So hard to bear - Niklaus

Depuis les attentats du nouvel an, c’est la rage qui anime Annabel. Venus alimenter une dépression déjà bien enfouie, la brune se persuade cependant qu’elle n’a rien, se contentant sans peine de rêver à des jours meilleurs. À ce qu’elle aurait pu faire de sa vie, à ce qu’elle aurait dû faire avec cette formation de médicomage, à ce qu’elle aimerait en faire, au risque peu calculé de la ruiner à tout jamais. Si avant les attentats, elle supportait encore à peu près soigner ces Mangemorts présumés, depuis le nouvel an, c’est un poids bien difficile à porter. Certains l’ont aperçue combattre avec l’Ordre, certains ne la narguent que pour leur bon plaisir, mais le fait est qu’ils se sentent intouchables. Invincibles.

Et qu’au sein d’un établissement comme St Mungo, en théorie si vulnérables, si faciles à attraper, pourtant, ils le sont. Intouchables.

Ils sont des patients comme des autres. Aucune preuve ne les inculpe de quoi que ce soit alors qu’ils se cachent à peine. Ils viennent, réclament des soins propres et rapides, narguent. Et si Annabel a le pouvoir de les neutraliser, en position de force, elle n’en a pas le droit – elle finirait à Azkaban à leur place, ironie du sort.

- Le prochain est pour toi, Annabel. Mal en point mais bien conscient. Tu verras sur place, rien que tu ne puisses pas soigner.
- Qui ?
- Un des frères Dolohov. Le gosse. A se demander ce qu’ils font, pour passer leur vie ici.

Annabel soupire, ricane sans grand amusement. Son sang n’a fait qu’un tour mais elle n’est même plus étonnée de voir débarquer un Dolohov tous les quatre matins.

- Ouais. On se le demande.
- Bref, on vient de le déplacer à la 129, vas-y.

Si elle s’exécute en silence, elle peste intérieurement en dévalant le couloir dans un entrain feint. Fatiguée. Elle est fatiguée de ce petit jeu, à croire que certains le font exprès. Elle se pare cependant de son sourire le plus hypocrite lorsqu’elle frappe à la porte et entre.

- Qu’est-ce qu’on a fait, cette fois, Dolohov ?