Alfhildr Liv Livingstone ~ Et les pierres chantent

Affiliation : Alfhildr n'aime pas être catégorisée, comme il est si facile de catégoriser les sorciers qui ont clairement fait un pas vers une des deux factions. Les Mangemorts et leurs opposants sont clairement dans deux extrêmes, et ne voient le monde qu'en noir et blanc : les gentils contre les méchants. Être gentil et tuer les méchants. Le monde est bien plus complexe que cela, et ceux qui ne l'admettent pas ne veulent simplement pas l'admettre. Les nuances de gris sont partout, et Alf évolue parmi elles.
Liv n'aime pas les Mangemorts, parce qu'ils se battent autour d'un principe absurde : la pureté de sang. Les familles de sang-purs n'étant plus qu'une poignée, cette pensée pousse clairement vers le repli de soi, la consanguinité et la dégénérescence. Or, la magie, si elle se veut devenir puissante, se doit d'être entretenue, et renouvelée parfois. A ses yeux, partir de ce postulat donnerait plus de souplesse, serait plus juste et moins dangereux.
Elle sait qu'en expliquant son raisonnement, beaucoup de personnes la catégoriseront dans la catégorie des partisans du Seigneur des Ténèbres. Plusieurs autres points l'en séparent pourtant. Tout d'abord, cet état de terreur et de violence, à l'égard de sorciers et même de moldus, est détestable. Il met fin à tout débat et classe les sorciers conservateurs comme des gens détestables. Ensuite, cette intolérance généralisée à l'égard de ce qu'ils ne contrôlent ou comprennent pas lui hérisse le poil, à commencer par une vision archaïque sur l'homosexualité, le rôle des femmes dans la société, les relations avec les créatures magiques, ou encore la vision des Cracmols, pourtant victimes d'une dégénérescence magique qu'ils entretiennent sans le savoir.
D'un autre coté, prendre clairement position contre les Mangemorts n'est pas sa tasse de thé, car il s'agit encore de se battre, de catégoriser, de créer des victimes collatérales, et non pas d'essayer de comprendre les problèmes et de proposer des solutions.
Pour conclure, Alfhildr se définit plus comme pacifiste constructive que comme membre d'un camp, et tente pour le moment de se faire discrète et d'attendre que la guerre cesse et que la raison revienne. Œuvrer ensuite, pour que cela n'arrive plus.

Baguette : Liv se souvient de sa baguette au premier jour. Elle se revoit franchir la vieille porte aux vitres opaques de chez Ollivander avant de se retrouver dans son antre. De son regard inquisiteur porté entièrement sur sa petite personne, de son ton sec tandis qu'il lui prenait les mesures. Il ne lui avait proposé qu'une baguette, et l'effet avait été immédiat. Bois de noyer, ventricule de dragon, 28,6 cm, plutôt rigide. Plus lourde qu'elle ne le pensait. Un bois lisse, aux teintes brunes et orangées par endroits, vrillé d'une torsade très légère qui en prenait toute la longueur. Une baguette exigeante, au caractère très pointilleux, qui l'obligea à étudier ses sorts avec grande méticulosité pour pouvoir s'en sortir correctement. Parfois, lorsqu'elle agissait dans la précipitation, sa baguette se refusait de lui obéir et produisait des vapeurs de souffre, et ce, dans le meilleur des cas. Bien d'autres fois, elle fit exploser un objet, si possible potentiellement dangereux, tel un verre, un vase, pour exprimer sa contrariété. Malgré tout, après des années de cohabitation, le duo fonctionne à merveille, et Alf ne saurait rêver de meilleure partenaire.

Miroir du Riséd : Elle se verrait probablement elle, émue, se tenant sur une estrade, plongée dans un profond discours avant de se faire remettre l'Ordre de Merlin, récompense de ses années acharnées à faire progresser le monde magique. Au delà de la récompense égocentrique, cela représenterait pour elle la reconnaissance de celles et ceux pour lesquels elle se bat tous les jours.

Épouvantard : Alfhildr n'a jamais encore croisé d'épouvantard. Elle ne les cherche pas particulièrement à dire vrai. Elle ne saurait dire quelle forme ce dernier prendrait face à elle, mais elle connait bien sa peur la plus profonde, celle qui la fait parfois se réveiller en sueur au milieu de la nuit, bouleversée au point de ne pas retrouver le sommeil. Elle craint par dessus tout la perte de ses pouvoirs, ou la fin de toute magie. C'est donc une peur irrationnelle, mais viscérale. Et si jamais, elle devait renoncer à tout cela ? Pourrait-elle vivre encore ?

Amortentia : Liv serait bien incapable de réaliser une telle potion. Cependant, si elle en humait, elle sentirait probablement en tout premier lieu une odeur de copeaux de bois, qu'elle associe automatiquement à son atelier et aux bois qu'elle façonne pour confectionner ses baguettes. Les copeaux qui volent au fur et à mesure qu'elle impose sa pensée à la matière. La chaleur douillette de son atelier, juste à côté du petit poêle à bois ronronnant joyeusement les matinées d'hiver. Viendrait ensuite surement l'odeur de la fumée, des volutes épaisses qui s'échappent du Drakkar lors de l'Up Helly Aa, la fête du feu, tous les ans à Lerwick, célébration de son héritage scandinave, un des rares moments systématiquement partagés avec des Moldus. Pour finir, sans aucun doute, l'odeur d'un Whisky Pur Feu, brassé si possible sur la côte, et avec lui les arômes salins de la mer et l’âpreté de la roche, maîtresse des lieux.

Compétences magiques

Duels : 7/10
La jeune femme est une bonne duelliste, bien qu'elle manque clairement de pratique, ceci étant du à ses connaissances en sortilèges, métamorphose et à son imagination réactive et débordante.

Potions : 6/10
Les potions, c'était clairement pas le cours le plus passionnant à Poudlard, mais, élève brillante, Alfhild s'en sortit convenablement. Avec les années cependant ses compétences s'estompent dans le brouillard de ses souvenirs, et son manque d'intérêt.

Métamorphose : 8/10
La métamorphose, c'était une matière passionnante, dont certains principes sont d'ailleurs utiles quand on fabrique des baguettes. Même sans cela, la perspective de transformer les choses l'a toujours enthousiasmé, et malgré la difficulté de la discipline, elle s'en sort bien encore une fois.

Sortilèges : 9/10
Les sortilèges, c'était un de ses cours préférés, et nul doute qu'elle y fit ses preuves plus d'une fois. Il s'agit encore aujourd'hui d'une matière de premier ordre pour son activité, et elle ne cesse de progresser dans le domaine.

Légilimancie : 0/10
Apprendre à lire dans les pensées en s'y introduisant de force ? Manipuler autrui ? Non, clairement, non merci, pas pour elle.

Occlumancie : 6/10
En revanche, elle pris quelques cours pour apprendre à se préserver un minimum de ce genre de pratiques, ce particulièrement depuis le début du conflit.
Elle n'est pas la plus douée, mais devrait pouvoir tenir tête au premier petit malin qui voudrait jouer avec elle à l'avenir.

Quidditch : 4/10
Liv sait voler, mais n'est pas particulièrement à l'aise avec un balai. Faire des figures acrobatiques, elle s'en passe très bien.

Divination : 0/10
Matière sans intérêt pour un enfant qui n'avait clairement aucun don. Faire semblant a toujours été au dessus de ses forces.

En dehors de cela, Alhildr est très compétente en Botanique, Créatures Magiques et en Etude des Runes, matières sur lesquelles elle s'appuie énormément au quotidien (ceci étant moins vrai pour les runes, mais elle a la conviction qu'il s'agit peut-être d'un coup à tenter pour certaines baguettes).

Les Livingstone sont une famille d'origine scandinave, implémentés en Europe du Nord, aux Pays Bas et en Ecosse, plus particulièrement dans l'archipel des Shetland, zone tampon entre l'Ecosse et la Norvège, colonisée assez largement par les Vikings lors de leur venue en Europe. Des terres ravagées par l'écume et le vent, de roc et de sable, pauvres au possible, mais au fort héritage magique. Héritage que les Livingstone s'efforcent de transmettre de génération en génération à leur descendance.

Bran et Lea Livingstone croyaient fermement à la puissance des noms. Ils choisirent avec soin ceux qu'ils donnèrent à chacun de leur enfant, et leur première fille, et troisième enfant, se retrouva gracieusement nommer Alfhildr et Liv. Alfhildr est un dérivé du vieux norse, qui veut dire la bataille de l'elfe. Quant à Liv, norse lui aussi, il signifie protection. Prénoms malaisés de porter, mais qui étaient destinés à lui porter chance.
Alfhildr naquit sur l'île de Foula, dans l'archipel des Shetland, communément appelée "L'île aux oiseaux". A sa naissance, une cinquantaine de personnes vivaient sur l'île, et partaient se ravitailler régulièrement sur l'île principale. Une petite communauté donc, dans laquelle il était facile de côtoyer les autres. Elle reçut une éducation de sorcière, mais apprit très vite à cohabiter avec les moldus et à garder le silence sur ses véritables origines. Enfant, ses journées se résumaient souvent à aller chercher les oiseaux du haut des énormes falaises qui bordaient l'île, à regarder les bateaux passer au loin, courir dans le vent, jouir de l'espace.
La situation familiale se crispa un peu quand son frère aîné de quatre ans, Teodor, ne reçut pas sa lettre pour aller à Poudlard, et que l'on découvre qu'il était véritablement un Cracmol, chose que ses parents avaient du mal à concevoir. Dans la famille, on avait pris son manque de dispositions magiques pour un simple signe de retard : cela arrivait, ce n'était pas très grave. Mais il n'avait pas de pouvoir, et on se demanda alors si Valdemar et Alfhildr, les deux autres, n'avaient pas la même affliction. Bien entendu, il se dit que les Cracmols sont rares, et qu'il n'arrive presque jamais que tous les enfants d'une lignée en soient, mais la chose pouvait techniquement se produire. Alf ne saurait dire si c'était à cause de la pression familiale ou par un événement beaucoup plus ordinaire et simple qu'elle découvrit ses pouvoirs, ou plutôt, les extirpa pour montrer patte blanche à ses parents. Son frère, aîné de deux ans, eut son déclic à peu près à la même période. Soulagés, on envoya Theodor faire ses études dans un internat moldu, et on attendit que les deux autres tracent enfin leur chemin dans le monde magique.

Theodor fut envoyé chez les Poufsouffle, et deux ans plus tard, Liv atterrit chez les Serdaigle. Par chance, les Livingstone n'avaient pas de préférence marquée quant aux Maisons de leurs héritiers, et on leur laissa du leste pour la scolarité (avec cependant obligation d'envoyer une lettre par semaine, ils n'avaient pas de hiboux pour rien !). Rapidement, Liv fit preuve d'un talent certain pour les arts magiques, et d'une curiosité sans faille pour de grandes questions existentielles : d'où vient la magie ? Pourquoi se manifeste-t-elle ainsi chez certains individus plutôt que d'autres ? Les hiboux d'Europe et les hiboux d'Afrique arrivent-ils à communiquer les uns avec les autres, ou ont-ils eux aussi un langage régionalisé ? Si tel n'est pas le cas, pourquoi les humains n'ont ils pas les mêmes prédispositions que les hiboux ?
Sa baguette magique l'obligeait à faire preuve d'une grande rigueur dans son apprentissage, et elle appliqua cette rigueur à une partie de son quotidien, en s'efforçant d'amoindrir un peu son impulsivité et sa créativité pour progresser plus rapidement. Elle se souvient que tout le monde la voyait là-bas comme une élève sérieuse, méthodique, Serdaigle ordinaire, peu encline à la fantaisie et finalement assez inintéressante. Réservée, elle avait mis un certain temps à s'affirmer, ce qui dut arriver aux alentours de la 5ème année, pendant les préparation des BUSE peut-être. Elle ne se souvient pas qu'il y ait eu de phénomène déclencheur particulier, mais cela vint petit à petit. Tout d'abord, apprendre à affirmer ses tendances à la rêverie, pas de celle totalement absurde, mais de celle qui questionne en se basant sur le réel. Apprendre à répondre aux autres, avec beaucoup de second degré et de sarcasmes, flirtant de plus en plus avec les limites de la bienséance, du tolérable. Accepter les limites mais apprendre à jouer avec elles, les repousser de plus en plus. C'est aussi à cette période qu'elle découvrit son homosexualité, difficile à accepter à l'époque. Depuis, elle en vint peu à peu à l'accepter et à l'assumer, mais elle continue de garder cette information pour elle et ses amis proches. Le clamer haut et fort risquerait de lui attirer plus de foudres qu'autre chose, et elle n'est pas certaine que ses parents le vivraient bien.

Alfhildr obtint de bonnes notes aux BUSE, puis à ses ASPIC, et elle aurait pu opter pour une carrière brillante au Ministère, à Gringotts ou encore postuler pour devenir Auror, mais sa fascination pour les baguettes magiques ne laissait pas de place à une carrière traditionnelle. Il n'existait pas de vraie formation pour les fabricants de baguette, ces derniers étant assez rares, ni de diplôme approchant. Liv se rendit donc chez Ollivander, et lui demanda si elle pouvait l'observer quelques jours pour voir comment il travaillait, dans l'idée de ne pas brusquer cette personne peu affable. Ce dernier fut surpris de la proposition, mais n'y voyant pas d'objection première, accepta. Très vite, il se montra à la fois très enthousiasmé par la passion et l'énergie de la jeune sorcière, mais aussi très
perplexe quant à sa volonté de bouleverser les codes, les siens. Aussi, le stage se prolongea, comme un défi lancé l'un à l'autre, du premier qui abdiquerait. Les jours se transformèrent en semaines, les semaines en mois, les mois en années. Cela fait maintenant pas loin de dix ans qu'Alf travaille chez lui, notant absolument tout dans ses carnets, classés méticuleusement dans sa chambre étroite. Consciente qu'elle ne pourra jamais pleinement proposer quoi que ce soit chez son mentor, elle aimerait pouvoir ouvrir sa boutique, mais manque encore de fonds ou d'un coup de pouce du Destin. Qui vivra verra.