(juke) ♢ a bottle of whisky

a bottle of whisky

And all the things I can't remember, as fucked up as it all may seem. The consequences that are rendered, I stretch myself beyond my means. ft. LUKE ROSIER

Il s’affale d’un bruit sourd sur le bord du lit de son meilleur ami, la veille au soir. Depuis une éternité qu’ils se connaissent maintenant, le brun n’a plus besoin de poser la question pour savoir que l’humeur de Luke n’est pas spécialement au beau fixe et que la cause de cet air maussade n’est pas le fait qu’il ait raté sa blague à deux mornilles à l’encontre d’une des filles de la classe du cours de métamorphose. La cause est toute autre, et la cause en question lui pose bien des problèmes, à lui aussi. Ce n’est pas l’envie qui manque d’aller lui jeter un cognard au visage, encore, et ce même s’ils ont déjà parlé Alfie et lui de sa fâcheuse tendance à… Vouloir l’assommer lors des matchs en question. « Hey, sleeping beauty, je sais que tu ne dors pas, et de toute manière tu n’as pas les cheveux assez longs pour faire croire que tu es plongé dans un sommeil profond. ». Luke pourrait bien ronchonner que son fidèle allié de serpentard ne s’en irait nullement de ce lit qui commence à devenir bien trop petit pour leurs tailles respectives d’ailleurs. « Hors de question de se morfondre dem… ». Jamie devine qu’il ne le laissera pas terminer sa phrase alors il insiste et lève son index fermement, sourcils froncés. « Laisse-moi finir. Demain on sort à Pré-au-Lard après les cours. Non négociable. Ça te dirait d’aller faire un tour près de la cabane hurlante… ? ». Jetant un coup d’œil discret à droite et à gauche, les émeraudes reviennent se fixer sur la silhouette de son meilleur ami tandis que tout aussi discrètement, il laisse apercevoir une bouteille pleine de whisky pur feu camouflée à l’intérieur du pan de sa robe de sorcier – il a étudié tard dans la salle commune et n’a pas encore enfilé son pyjama. « Je parie deux choco-grenouilles et une patacitrouille que tu n’es pas capable d’aller jusqu’à la porte, frapper, et revenir. ». Haussant un sourcil, l’adolescent l’observe d’un air de défi accompagné d’un sourire en coin qui ne ment pas. S’il y a bien une seule personne qu’il taquine de la sorte, c’est bel et bien son meilleur ami.

***

La neige tombe à gros flocon aux alentours de Pré-au-Lard et recouvre d’ailleurs d’une fine couche de pellicule blanche les abords de la forêt et de la cabane hurlante aperçue au loin, recouverte d’un long manteau blanc qui la rend encore plus fantomatique que d’ordinaire. Jamie ne croit pas à ces fantasques populaires quant à la possibilité qu’elle soit hantée. Il y a forcément une explication logique et rationnelle, même s’il n’a encore jamais eu l’occasion de mettre les pieds à l’intérieur, et que là n’est nullement son but encore aujourd’hui. Il a mieux en vue et autant dire qu’après les cours du jour, il est bien soulagé de pouvoir se montrer un tantinet insouciant avec son camarade. Qui plus est, le temps est si mauvais aux yeux de certains élèves récalcitrants à l’idée de quitter les murs du château qu’ils sont seuls au monde perdu au beau milieu de ces étendues blanches. Enfin un peu de tranquillité, loin du tumulte quotidien et des brouhaha incessants des gryffondors bruyants. Remettant son écharpe vert et argent bien en place contre sa gorge, le jeune sorcier garde bien planqué la lourde bouteille d’alcool subtilisée à son paternel. Il en a tellement qu’il ne se rendrait même pas compte de son absence, mais autant dire qu’il s’agissait là d’un whisky pur feu en bonne et due forme, d’un certain âge et donc normalement parfait pour deux adolescents souhaitant oublier les tracas et potentielles amourettes de jeunesse. Pour ne pas dire parfait pour deux adolescents souhaitant ouvertement envoyer voler tout soupçon d’intelligence qui leur reste encore dans le seul et unique but de jouer aux idiots dans le respect des règles de l’art.

« Luke, je te sens respirer jusque-là. ». Les mots brisent le silence de la nature avant même que son meilleur ami n’ait le temps de dire quoi que ce soit. Posté les mains dans les poches de sa robe, Jamie fixe d’un œil inquisiteur la bâtisse délabrée qui se trouve à plusieurs mètres de là alors qu’ils se trouvent au portail protégé par des fils barbelés à certains endroits. Le souffle chaud du Rosier est étonnement proche, à moins qu’il ne souffle comme un éruptif. « Tu as couru comme un forcené pour venir jusqu’ici ou bien… ? ». Il esquisse un sourire et quitte son air trop sérieux cette fois. « Ou bien est-ce l’alcool qui te rend aussi guilleret soudainement ? ».    

JAMIE PARLE EN # 996666.

Il n’avait jamais été du genre à se morfondre, d’ordinaire, mais, ces derniers temps, il était de plus en plus difficile de se lever de son lit le matin. Il lui fallait faire un effort surhumain pour ne pas se laisser abattre par tout ce qui lui tombait dessus ces derniers temps et toute sa nonchalance légendaire était concentrée dans ce seul et unique but… Une fois encore, il a décidé de se coucher tôt, lui qui avait pourtant l’habitude de découcher pour se vautrer dans d’autres draps que les siens. Cette mauvaise habitude ne lui était toujours pas passée mais il faisait en sorte de la rendre moins fréquente, par excès de prudence… Son matelas s’affaisse et il n’a pas vraiment besoin d’ouvrir les yeux pour savoir qui se permet de telles familiarités avec lui… « Hey, sleeping beauty, je sais que tu ne dors pas, et de toute manière tu n’as pas les cheveux assez longs pour faire croire que tu es plongé dans un sommeil profond. » Il daigne enfin ouvrir les yeux en soupirant exagérément. « Hors de question de se morfondre dem… » Il ouvre déjà la bouche pour protester, connaissant suffisamment bien son meilleur ami pour savoir qu’il va lui proposer quelque chose qui ne lui convient pas mais, Jamie lui intime déjà le silence en levant l’index. « Laisse-moi finir. Demain on sort à Pré-au-Lard après les cours. Non négociable. Ça te dirait d’aller faire un tour près de la cabane hurlante… ? » Pas vraiment non, mais un simple coup d’œil à ce que Jamie planque dans les plis de sa robe de sorcier suffit à le faire changer d’avis. L’alcool était une denrée difficile à faire entrer à Poudlard et il ne pouvait que se montrer admiratif que le Nott ait réussi à y introduire une bouteille… « Je parie deux choco-grenouilles et une patacitrouille que tu n’es pas capable d’aller jusqu’à la porte, frapper, et revenir. » Il esquisse un sourire amusé, haussant les épaules en retour. Il n’était pas très courageux, pour sûr, mais les défis avaient toujours eu un effet bœuf sur lui, il ne pouvait pas le nier…

***

C’est en voyant la neige tomber à gros flocons qu’il se fit déjà que, finalement, l’idée n’était peut-être pas si bonne. Il n’aime pas vraiment le froid et il aurait mille fois préféré passer cette après-midi au chaud au château plutôt que de venir se geler le cul devant cette prétendue cabane hantée. Encore une invention débile de Potter et de sa bande, il en était convaincu. Il se presse finalement, accélérant même le pas, le souffle court à cause du froid et, s’il tente de se glisser derrière Jamie à pas de loups, c’est un brin loupé, comme souvent. « Luke, je te sens respirer jusque-là. » Tant pis pour l’effet de surprise, qu’il se dit en marmonnant dans son écharpe vert et argent. « Tu as couru comme un forcené pour venir jusqu’ici ou bien… ? Ou bien est-ce l’alcool qui te rend aussi guilleret soudainement ? » Il lève les yeux au ciel, ricanant à son tour. Il n’y avait bien que le Nott pour réussir à lui tirer de telles réactions sans risquer de se prendre un sort en retour. « J’avais froid. » qu’il lâche placidement, non sans lui dédier un léger air accusateur parce que, après tout, c’était de sa faute à lui s’il était là aujourd’hui. « Mais je n’ai pas oublié que tu m’as fait miroiter une bouteille de whisky alors… » Il se fend d’un sourire presque innocent. « …j’attends ! » Un peu plus loin, il aperçoit ou plutôt il entend (comment faire autrement ?), un petit groupe de Gryffondors se chahuter autour d’une bataille de boule de neiges géante, de toute évidence. Ca a l’air amusant mais il se veut bien plus distingué que ça pour le reconnaitre alors ses prunelles glissent déjà sur le torse du Nott, cherchant du regard la fameuse bouteille tant convoitée…