-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 The road goes ever on and on } Archibald

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
AnonymousInvité
MessageSujet: The road goes ever on and on } Archibald   The road goes ever on and on } Archibald EmptyLun 21 Mai - 18:14

1er septembre 1978, Poudlard


Qu’il était étrange de se retrouver ici, après tant d’années !
Sa malle à carreaux dans une main et son chapeau dans l’autre, Edern contemplait les portes du château et sentait, à chaque œillade, son cœur se gonfler de fierté et de mélancolie. Tellement beau et majestueux, Poudlard s’étendait devant ses yeux ébahis. Il ne pensait jamais revoir ses hautes tours, sa forêt interdite, son pont suspendu et ses centaines d’armures alignées ; il avait fait une croix sur ces images, les reléguant au rang de souvenirs dès lors qu’il avait pris son envol, une fois ses ASPIC en poche.

Il n’aurait jamais cru être nommé professeur.
Sa carrière il l’avait construite au fur et à mesure, au gré de ses voyages et rencontres, des commissions et des articles qu’on lui demandait d’écrire. Il avait fait des recherches, écrit des traités, parcourut bien des pays… Il n’avait pas le profil de l’homme posé, il aimait l’aventure, il aimait le grand air. Son entourage l’avait observé d’un œil circonspect quand il avait annoncé sa décision : « Toi, Edern, tu vas te poser ? », « À Poudlard, toute l’année ? », « Avec des enfants… ? ». Lui-même avait du mal à expliquer son choix.

Il y avait la raison, bien sûr : en ces temps troublés, il n’était plus prudent de voyager seul. Il aurait pu mourir brusquement à l’autre bout du globe, ses parents mettraient des semaines à savoir où il était, et dans quel état. C’était dangereux, quand Poudlard représentait à bien des égards le lieu le plus sûr. Quelques circonstances moins avouables le poussaient également à emprunter la voix de la sagesse : son âge vénérable. Il n’était plus aussi intrépide qu’auparavant, ou en tout cas, ses jambes elles l’étaient nettement moins. Il n’était plus aussi habile, même s’il avait du mal à le reconnaître.

Et puis, il y avait le cœur. À Poudlard, vivait Archibald. Leur relation, ils l’avaient toujours vécu de façon épisodique, à distance et dans le secret, et ce qui était autrefois excitant devenait… Pénible. Il avait de plus en plus de difficultés à renoncer à sa présence une fois les mois d’été achevés, et les lettres d’antan lui perçaient davantage le cœur qu’elles ne le faisaient patienter. Lorsqu’ils se retrouvaient enfin, Edern se sentait frustré et impatient, il en devenait moins prudent. Combien de fois avaient-ils manqué d’être « repérés » ? Les lois étaient moins dures que dans leur jeunesse, mais assumer leur idylle au grand jour leur apporterait bien des tracas. Quoiqu’il en soit, cela se préparait, il ne fallait pas que cela leur tombe dessus comme une surprise !

Après tout, si beaucoup s’en doutait, tous n’étaient pas au courant pour eux, même dans le cercle des intimes. Sa propre mère ignorait les tenants et aboutissants de son « amitié » avec l’écossais, et régulièrement, laissait glisser qu’elle avait des amies « avec de gentilles filles encore célibataires ». Toutefois, elle n’osait plus depuis longtemps lui imposer des rencarts. Elle s’y était hasardée quand il était encore un jeune homme, et le désastre avait été tel que la demoiselle en question, une certaine Christie, l’avait planté au restaurant dans un grand éclat de rire. C’était désespérant à avouer, mais il n’y avait qu’avec Archibald qu’il pouvait être naturel et se sentir à l’aise.

Pour toutes ces raisons, quand l’occasion s’était présentée, Edern l’avait saisi à la volée. Le professeur d’astronomie à Poudlard prenait une retraite bien méritée, et le britannique avait toutes les qualifications requises pour prendre le poste – il lui manquait sans doute un soupçon de pédagogie, mais ce ne serait pas la première fois qu’un professeur en manquerait ! Excité par la perspective, mais ne sachant pas comment l’aborder avec Archibald, il avait choisi de garder le secret et de mener sa barque de son côté. Entretien et formalités administratives se firent ainsi en toute discrétion, et Edern ne l’annonça à ses proches, famille et amis, que la veille de son départ pour Poudlard. Archibald, lui, était toujours dans l’ignorance.

Edern avait même poussé le vice jusqu’à lui souhaiter un bon voyage lorsque, pour la huitième fois consécutive, Archibald le laissait derrière lui au dernier jour du mois d’août. Cette fois-ci, il n’avait ressenti aucune peine, car il savait qu’ils se retrouveraient dès le lendemain. Et qu’est-ce qu’il était impatient de voir la tête qu'il ferait lorsqu’il découvrirait tout… !

L’heure de la révélation approchait, d’ailleurs.
Il avait été accueilli par quelques-uns de ses nouveaux collègues, on lui avait présenté la salle des professeurs et il avait eu la chance de saluer Albus Dumbledore avant qu’on ne l’entraîne dans la Grande Salle, pleine des piaillements et rires d’une flopée d’adolescents. Il se sentit quelque peu intimidé. Original depuis toujours, aficionado des bibliothèques, Edern préférait généralement la compagnie des étoiles et n’était pas spécialement à l’aise avec la jeunesse, et l’agitation qui allait avec. Il commençait à questionner son propre choix quand il l’aperçut, traçant sa route jusqu’à sa place – juste à côté de lui, les mauvaises langues diront qu’il l’avait fait exprès ! Edern déglutit et jeta un regard déçu à sa coupe, vide alors qu’il aurait eu bien besoin d’un plein verre de jus de citrouille ! Il agitait nerveusement ses doigts, tapant sa cuisse, agitant le nez sans oser regarder dans sa direction. C’est presque par hasard que ses yeux plongèrent dans les siens, et instantanément, toute trace de doute s’évanouit.

Le cœur tambourinant, il esquissa un sourire timide.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
MessageSujet: Re: The road goes ever on and on } Archibald   The road goes ever on and on } Archibald EmptyLun 21 Mai - 23:54

En ouvrant les yeux au (petit, petit) matin du 31 août, j’avais été partagé entre l’envie puissante de refermer les yeux (pour repousser l’évidence qu’il fallait que je parte et que je laisse Edern derrière) et le besoin de garder mes yeux fixés sur lui pour m’imprégner de chacun des détails de son corps pour les longs mois sans pouvoir sentir son odeur, sans pouvoir toucher sa peau, sans pouvoir faire autre chose que de l’écrire. Je finis par aller doucement quêter ses lèvres pour le réveiller doucement. En grand égoïste que je suis, je ne pouvais simplement pas partir en voleur. J’avais besoin de voir la couleur de ses yeux. J’avais besoin de lui dire que je partais et qu’il pouvait s’attendre à une lettre dès mon arrivée pour lui dire que Feathers ne m’avait pas trahis le long des presque douze heures de vol qu’il allait traverser comme un champion sur la longue journée.

Après avoir ramasser toutes mes créatures qui courraient librement dans leurs enclos ou sur leurs arbres respectifs, je m’étais mordu les lèvres dans l’espoir presque fou qu’il me retienne. Je n’étais pas aveugle, la montée de la violence causée par celui dont on ne doit pas dire le nom ne rendrait pas les pays étrangers moins dangereux pour autant. Avant d’enjamber mon fidèle hippogriffe, j’avais doucement glissé ma main dans ses cheveux. « Je t’en supplie, fais attention à toi. ». Un dernier baiser échangé avec tendresse resta sur mes lèvres.

D’un geste d’expert, j’enfourchais juste derrière les ailes Feathers dont je caressais le plumage du bout des doigts. J’avais pris la peine d’enfiler un manteau et une écharpe beaucoup trop chaude pour la température de l’endroit à partir duquel je prenais mon envol. Mais à peine après cinq minutes de vol, je comprenais fort bien pourquoi je m’étais aventuré dans un tel accoutrement. Le vent froid me fouettait tout entier. J’avais beau avoir appris à voler à dos d’hippogriffe avant même d’avoir penser à voler sur un balai, je savais parfaitement les dangers qui étaient associés à une longue distance comme celle que nous avions à faire. Dieu merci! Parce que ça me permettait de mettre la barrière essentielle entre les sentiments que je ressentais et ceux que je me devais d’afficher. Soyons ici honnête, j’aurais préféré naître dans une autre époque. Une époque plus moderne et plus tolérante. J’avais su bien avant l’heure que je ne serais pas capable de feindre un semblant de normalité sur le plan de ma vue sentimentale. Les rares amants qui n’étaient pas Edern n’avaient pas eu pour autant les courbes d’une femme, lesquelles ne m’inspiraient guère plus de sentiments romantiques qu’une bonne grosse arcomentule. Mes proches avaient peut-être compris sans être prêt à en parler (parce qu’après tout notre relation était pleinement illégale) que mon attrait n’était pas… conforme. Mais en même temps, y avait-il beaucoup de ma personne qui était conforme? Si mes sept frères et sœurs avaient relativement bien viré face à cette aventure extraordinaire qu’avait été notre enfance, j’avais reçu la même piqûre pour l’adrénaline qui avait alimenté les travaux de mes parents jusqu’à leur retraite pour élever des vivets dorés, une petite dizaine d’année plutôt quand ils avaient tous les deux obtenus le très noble âge de quatre-vingt ans. C’était peut-être ce qui étonnait dans le fait que j’ai accepté un poste de professeur huit ans plutôt. J’aimais l’aventure, me perdre dans des forêts aussi lointaines qu’en des terres plus tolérantes pour ce que je savais être ma vraie nature.

Feathers se posa juste à côté de la maison dans son enclos, épuisé mais heureux de la longue distance. Toutes mes créatures retrouvèrent leur juste place sur mon domaine. Considérant la difficulté d’obtenir les permis nécessaires pour héberger ma ménagerie personnelle, je savais très bien que je ne pouvais pas demander à Albus Dumbledore de se battre pour fournir une telle chose. J’avais donc pris un domaine non loin de Pré-au-Lard si bien que je pouvais pratiquement transplanter de moi aux grilles du château ce qui ne m’empêchait pas pour autant d’arriver à la bourre au souper d’ouverture. Après avoir amener les vivets que j’avais supplié mes parents de me fournir pour les cours de soins aux créatures de la semaine de début, je les plaçais dans leur réserves sur le terrain du château. Et je me trouvais pratiquement sans le temps de passer dans la salle des professeurs avant le début du banquet. Ma robe noire laissait entrevoir une chemise bleue et une écharpe multicolore. Je me retrouvais à m’assoir sur le bout de la table au même endroit que je prenais depuis bien des années à côté du professeur d’astronomie qui s’étonnait de mon intérêt et de mes connaissances pour sa matière depuis mon retour comme enseignant. Mais d’ailleurs, la vieille tête blanche n’y était pas. Mon regard se leva vers les grandes portes et ma gorge s’assécha presque instantanément.

C’était une hallucination…. Il me l’aurait dit… non? Jamais je croirais qu’il ne m’aurait pas dit qu’il avait pris un poste à Poudlard? Je résistais à l’envie de me lever pour lui tirer sa chaise à côté de moi. Je me retrouvais à déglutir péniblement à mon tour en le regardant avec les yeux brillants. « Je… » Bravo, Archibald! Un sujet c’est déjà un premier objectif dans une phrase. Moi, le véritable moulin à parole depuis que j’avais prononcé mes premiers mots… J’étais pleinement et entièrement sans voix. Je clignais lentement des yeux… Il fallait que je me rende à l’évidence que je n’étais pas en mesure de faire une phrase complète qui ne trahirait pas ce que je ressentais. Le sourire qui illuminait traditionnellement mon visage semblait briller de mille feu. « Tu… » Ah oui! En les passant en suite, c’est sur que l’on va finir par arriver à quelque chose! Je déglutis pour la seconde fois en m’aventurant vers une troisième tentative de phrase… Je me râclais la gorge en ramassant mon courage à deux mains pour formuler une phrase qui n’hurlerait pas à toute la grande salle que j’étais l’homme le plus chanceux du monde et le plus dans le pétrin. « C’est un plaisir de te recroiser ici. Tu ne m’avais pas dit que tu avais accepté un poste… » déclarais-je... il n'y avait pas de colère mais une surprise sincère et honnête..
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
MessageSujet: Re: The road goes ever on and on } Archibald   The road goes ever on and on } Archibald EmptyDim 27 Mai - 18:42

Bien entendu Edern savait pertinemment qu’il surprendrait son amant, ce dernier l’avait quitté quelques heures plus tôt avec la certitude de ne pas le revoir avant les prochaines vacances… Une longue période de séparation s’imposait à eux, cruelle, seulement adoucie par une pile de lettres qu’ils s’enverraient religieusement. L’astrologue ne voulait plus de cela, il ne le supportait plus, mais il n’était pas certain qu’Archibald accueille favorablement sa décision.

Ils s’étaient toujours cachés. Par obligation, par crainte, leur amour adolescent s’était mu dans l’ombre et ni l’un ni l’autre n’avait su s’épanouir par ailleurs – il fallait toujours qu’ils se retrouvent, sitôt que leurs regards se croisent. S’attirant inexorablement, leur seule solution pour demeurer décents était encore de se priver de leur présence respective, et c’est ce à quoi ils s’étaient employés depuis, depuis… Plus de vingt ans. Ce n’était pas une solution satisfaisante, mais elle était moins risquée, moins… Problématique.

Edern avait pris la décision d’envoyer valser la prudence, de renverser cet équilibre précaire et ce choix, il l’avait fait seul. Comme s’il craignait, au fond, qu’Archibald ne partage pas son ras-le-bol et son envie irrépressible de tenter le tout pour le tout. Pourtant, dans leur couple étonnant, Archibald était sans doute le plus exalté et courageux – mais il avait trouvé un équilibre à Poudlard, un environnement sain et intéressant où lui et ses animaux pouvaient s’épanouir librement… En arrivant, avec ses sabots et ses télescopes, Edern compromettait ce que son amant avait construit ces huit dernières années. Egoïstement, il faisait passer ses envies et besoins avant la tranquillité d’Archibald et continuait tout de même d’espérer qu’il l’accepte.

Dans ses grands yeux transparaissaient toutes ces émotions : de l’espérance, de la crainte d’avoir déçu, de la nervosité, il avait peur d’être rejeté. Qu’Archibald ne lui adresse pas un regard, bouillonnant de colère. Il l’aurait mérité. Edern aurait dû lui en parler, il le savait pertinemment et cette évidence lui sautait maintenant au visage… Quel idiot, quel idiot je suis… Quel lâche ! Il ne va pas me regarder, je le sens… Luttant contre l’envie de prendre ses jambes à son coup, Edern déglutit et jeta un regard mal-à-l’aise à Archibald, le cœur au bord des lèvres, une supplique muette… Et ce qu’il vit dans yeux de son amour… Comment l’exprimer ?

Il n’y avait pas de colère, pas de méchanceté, rien de tout ça. Il semblait surpris. Il semblait ravi. Abasourdi. Une vague de soulagement engloutit Edern, de sa poitrine à ses orteils qui s’entortillèrent de plaisir dans ses chaussures trop serrées. Archibald en perdait ses mots, et le visage d’Edern s’illumina d’un sourire si grand qu’il barrait ses deux joues. C’était sans doute une bouille bien trop enthousiaste pour un homme heureux de revoir un ancien camarade d’école… Mais après tout, quiconque les avait côtoyés à l’époque savait qu’ils avaient été des amis inséparables.

« Arch’ ! Je me demandais où tu étais… » Il ne pensait pas que leurs ‘retrouvailles’ se ferait à la vue de tous, il avait bien espéré l’attraper dans un couloir avant de rejoindre dans la Grande Salle… « Je voulais t’en faire la surprise. » Un sourire timide ourla ses lippes rosées, et pour se donner une certaine contenance il attrapa un pichet de il-ne-savait-quelle-substance et leur servit une coupe à tous les deux. « Sacré retour aux sources, mh ? »

Poudlard…
Il n’en revenait pas encore complètement !
Suivant des yeux les mouvements d’Archibald, il ne tint plus sa posture distante et se tourna complètement en direction de son « ami ». Entendre sa voix, son hésitation ravie, la façon dont il roulait les r comme tout bon écossais… Edern avait terriblement envie de le prendre dans ses bras, de l’embrasser, mais il se contenta d’éclaircir sa gorge et d’humidifier ses lèvres soudainement asséchées.

« J’ai postulé au poste de professeur de Quidditch. » Il esquissa un petit sourire taquin. « Mais Albus Dumbledore a dû juger que l’infirmerie avait mieux à faire que réparer continuellement des adolescents boutonneux, alors, on a plutôt opté pour le poste d’astronomie. »

Il rinça son gosier avec sa coupe, et cligna vivement des yeux, surpris par une bouffée de chaleur… C’était plus fort que ce qu’il avait escompté.

« Ouh, ouh… » Il secoua la tête, et inspira profondément, avant de sourire comme le petit malin vicieux qu’il était… « Alors… Heureux de me retrouver comme collègue ? »
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
MessageSujet: Re: The road goes ever on and on } Archibald   The road goes ever on and on } Archibald EmptyLun 28 Mai - 20:23

Quand, en 1967, j’avais vu que la décriminalisation de l’homosexualité ne toucherait pas mon Écosse natale, j’avais ressenti une véritable gifle en plein visage. Ce genre d’acte me semblait être pratiquement un affront à la personne que j’étais. J’aimais plus que tout mon pays, ma terre d’attache. Mais je ne pouvais pas renié pour elle une partie de mon existence. C’était absurde. J’avais pleuré quand j’avais lu dans la presse moldue l’échec de cette réforme ici. Cacher ma véritable nature me semblait être contre-intuitif. Je ne comprenais pas ce qui rendait acceptable que mes frères et sœurs puissent avoir le luxe de faire ce qu’ils voulaient dans le confort de leur chambre à coucher mais que je doive m’en abstenir parce que mon cœur avait choisi de s’enticher d’homme que je le veuille ou non.

En le voyant débarquer, je ne pouvais qu’être heureux de le voir ici. Il fallait sérieusement être idiot pour être en mesure de se mettre en colère contre quelqu’un que l’on aime avec une telle passion depuis aussi longtemps. Un feu brûlant depuis la toute première fois que j’étais tombé pour quelqu’un, depuis que j’avais réalisé pourquoi les discussions que certains garçons dans le dortoir avaient à l’égard des demoiselles ne réveillait pas en moi un semblant d’extase. La seule chose que je pouvais bien penser, c’était qu’au moins s’il était à Poudlard, je n’avais pas à m’en faire pour lui… Il était sain et sauf. Rien ne pouvait lui arriver… Et il était à portée de main.

J’en oubliais aisément que Poudlard avait longtemps eu pour moi ce côté havre de paix… parce que j’étais trop souvent passé dans la bibliothèque, dans ce fameux rayon où nous avions échangé ce premier baiser rempli d’une tendresse inouïe. Et à chaque fois, je revivais cette impression qu’il me manquait quelque chose pour véritablement profiter de cette situation. Même si c’était idiot, même si c’était illégal. Ce qu’il me manquait, c’était cette présence un peu rassurante, l’optique de pouvoir partager un petit geste de tendresse – au moins amicale – à son égard au détour d’un couloir. Bien sûr qu’il me manquait. Comment Diable aurait-il pu faire autrement que de me manquer. Son sourire était magnifique, ses yeux… Par la barbe de Merlin! Je me serais perdu dans ses yeux. Je dus me piler sur le cœur pour ne pas aller chercher ses lèvres avec tendresse.

Il m’arracha un petit éclat de rire lorsqu’il avoua avoir voulu me surprendre. Son sourire timide n’était pas non plus pour me laisser dans une grande neutralité. « Oui… C’est tout un retour au source et tu es loin d’avoir raté ton effet de surprise. » avouais-je avec un sourire. J’étais aux anges. Retourner face à lui, je luttais pour garder mes mains à moi-même. Je le vis remplir nos deux coupes de Whiskey pur feu – j’étais pour prendre mon temps pour boire cette coupe… Je savais que je ne le tenait pas, l’alcool… et que si j’étais pour garder mes mains pour moi avant que l’on se retrouve à l’étranger, j’étais probablement mieux de m’en tenir à du jus de citrouille.

Il m’arracha un autre éclat de rire honnête. Lui comme professeur de Quidditch? Il avait beaucoup de talent : une intelligence qui pétillait au fond des yeux, un sourire qui pouvait me faire perdre la tête, une intuition folle, un talent certain pour la métamorphose… Mais dans les premiers cours de vol? Disons qu’il avait été loin d’être le genre de sorcier qui excellait. Je levais un sourcil : « Je crois que c’est l’inverse… L’infirmerie a eu peur d’avoir à rafistoler trop souvent le professeur parce qu’il avait eu la bonne idée de s’approcher à moins d’un mètre de son balai, alors ils t’ont proposé le poste d’astronomie. ». Je le regardais prendre une longue gorgée de la coupe qui lui arracha une longue inspiration et qui se traduit par un autre éclat de rire de ma part.

Son sourire malicieux m’arracha une fausse allure courroucée. « Comment diable peux-tu penser que je ne sois pas heureux de te retrouver où que ce soit… Tu es en sécurité et c’est… tout ce qui m’importe » avouais-je doucement. Je ne pouvais pas me confier ici sur le fait que j’avais sincèrement peur malgré tout. Peur d’avoir de la difficulté à cacher ce que je ressentais pour lui, peur d’être ainsi démasqué, peur de ce qui pouvait lui arriver si jamais ça nous arrivait. Lentement, je passais ma main sur sa cuisse en dessous de la table – un geste tendre que je n’avais pas su retenir, j’avais simplement fait une petite pression en rond. Je me penchais vers lui et murmurais complice : « Je t’aime imprévisible astronome… »

C’était probablement si curieux que de se retrouver ainsi côte à côte mais de ce côté-ci de la salle. Je retirais ma main sans la laisser s’attarder à cet endroit où considérant la nature de notre relation elle avait presque un droit légitime d’être ne serait-ce que vingt-quatre heure plutôt. Avec un petit sourire nerveux que cette idée que notre geste ait été capturé par le regard d’une autre personne, je pris à mon tour une petite gorgée du verre qu’il m’avait versé en espérant me détendre de cette envie folle de l’entrainer dans le plus accessible des placards à balais. « Oh! C’est curieux de se retrouver de ce côté n’est-ce pas? La salle me semblait moins impressionnante du temps où nous étions à l’autre côté de cette table. » dis-je doucement.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
MessageSujet: Re: The road goes ever on and on } Archibald   The road goes ever on and on } Archibald EmptyLun 4 Juin - 0:08

Heureux de son petit effet, le sourire vissé sur les lèvres, Edern était au final plutôt fier de son entrée et de la réaction d’Archibald – à la hauteur de tout ce qu’il aurait pu rêver dans ces circonstances ! Joyeux, le cœur léger, il rit de bon cœur lorsque l’amoureux des créatures magiques – et de sa petite personne, il n’en doutait pas quand il voyait ses prunelles pétiller ainsi – vint le titiller sur ses aptitudes en balai. Archibald n’était pas forcément plus dégourdi que lui avec un bout de bois plaqué entre les cuisses, en revanche il était particulièrement agile une fois juché sur son hyppogriffe. Edern, que ce soit sur un balai ou une bête, était tout simplement une catastrophe d’équilibre. Lors de leur première leçon de vol, il s’était littéralement vautré sur Archibald et ils avaient tous les deux fini à l’infirmerie – déjà collés l’un à l’autre, alors qu’ils se connaissaient depuis quelques jours seulement.

« Ah mais je ne te permets pas ! J’ai toujours caché mon incommensurable talent en la matière, par pudeur et par décence. » S’indigna-t-il faussement, en réajustant les pans de sa robe à motifs typiquement british. « Vois-tu, si on s’était rendu compte que j’étais aussi doué en vol qu’en métamorphose, qu’en sortilège, tout en étant au sommet du charme et du bon goût, j’aurais écrasé de mon aura nos petits camarades. Non, non, en fait je tiens très bien sur un balais, je ne tombe pas sitôt mes royales fesses posées dessus. »

Sur cette déclaration grandiloquente et brillante d’autodérision, il avait bu un peu – trop – de Whiskey pur feu et se retrouva avec la gorge en feu, et ses yeux s’emplirent de larmes. L’alcool était un formidable prétexte cela dit, car il masqua sa sincère émotion aux mots touchants prononcés par Archibald. Le tout jeune professeur déglutit et baissa doucement les yeux, espérant seulement qu’il n’allait pas rougir comme un garçon courtisé pour la toute première fois.

« Ah… Ah, oui, et bien… Je suis, je suis heureux aussi… On se verra plus souvent, comme cela, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il de façon rhétorique, mais presque timidement. Les journées d’enseignement étaient sans doute bien remplies, mais les nuits sont longues… Il aurait bien l’occasion, de temps à autre – tout le temps ? – de se glisser dans les draps de son amant.

Surtout si ce dernier le touchait et le faisait languir en public. Sa main sur sa cuisse lui fit l’effet d’un électrochoc. Oh, le contact n’était pourtant pas rare ni lointain vu qu’ils venaient de passer deux mois ensemble, mais là, maintenant, avec toutes ces paires d’yeux autour d’eux… Cela avait quelque chose d’excitant, d’électrisant, comme lorsqu’ils sursautaient au moindre bruit au fond de la bibliothèque, havre de leurs premiers émois… Il ne fit pas mine de vouloir retirer sa cuisse et coula un regard tendre en sa direction, fugitif, rapidement remplacé par une expression taquine, plus facile à assumer devant témoins.

Il l’aimait, mais… « Plus que Feather ? » Malicieux, il eut un petit rire. Il savait bien qu’il devait partager son homme avec ce digne poulet géant ! Il s’était fait tout un exercice d’être accepté par ce dernier, lui qui était particulièrement maladroit avec les animaux… À son tour, Edern se pencha à l’oreille d’Archibald et y susurra, presque langoureux. « …Moi aussi. Mais si tu redis quelque chose comme ça, ta belle main ne sera pas assez pour me retenir. »

Là-dessus, il s’écarta sensiblement et l’observa prendre une gorgée de Whiskey avec attention et intérêt, sachant fort bien sa mince tolérance à ce genre de breuvages… « Vous voudriez perdre le contrôle, mon cher McKinnon ? » S’interrogea-t-il faussement, avant de porter à son tour son regard sur la salle. Elle grouillait d’élèves grimés en rouge, jaune, vert ou bleu, pillant joyeusement en ce jour de rentrée. Certains avaient l’air excité, d’autres perdus, comme surpris en plein phare… Edern tenta de se souvenir de ses impressions, à son tour premier jour, mais c’était si loin désormais…

« Curieux, oui… Mais c’est étrange, je dirais plutôt l’inverse en ce qui me concerne. Je trouvais Poudlard tellement grand, tellement impressionnant… Maintenant qu’on est perchés là-haut, je me dis qu’il faut vraiment être masochiste pour vouloir enseigner à cette armée de pré-pubères. » Il pencha légèrement la tête sur le côté, et tapota soudain son nez. « Ah ! Tiens, c’est ce que j’ai décidé de faire mh ? Les choses que je m’inflige, par amour. » Une petite phrase innocente qu’Archibald était le seul à pouvoir saisir complétement.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: The road goes ever on and on } Archibald   The road goes ever on and on } Archibald Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
The road goes ever on and on } Archibald
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ϟ FLOO POWDER :: finite incantatem :: pensine :: archives 2017/2018 :: rps-
Sauter vers: