé ne savait même pas encore les lasser. Ce ne serait que plus tard qu’elle admettrait à demi mots, qu’elle même venait seulement d’apprendre à le faire. « Marvin dépêche ! » Le bambin de dix mois son cadet – les parents n’avaient pas chômé – déboula à l’extérieur, se prit les pieds dans son pantalon de pyjama et s’envola tête la première par dessus les marches, direction l’allée pavée menant à l’entrée. Avant d’arrêter sa course, un cri au travers de la gorge, suspendu dans les airs à quelques centimètres du sol, comme retenu par une main invisible. La petite brune qu’était sa sœur, la main posée sur la bouche en forme d’œuf, le cœur battant à la chamade, venait inconsciemment de lui sauver la vie et par la même occasion, de découvrir ses pouvoirs.

Sa mère lui tenait la main, comme chaque fois qu’elles sortaient, pour éviter à Nicola de traverser à tout va ou de bousculer les gens en courant à reculons ou toutes autres manières de faire le pitre, qu’elle savait si bien inventer. Marvin lui sautillait gaiement sur les épaules du chef de famille. Aujourd’hui, comme plusieurs fois dans l’année, ils sortaient en famille découvrir un endroit moldu. Il était demandé aux deux enfants d’être sages et de ne pas faire de pitrerie. Ce qui en soit était quasiment impossible, pas avec deux petits sorciers de cinq et six ans. Mais ils adoraient ces visites en terrain inconnus et s’amusaient chaque fois à se faire passer pour deux bons petits moldus, bien qu’un inconnu aurait tout de suite compris que quelque chose ne tournait pas rond dans cette famille qui riait face à une cabine téléphonique ou ne savait pas prendre le métro. L’idée de ces découvertes annuelles revenait à Mme Sangster, qui ancienne Serdaigle aujourd’hui libraire, était mordue de nouveauté et de curiosité à assouvir. Qualité tirant sur le défaut, qu’elle transmettrait à sa fille.

Cette dernière venait d’enjamber, sûre d’elle, la balustrade de sa fenêtre et d’y poser les fesses. Dans quelques années elle rentrerait à Poudlard et voulait être prête pour les sélections de Quidditch. Son père lui avait déjà raconté ses exploits quelques peu embellis dans l’équipe des Poufsouffles et lui avait présenté les deux balais qui l’avaient suivi lors de sa scolarité. Nicola enfourcha le moins abîmé des deux et ferma les yeux avant de se lancer vers l’avant. Il lui fallut un instant avant de comprendre qu’elle ne flottait pas dans les airs à l’aide de la magie, mais bien par la force de sa mère qui l’avait rattrapée in extremis par le col de sa robe et qui les joues rougies par la fureur l’empêcherait d’aller passer ses vacances chez ses cousins préférés. La jeune fille usera parfois encore de ce souvenir pour rappeler à sa mère à quel point elle avait souffert par le passé. Pourtant bien consciente que vu ses médiocres capacité en vol sur balai, elle se serrait surement cassée la jambe ou la nuque au passage.

Pour la première fois de sa vie, elle rejoignit son dortoir, le sourire aux lèvres, sautillante, elle était partagée entre l’euphorie de quitter la maison familiale et d’enfin découvrir cet endroit dont elle a tant entendu parler et l’angoisse de ne pas voir ses parents et son frère pendant plusieurs mois. Elle avait beau avoir sa cousine entre les murs du château, qui elle n’en doutait pas une seconde se ferait un plaisir de garder un œil sur elle, Nicola revoyait encore l’air inquiet de sa mère et celui déçu de Marvin alors que le train quittait le quai. Néanmoins, la joie qui l’avait envahie au moment de la répartition ou à l’apparition du buffet, n’était rien comparée à ces sentiments négatifs qui voulaient s’installer. Elle était enfin à Poudlard et tout lui paraissait bien plus beau qu’elle ne l’avait imaginé. Du coin de l’œil, en tachant de ne pas perdre le groupe de vue, elle observait tous les détails, à la recherche peut-être de passages secrets ou d’endroits cachés. Il y avait tellement de choses à faire, à voir, à apprendre, elle était persuadée que sept ans dans ces lieux ne seraient pas suffisants. Encore moins si l’on soustrayait à cela les heures de cours et de révisions… Et puis l’année d’après Marvin allait arriver. Elle pourrait alors lui faire découvrir tout ce qu’elle avait apprit. La première année sautilla sur place avant d’enserrer le bras d’une camarade.

La quasi totalité de l’école était agglutinée sur les bancs de la Grande Salle et profitait de son dîner bien mérité après une longue journée de cours. Assise entre deux amies, Nicola commérait à tout va, la bouche pleine. Elle se tut pourtant soudainement, les yeux fixés sur l’entrée de la salle, provoquant des rires chez ses copines. La petite brune, le rouge aux joues, suivant du regard l’objet de son attention qui traversait la salle, glissa doucement sur son assise. Son comportement était ridicule, elle en avait bien conscience, il avait un an de plus qu’elle et ne connaissait surement pas son nom. Pourtant, chaque fois qu’elle le voyait depuis le début de l’année, et elle le voyait souvent puisqu’il était plutôt grand, elle se transformait en guimauve et devenait complètement débile. Heureusement, elle n’était pas la seule a réagir de la sorte face à la gente masculine et savoir que même Emmeline craquait pour un garçon la rassurait légèrement sur son état mental. Elle se rassit correctement quand un coup de coude dans les côtes lui fit comprendre qu’il était assis et donc dans l’incapacité de la voir.

Alors que sa classe se rendait bruyamment à leur cours de botanique, Nicola se sépara du groupe en se glissant dans un couloir adjacent. Ce n’était pas l’année pour faire ce genre de choses, avec les premiers examens à venir, elle choisissait mal son moment pour commencer à sécher les cours. Mais elle avait découvert une salle de classe désaffectée dans laquelle elle aimait venir s’entrainer à jeter des sorts trouvés dans un bouquin à la bibliothèque. Parfois, elle allait se promener dans le parc, à la limite de la forêt interdite et comptait même s’octroyer une balade nocturne un de ces quatre. Sa mère n’avait pas été ravie d’être prévenue d’un tel comportement et le lui avait fait savoir dans une lettre qui avait bien fait rire la demoiselle. Une part d’elle se sentait coupable de faire tourner ses parents en bourrique à peine deux mois après la rentrée, mais l’autre désirait plus que tout mettre de la distance avec eux qui, à son goût, la surprotégeait beaucoup trop. Elle n’était plus une enfant, et si elle désirait le rester sous certains aspects, il lui tardait vraiment de grandir.