(Aloysia) Got me feeling drunk and high, so high, so hiiiigh

Affiliation : elle adoooore Voldemort, aka le gars qui voudrait se débarrasser des Moldus et des enfants de Moldus, comme… ah bah tiens, COMME ELLE.
AH AH AH non, jamais, genre, NEVER EVER.
Elle ne peut pas le voir en peinture et trouve que ce n’est qu’un pauvre pignouf qui mériterait qu’on lui arrache la tête et qu’on le fourre avec des champignons, comme une grosse dinde. Elle espère donc que les gentils Aurors vont l’arrêter et se débarrasser de lui au plus vite.
Mais Aloysia tient aussi à la vie, alors elle garde son avis sur Voldemort pour elle. Elle n’est pas de ces êtres plein de bravache prêts à mourir pour leurs belles idées. Premièrement, Aloysia n’a absolument pas envie de mourir. Deuxièmement… eh bien deuxièmement, elle n’a jamais été spécialement courageuse. Elle n’a pas sa langue dans sa poche, mais ses remarques cinglantes tiennent davantage de l’absence totale de réflexion que d’une véritable intrépidité. D’ailleurs, demandez-lui de grimper à un arbre, d’affronter un hippogriffe sauvage ou de demander une plume à un Serpentard (ça revient au même), elle refusera net. Elle tient à la vie. Et à son intégrité physique. Alors se battre ouvertement contre Voldemort, hein, ah, non.

Baguette : sa baguette est en bois d’ébène, d’un noir profond, lisse, quasi liquide. Elle mesure vingt-trois centimètres et contient un crin de licorne (Aloysia était un peu déçue en l’apprenant ; un ventricule de dragon, ça fait quand même plus badass !). Aloysia la laisse traîner n’importe où et a failli la briser à de nombreuses reprises, en marchant dessus, en s’asseyant dessus, en s’en servant pour récupérer un truc coincé dans un radiateur, en s’en servant comme règle pour souligner ses titres de cours… Néanmoins, elle tient grandement à cet artefact. Après tout, sans sa baguette, elle redeviendrait une Moldue comme les autres !

Miroir du Riséd : Aloysia est ce qu’on pourrait qualifier de « fille à chats ». Elle adore les félins, elle pourrait passer sa vie à en câliner et à fourrer ses doigts dans leurs jolis pelages duveteux et à coller son nez contre leurs petits museaux froids et gluants. Dans un miroir du Riséd, elle ne verrait donc ni or, ni homme au bras duquel parader (de toute façon, Aloysia est aussi romantique qu'une bouilloire), mais elle se verrait avec plein de chats autour d’elle, tandis qu’elle-même serait confortablement enfoncée dans un canapé moelleux, des gâteaux et du chocolat chaud à portée de main. Bon, il y aurait PEUT-ÊTRE un beau jeune homme à ses côtés, en train de lui masser la plante des pieds, mais fuuuu, il serait juste là pour le décor, quoi.

Épouvantard : une boîte de nuit avec du Claude François à fond, c’est possible ? Oui ? Non ?… Bon, alors son épouvantard serait probablement sa famille massacrée par des Mangemorts. Parce que malgré ses airs de « j’ai seize ans j’suis indépendante fous-moi la paix ok », Aloysia aime profondément sa famille.

Amortentia : c’est d’abord le parfum du cottage de sa grand-mère qui se déploie dans ses narines. Un mélange d’ail, de mer, de sel, de sable chaud, de petits plats qui mijotent… y sont associés les souvenirs de ses vacances, de ces heures passées avec sa famille à simplement être elle-même. Puis vient une odeur de frites croustillantes, comme celle de la baraque à frites toujours plantée devant sa maison moldue. Vient enfin un parfum masculin, assez changeant, qui lui évoque ses premières découvertes en terme d’amour (et si on change toutes les lettres d’amour ça donne « relations sans lendemain », ce qui n’est pas une coïncidence la concernant).

Compétences magiques

Duels : 6/10
Potions : 8/10
Métamorphose : 5/10
Sortilèges : 6/10
Légilimancie : 0/10
Occlumancie : 0/10
Quidditch : 2/10
Divination : 3/10

C'est une histoire assez simple que celle d’Aloysia. Comme toutes les histoires, elle comporte son lot de bonnes et de mauvaises surprises, d’agréables souvenirs et de moments que la jeune fille aimerait effacer de sa mémoire, éradiquer de chaque fibre de son corps, arracher de sa cervelle et de son coeur pour ne plus jamais, jamais y repenser.

Mais commençons par le commencement.

Les parents d'Aloysia Murphy sont Moldus. Son père, Alban, est policier ; sa mère, Eireen, est dactylo.

Enfant, Aloysia adorait sa mère, toujours élégante, droite comme un i dans sa jupe droite, ses talons cirés et ses bas couture, capable de taper à la vitesse d'une mitrailleuse sur sa machine à écrire. Mais sa fascination pour son père allait bien au-delà. Il chassait les méchants, il faisait régner l’ordre, il avait un uniforme et il sillonnait la ville dans une voiture tonitruante, dont le « TUTUTUTTU » de la sirène faisait vibrer ses rêves d’enfant. Elle se demandait toujours s'il rentrerait, le soir, et était la première à se jeter dans ses jambes lorsqu’il poussait la porte d’entrée, l’air épuisé mais satisfait.

Il avait une arme de service qu’elle regardait toujours avec un mélange d’envie et d’appréhension. Elle voulait y toucher, jouer avec la crosse, faire semblant de tirer sur les méchants, elle aussi. Ooh combien elle aurait donné pour l’utiliser, une fois, juste une fois…

Ce désir fut réduit à néant le jour où son père se fit tirer dessus par un délinquant de bas étage, braqueur de supérette à ses heures perdues.

Aloysia ne conserve de ce jour que des souvenirs flous -elle n’avait que huit ans, à l’époque. Elle se souvient de l’attente, avec sa mère, dans la salle à manger de la maison familiale, se demandant ce que fichait son père. Pourquoi ne rentrait-il pas chez eux ? Que diable fabriquait-il ? Elle se souvient de la sonnerie du téléphone, de sa mère qui se précipite sur le combiné, du « q-quoi ? » bredouillé d’une voix blanche, de ses yeux écarquillés par l’horreur. « Oh mon Dieu, oh non, non, non, non… Aloysia, ma chérie, mets tes chaussures, il faut qu’on y aille ». Elle se souvient du trajet en voiture, de la pluie battant contre les vitres comme une marche funèbre, des sanglots étouffés de sa mère.

Les murs blancs de l’hôpital, l’odeur de médicament, les blouses rose et bleu pâle des infirmières, tout cela reste à jamais gravé dans sa mémoire. Et son père… allongé sur un lit blanc, relié à des tonnes de tube, le teint livide, le regard perdu dans la vide, sa main ne répondant pas aux pressions de la sienne…

Ce jour là, Aloysia comprit ce qui arrivait à ceux qui se battaient contre les méchants : ils finissaient brisés, coincés entre la vie et la mort, à lutter pour quelques goulée d’air sous le regard impuissant de leur épouse et enfant, réduits à n'être que des pantins désarticulés.

La suite est assez embrouillée. Sa mère l’envoya chez sa grand-mère, et Aloysia y resta plusieurs semaines, qui se muèrent bientôt en mois. C’était plus simple pour tout le monde de l’y laisser ; ainsi, elle ne voyait pas son père lutter pour vivre, puis lutter pour se lever, marcher, accomplir des gestes du quotidien comme guider une fourchette jusqu’à sa bouche. Ce n’était pas un spectacle pour une petite fille, et ses parents comptaient bien l’en préserver. De ses huit à ses dix ans, ce fut donc sa grand-mère, Aslinn Murphy, qui se chargea de son éducation.

Aloysia n’en fut pas malheureuse. Elle aimait sa grand-mère, elle aimait son cottage douillet, avec sa décoration criarde et ses gros chats qui se blottissaient contre elle en ronronnant dès qu’elle s’asseyait quelque part, la prenant pour une bouillotte humaine. Mamie Aslinn avait un caractère bien affirmé, et elle disait tout le temps qu’il ne fallait pas accorder d’importance à ce que disaient les autres. « Ton père n’est qu'un crétin. A trop vouloir jouer les héros, voilà où ça l’a mené ! » soupirait-elle parfois. D’autres fois, elle la considérait d’un air malicieux et lui proposait d’aller boire le thé avec ses amies. Là, coincée entre cinq vieilles femmes qui lui parlaient comme si elle était adulte et était en mesure de tout comprendre (la vie qui file, les proches qui partent les uns après les autres, parfois happés par la vie, d’autre fois par la mort…) (et elles insistaient pour la gaver de petits gâteaux au gingembre et lui resservir trois tasses de chocolat chaud), Aloysia se sentait importante. D’autre fois, sa grand-mère et elle allaient sur la plage pour pique-niquer sur les galets chauffés par le soleil, de Mamie Aslinn la laissait goûter, du bout des lèvres, au whisky qu’elle transportait toujours dans une petite flasque.

Repartir du cottage de sa grand-mère fut un crève-coeur, mais son père avait fini par guérir et reprendre du service ; elle n’avait donc plus de raison de rester chez la vieille femme.

Lorsque Mamie Aslinn s’éteignit, quelques mois plus tard, Aloysia versa tant et tant de larmes qu’elle regretta de ne pas avoir de piscine dans son jardin : elle aurait aisément pu en remplir trois.

Le jour de l’enterrement, alors qu’elle se mordait l’intérieur des joues pour étouffer ses pleurs, elle vit un étrange spectacle : une fleur venait de pousser en l’espace d’un battement de cils sur la tombe de sa grand-mère. Personne ne semblait l’avoir remarqué, mais Aloysia était persuadée qu’elle n’était pas là quelques secondes auparavant.

Elle comprit plus tard qu’il ne s’agissait pas d’un signe de sa grand-mère, comme elle l’avait d’abord cru, mais d’une manifestation de magie incontrôlée.


Elle fit sa rentrée à Poudlard comme n’importe quelle sorcière : engoncée dans une jupe grise qu’elle trouvait déprimante, la main crispée autour de sa baguette magique, elle regardait le château avec appréhension, regrettant la présence de ses parents et la chaleur de son lit moldu. Certaines personnes commençaient déjà la bousculer et à se moquer d’elle ; parce qu’elle était fille de Moldus, parce qu’elle était rousse, parce que chaque centimètre carré de son corps était éclaboussé de dizaines de taches de rousseur, parce qu’elle avait un accent irlandais à couper au couteau, parce qu'elle n'était pas très élancée, elle faisait une proie facile. Une mignonne petite première année à martyriser.

Par chance, Aloysia était une jeune fille plutôt réservée et introvertie, et raser les murs pour qu’on ne s’occupe pas (trop) d’elle devint rapidement son sport favori. Puis elle apprit à s'en foutre. Après tout... "haters gonna hate", n'est-ce pas ? ~
Par ailleurs très imprégnée par la culture de ses parents, elle décida de ne jamais renier ses origines et se fit envoyer par colis plusieurs artefacts purement moldus, qu’elle se plaisait à étaler sous les yeux des plus extrémistes de ses camarades pro Sang-pur : yo-yo lumineux, ballons de football, figurines immobiles… et lorsqu'elle n'était pas obligée de porter son uniforme réglementaire, elle soupirait d'aise dans ses sweat-shirt trop larges, ses t-shirt à l'effigie de chanteurs moldus et ses robes fleuries très 70's.

Au niveau des cours, elle se débrouillait assez moyennement ; il n’y avait qu’en potions qu’elle tirait son épingle du jeu. C’était l’avantage d’avoir appris à cuisiner dès son plus jeune âge avec ses parents et avec sa grand-mère.

Au niveau relationnel, eh bien… Aloysia n’avait jamais été très douée avec les gens. Asociale sur les bords, préférant la compagnie des chats à celle des humains (elle en possède d’ailleurs un joli spécimen, d’environ huit kilos, qui passe son existence affalé sur son lit à lécher ses longs poils noirs et blancs), elle était néanmoins curieuse des « choses de la vie », et elle passa rapidement à l’acte, flirtant sans trop se poser de questions avec des garçons qui lui plaisaient plus ou moins.

Et c’est ainsi qu’elle atteignit l’honorable âge de seize ans, poussant comme une fleur sauvage -ou une mauvaise herbe- dans un monde qui n'était qu'à moitié le sien. Sans trop savoir où elle allait, ni vraiment se poser la question. Son attachement à ses racines moldues risquait de lui jouer des tours, en ces temps troublés mais… n’était-elle pas trop jeune pour y songer ?


Hallelujah, you were an angel in the shape of my mum
You got to see the person that I have become
Spread your wings and I know 
That when God took you back, he said Hallelujah you’re home.