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 I have failed us | lucius

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Narcissa Malfoy
Narcissa Malfoy
MessageSujet: I have failed us | lucius   I have failed us | lucius EmptyDim 13 Mai - 15:57

L'attaque du Nouvel An avait été un succès, du moins, c'est ce que Narcissa avait compris des retours de son époux et des va-et-vient des divers mangemorts au Ministère, au Manoir et dans des lieux tenus secrets. Lucius, comme Bellatrix, prenaient soin de lui cacher les éléments les plus délicats de leurs missions, tout en partageant suffisamment pour qu'elle puisse s'organiser, qu'elle sache quoi dire, à qui, quand. C'était une balance délicate et la jeune femme savait que c'était pour sa sécurité, pour protéger les secrets du Lord, mais cela ne l'empêchait pas de s'en agacer parfois. Knowledge is power. Et s'il y avait une chose que Mrs Malfoy n'appréciait pas, c'était la perte de contrôle et de pouvoir. Toutefois, elle savait où était sa place. Et surtout, ne souhaitait pas se compromettre plus que nécessaire. Alors, elle avait fait des concessions, parfois à contre-coeur.

La jeune sorcière avait de quoi s'occuper, les retombées du 31 décembre avaient bien décanté et les mangemorts continuaient leurs manigances secrètes et elle-même était retournée à ses occupations quotidiennes. Cela incluait beaucoup de réunions, déjeuners et thés, des heures à équilibrer les comptes - officiels et officieux - de sa maison et des préoccupations plus personnelles. En effet, le rôle d'une femme comme Narcissa Malfoy incluait certes d'être une parfaite épouse et mondaine - ce qu'elle avait maîtrisé très rapidement - mais elle avait un devoir de perpétuer son sang, sa lignée. Un devoir, et un désir, d'enfanter. Le temps lui était compté, elle avait beau être encore jeune, d'autres de son âge avait déjà deux bambins dans leurs robes. Mais son corps semblait refuser de remplir cette fonction primaire, essentielle à sa nature et son essence.

Elle avait tout essayé. Mis au point ses propres potions de fertilité qui, ironiquement, avait fonctionné à merveille pour quelques unes de ses connaissances. Essayé de vieux remèdes, parfois absurdes. Calculé savamment la meilleure période pour tenter la conception. Mais l'échec était cuisant. Et de plus en plus humiliant. Cette fois, elle pensait sincèrement que ça avait fonctionné. Son inconscient avait dû lui jouer des tours, elle avait eu quelques nausées, des sautes d'humeur inhabituelles. Mais apparemment, cela n'annonçait rien de positif et un rapide sort avait confirmé ses craintes. Et elle devait en parler à Lucius. Le décevoir, encore.

La blonde arpentait donc le petit salon en long, en large et en travers, renvoyant l'elfe de maison avec plus de violence que d'ordinaire. Elle mettait d'ordinaire un point d'honneur à ne pas malmener ses créatures, sachant qu'il était important d'établir leur loyauté et leur dévouement. Bien entendu, Narcissa n'hésitait pas à les punir et les réprimander comme il se devait. Il fallait être juste - mais ferme - pour être aimée et respectée de ses serviteurs. Mais aujourd'hui, elle ne pouvait pas se préoccuper des elfes, ou de quiconque. Dans un moment d'égarement et fort préoccupée, elle avait même failli écrire à Bellatrix. Mais son aînée ne pouvait comprendre son tourment. Bella n'avait jamais souscrit au modèle social qui était attendu d'elle. Elle traçait sa route, s'élevait en combattante, terrifiante et superbe. Elle pouvait se permettre de ne pas suivre le moule des Black, Malfoy, Lestrange et autres Yaxley. Cissy, elle, n'avait pas cette liberté.

Elle attendait donc le retour imminent de son époux. Pour voir à nouveau cette pointe de regret dans son regard, la tristesse peser sur ses épaules. Il se montrerait compréhensif et doux, comme il l'avait déjà été. Mais Narcissa portait cet échec sur le coeur et la conscience. Elle inspira profondément, sachant qu'elle ne devait pas pleurer. C'était inutile. Elle devait trouver une solution. Elle finit par s'asseoir au bord d'un fauteuil, droite comme un I. Finalement, la porte d'entrée s'ouvrit et Lucius entra, ne manquant certainement pas la mine maussade de son épouse. Toutefois, la blonde se leva et déposa un baiser au coin de ses lèvres, souriante et calme. « Bonsoir chéri, tout s'est bien passé au travail? » Tout allait bien, elle restait mesurée et pouvait remplir ses autres fonctions à merveille. Elle restait Narcissa Malfoy, malgré tout. « Veux-tu que je fasses servir le thé ici? » Sa nervosité était presque impalpable et un autre que Lucius n'aurait jamais perçu l'angoisse et la tristesse derrière son sourire plaisant et sa voix douce. Mais lui saurait. Et ne la laisserait pas s'en tirer sans une explication.
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Lucius Malfoy
Lucius Malfoy
MessageSujet: Re: I have failed us | lucius   I have failed us | lucius EmptyJeu 17 Mai - 19:23




- It’s a secret, Karen.

Le ton se veut sec, masque à peine les rondeurs de l’arrogance.

Enfoncé dans le cuir matelassé du fauteuil haut, son regard glisse sous ses sourcils froncés, fixé sur des parchemins bien alignés qui n’ont pourtant absolument pas son attention.

Un quelconque procès de contrebande d’artefacts où on demandait une expertise en matière de conjuration. Un grand classique gobelin, à peu près prêts à tout pour réclamer ne serait-ce qu’une fourchette si on en polissait suffisamment le métal.

Stupide créature.

Alors que l’injure flotte quelque part dans son lobe frontal, il ne sait trop encore déterminer à qui elle incombera. Au nain procédurier ou à la stagiaire qui a eu l’audace de le questionner sur ses activités du jour.

Non mais franchement. On lui demande de servir le thé et de transmettre des rapports classés, pas de réfléchir.

Oh, bien sûr, il aurait pu lui répondre avec un soupir rieur que c’était une fin d’après-midi calme qui suivait une journée franchement ennuyeuse. Que ce n’était pas aujourd’hui qu’ils allaient entrer dans l’Histoire. Que sa nouvelle coiffure lui allait très bien, au passage.

Mais qui est-il pour se permettre de dire la vérité ?

Prétendre être débordé en tout temps, garder un faciès d’irascible homme d’état, c’était la meilleure des façons de marquer son territoire. De laisser transpirer l’influence qu’il n’a pas encore tout à fait. De rester entièrement maître des lieux. D’un lieu. Fut-il restreint à une quinzaine de mètres carrés.

Ici n’est pas le temps d’être charmant. Ici n’est pas le temps d’être lui-même.

Il racle sa gorge. Recoiffe une mèche qui était déjà bien à sa place.

Devant ses ongles coupés trop courts, les plumes doublées d’argent reluisent.
Ses molaires s’entrechoquent derrière sa moue sévère.

Le Ministère est un environnement qu’on aurait pu croire accueillant pour quelqu’un comme lui. Beau, prometteur, pistonné. Pur, en tout aspect. On aurait pu. Mais ça aurait été bien méconnaître l’hostilité sociale que son rang lui avait fait rencontrer dès ses plus jeunes années. Le travail, ce n’était qu’un autre bal. Qui ne s’éternisait que bien trop. Les rapports de forces se jouaient à la tessiture qu’un collègue prenait pour vous interpeller. A la seconde de trop lors d’une poignée de main. Au degré de moins de la température dans la salle de réunion. C’était insidieux, c’était latent. La disgrâce à chaque tournant, la gloire dans les bonjours passagers. Le succès de l’opération du Nouvel An n’a fait que renforcer ces éléments. Une victoire est toujours un poison plus qu’un cadeau. Car elle exige d’en enfanter d’autres, encore et encore, car un échec n’en serait que plus violent à encaisser. Il n’avait jamais attendu de lui-même autre chose que la perfection. Maintenant, les autres aussi. Une pression lancinante, des regards qui suivent chacun de vos pas, des jugements qui s’accrochent aux pans de votre cape. Une pause café suffit pour faire et défaire votre image. Autant dire votre vie.

Certains n’en rendent pas compte. Ceux-là ne sont que des figurants de l’existence de ceux qui importent.

De ceux que Lucius compte bien diriger, le jour venu.

Dans ce cadre si délicat, pourquoi accorderait-il une microparticule de sympathie à une subalterne dont la ceinture serrée à l’extrême et le dandinement évocateur des hanches laissent suspecter qu’elle soit probablement en pleine chasse au mari ? Quelle naïveté. La réputation de son cher paternel en matière de femmes a fait largement torrent pour qu’il n’alimente pas plus le moulin aux rumeurs.

La ride du lion se creuse. Les rumeurs.

Sa langue se rétracte contre son palais.

« Comment ça toujours pas d’enfants ? »

- Wake up, Cora.

Index et majeur droit claquent en alternance contre le bois laqué du bureau, l’anneau se chevalière marque le rythme d’un tintement militaire. Chasse les pensées qui ricanent à ses oreilles.
Bientôt. Bien assez tôt.

- That’s the whole point of this entire Department. Secrets.

La sorcière rougit et s’embourbe dans un gloussement sucré.
Une veine palpite sur le dos de sa main gauche. Une artère du cou lui répond en synchronie.
Martèlent les secondes qui passent alors qu’elle reste là, plantée sur son tapis persan qu’il n’a certainement pas payé aussi cher pour que des semelles bradées s’y frottent si longtemps.

- Don’t you have actual work to do ?

Elle gigote, mal assurée sur ses talons. Piaille encore un peu qu’il est bien bougon aujourd’hui mais que hihihi ça doit faire son charme.
Au moins elle se dirige vers la sortie.

- And don’t bother me again, Kate. I’m gonna work late tonight I don’t wanna see this door open again.

Son rire abruti est coupé net par la lourde porte qu’un courant d’air fait claquer.

Merlin, elle avait de la chance d’avoir le sang pur.

Il écrase ses paumes contre ses paupières à présents fermés, s’accorde quatre secondes de tiédeur et de silence.

Une.

Lové dans rien d’autre que le noir.

Deux.

Bercé par sa respiration.

Trois.

Déten…
Temps écoulé.

Un mouvement contrôlé remonte sa manche, expose dix-huit heures et leurs quinze minutes de compagnie. Bien. Les cervicales craquent. Les épaules roulent. Les mains s’agitent méthodiquement, efficaces et précises. L’encrier rebouché. Le cachet de cire nettoyé. Les rouleaux de parchemin enroulés.
Les pages éparpillées sous ses coudes se retrouvent en tas bien net au coin du bureau. Il n’y toucherait bien évidemment pas avant demain.

Travailler tard, faire des heures supplémentaires et puis quoi encore ? Il y a les elfes de maison et les Weasley pour ça.

Un maléfice bien ciblé s’assure que si la possiblement très fourbe Cheryl s’amusait à défier son ordre, elle trouverait une décharge électrique qui la dissuaderait très certainement de recommencer. Un autre embrase l’âtre de la cheminée d’un feu ronflant, programmé pour s’éteindre à vingt-et-une heure cinquante-deux, période suffisamment crédible pour que sa présence ne soit plus supposée dans les locaux.

Une main assurée extirpe la note soigneusement rédigée quelques années auparavant, expliquant qu’il s’était absenté pour une affaire urgente, qu’il serait de retour sous peu et qu’un patronus devait être envoyé pour toute impérative. Un nouveau sort la suspend en lévitation au milieu de la pièce. Juste au cas où. Probablement cela relevait-il de la paranoïa puisque toutes les personnes susceptibles de lui réclamer quoique ce soit usaient des mêmes stratagèmes pour s’absenter dès midi venu depuis quelque chose comme des siècles.

Il se lève, récupère la cape lie-de-vin brodée que le porte-manteau se contorsionne pour lui tendre, contemple la scène de son départ, identique aux centaines qui l’ont précédée.

L’ébène des meubles massifs doucement illuminé. Les étagères propres et rangés, mais avec juste assez de vie. Un crâne annoté à l’encre doré. Des grimoires à la reliure pourpre. Une orchidée aux racines débordantes. Les tapis correctement centrés. Les miroirs méticuleusement disposés. Les dossiers enfermés derrière les vitres mouchetées de leur armoire vernie. L’odeur de girofle et de bergamote de son Cologne.

Tout est à sa place.

Parfait.

Un hochement de tête. Un sifflement contre les tympans.

Ce bruit qui se dissout dans le temps et l’espace.

La seconde qui est rongée par la magie.

Et puis son corps.

Eclaté. Elastique. Ecrasé.

Compressé. Pulvérisé.

Ailleurs.

Chaque cellule réajustée, chaque organe réaligné.

D’idée à destination

Devant ses yeux qu’il a peine à garder ouverts, le Manoir.

La nausée borde encore un peu sa bouche.
La nuit s’aventure discrètement dans l’atmosphère.
Le ciel flamboie d’orange entre les nuages violacés.
Le portail de fer forgé s’ouvre déjà sans grincer.

Il avance dans l’allée, laisse les odeurs monter jusqu’à sa mémoire.
Laurier. Rose. Lavande.
Sous ses pas le gravier blanc crisse une mélodie qu’il ne connaît que trop. Les paons frictionnent leurs plumes immaculées contre les haies taillées en angles. Un vent tiède bruisse autour de lui.
Il fait encore bon.

Le manteau lourd finit à son bras, replié avec une habitude hôtelière. Les deux premiers boutons de la chemise blanche sont défaits. La cravate serpente jusqu’à sa poche.  

Quelques pas, quelques notes qu’il fredonne. Une main dans la poche. Enfin sur le porche, l’idée le prend.

Il se retourne, contemple les jardins.

Baguette levée, affection entre les cordes vocales :

- Accio Pivoines.

Pluie étonnante, orage parfumé, les fleurs jaillissent du domaine, toutes tiges au vent. Exécutent un ballet aérien étrange. Atterrissent en bouquet symétrique au creux de son poing. Un ruban à la soie bleue sort du néant et scelle leur destin.

Il entre.

Elle est là. Déjà là. Contre lui.

C’est son souffle qu’il inspire.
Sa main. Son baiser. Son visage.

Comme à chaque fois, son cœur manque un battement.
Ca fait presque six ans, et ça ne manque pas une seule fois.
Ca fait presque six ans, et ça lui en semble cinquante. Cent. Mille peut-être.
Quand on aime, on ne compte pas, après tout.
Elle est presque trop belle.  
Ses pensées basculent. Valsent ailleurs. Avant.
Elle est presque trop elle.

Pendant quelques secondes, il s’oublie. Il s’évanouit dans quelque chose de plus grand. Dans quelque chose de mieux.
Il l’aime.
Il les aime.

Comme c’est étrange de sourire quand on a pas à y penser.

Il glisse le bras sous ses reins pour l’étreindre plus fort. Le bout des doigts palpent presque, impatients, ses flancs. Comme toujours un peu ébloui, il a cette sensation étrange d’oublier. Que quelque chose coince. Qu’est-ce que… ah oui, le bouquet.

- For you. De toute évidence.

Il se tient bien droit, se fait grand.
Il s’est persuadé au fil des ans qu’elle adorait quand il lui parlait français.
Les doigts entre les fleurs.
Les pétales veloutés. Tachés de couleur. De souvenirs.

Les murmures dans les volées de marches complices.
Le parc à l’aube frissonnante.
Le vin rouge partagé dans le salon.

Elle s’est écarte.

La question est douce mais quelque chose est grippé dans la tournure.

Les éclats lumineux que la présence de Cissy projette systématiquement entre ses cils blonds s’estompent un peu. La transe reflue, laisse place à une perplexité qui l’étonne lui-même.
Il commence à voir.
La façon dont l’ongle de son pouce venait raper le bord de son majeur. La légère strie apparue sous sa commissure droite. La façon dont ses lombaires se tordent vers la droite. Il connaissait, il avait appris, chaque ligne sur son corps, chaque trait sur son visage. Chaque manie, chaque manière.
Et celles-là, pour rien au monde il n’aurait voulu les revoir.
Chaque respiration, chaque battement de cœur, ils les décomptaient comme d’une seule existence.
En harmonie.

Mais plus maintenant.
Narcissa est désynchronisée.
Et si elle sourit, si elle se tient là, dans toutes les normes et codes d’une journée parfaitement normale, c’est qu’il a toutes les raisons d’écouter ce bourdement étrange dans ses postures.

Il ne répond pas à sa question, se contente d’hocher la tête, pensif.
Le sourire reste, exsangue de joie. Pour le principe. Pour elle.

Il attrape sa main. Glisse ses prunelles dans les siennes.
Il n’y a aucune angoisse qui ne se dégage de lui.
Et pourtant.

- We shall sit down. Right ?

Les Malfoys ont toujours fonctionné par schémas.
Pas d’erreurs, pas de dispersion, chez eux comme chez les autres.
Chaque mouvement, chaque décision, chaque aspect est adapté.
En temps, en heure, en lieu. En personne.
Il n’y a pas de hasard, jamais.
Que des conséquences.

Rester dans le grand salon pour le thé exclue toutes les autres possibilités.
On cherchait quelque chose de suffisamment formel, excluant le boudoir. Mais d’assez décontracté pour permettre un passage, excluant un des bureaux. On ne se cachait pas entre les feuilles du jardin d’hiver, on se célébrait pas le faste de la salle à manger. Rester ici, à l’ombre de la porte d’entrée, c’était encore un peu de représentation. C’était encore une distance, sans doute plus cherchée que voulue. C’était un ton qu’ils adopteraient, une intimité qu’on ne laisserait pas déborder. Ici comme au Ministère, c’était une question de prétendre avant d’être.
De faire semblant jusqu’à y croire.

Le crâne palpite, le cerveau fume.
Son pouce caresse le dos de sa main.
Mais le timbre reste bas, rassurant.

- What happened ?


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Narcissa Malfoy
Narcissa Malfoy
MessageSujet: Re: I have failed us | lucius   I have failed us | lucius EmptySam 16 Juin - 23:52

Lucius était l'époux parfait. Tendre et aimant. Ferme et fougueux. Directif et sûr. Rassurant et exigeant. C'était ce que Narcissa avait toujours attendu d'un homme, voulu d'un mari. Il parvenait à correspondre à la fois parfaitement aux exigences de ses parents, de son nom et aux siennes, plus intimes, moins policées. Il rentrait donc du travail, à peine plus tard que ce qu'il avait annoncé, un bouquet à la main. Des fleurs fraîches et colorées de leur jardin, qui évoquaient leurs premiers rendez-vous à Pré-au-Lard. Pas ses préférées, pas une grande occasion. Mais un joli geste, d'autant plus douloureux qu'il est touchant.

Cissy se laissa donc étreindre, s'accrocha légèrement au bras de son époux, hésitant à se lover contre lui pour trouver du réconfort, avant de retrouver sa dignité juste à temps. Elle eut un nouveau sourire qui ne parvient pas tout à fait à atteindre ses yeux et chuchota un remerciement, sincère mais moins emphatique qu'ordinaire. D'un geste de sa baguette, les fleurs s'envolèrent avec légèreté vers un vase en cristal, posé sur un guéridon comme s'il n'attendait que ce bouquet. Elle le remplit rapidement d'eau claire et reporta son attention sur Lucius, qui l'enjoint à s'asseoir et ne tarda pas à entrer dans le vif du sujet.

La jeune sorcière inspira doucement, cherchant les mots précis, concis. Elle ne voulait pas trop parler, de crainte que sa façade ne se fissure complètement, qu'elle ne puisse pas tenir son rang. Elle avait échoué et il fallait l'admettre. C'était difficile, surtout quand ce n'est pas quelque chose d'habituel et d'encore moins acceptable. Toutefois, il fallait le faire avec une certaine grâce. Et de la retenue. Elle n'était pas des femmes qui pleurent. Elle lui devait au moins cela. D'ailleurs, il lui fallait remplir une dernière obligation. L'elfe de maison fit son apparition après un claquement de doigt et le thé et les divers petits sandwich et gâteaux furent disposés en un clin d'oeil sur la table basse. La petite créature s'inclina bien bas et disparut aussi vite qu'elle était arrivée. Une bonne chose de faite. Elle ne viendrait plus les déranger.

« You know how we thought, maybe, it had worked? » Un peu trop vague, il n'avait pas retourné la question dans sa tête toute la journée. « That I might be pregnant? » Le mot lui coûtait, mais elle poursuivit vaillamment. « Well... I must have miscalculated and done something wrong because I checked and cheked again... It was a false alarm. » Narcissa s'autorisa à prendre doucement la main de son époux dans la sienne, la serra et ajouta, tête basse. « I am so sorry. » Un léger silence, puis elle se redressa, retrouvant sa fierté et son honneur. « But I will find a way. I will carry your child and we will have a family, I'll do whatever it takes. »

Et la blonde le pensait vraiment, aurait sacrifié n'importe quoi pour pouvoir enfin répondre à ce besoin, remplir sa fonction essentielle et primordiale. D'ailleurs, elle se penchait de plus en plus sérieusement sur des méthodes plus obscures, des potions très expérimentales, fruit de sa réflexion et de vieux écrits peu recommandables. Mrs Malfoy n'en avait encore rien dit à son mari, de crainte qu'il veuille freiner ses ambitions. Il protesterait si jamais elle se mettait en danger. Mais produire un hériter prévalait sur tout le reste, son sens du devoir le lui criait. Son instinct de préservation avait beau protester, elle savait qu'elle devait être prête à tout. Mr Malfoy ne l'entendrait peut-être pas de cette oreille néanmoins et elle se garda bien d'aller plus loin. C'était le moment où il fallait être forte, digne, confiante et optimiste. Ca aussi, elle s'y était préparée.
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