all you got to do is work (Moo)

Lily a la tête dans les nuages, ce qui, de coutume, ne lui arrive strictement jamais. Elle est toujours passionnée par les devoirs qu’elle doit rendre, toujours intéressée par les matières qu’on lui enseigne et les cours qu’on lui dispense. Il ne lui ait jamais arrivé de rêvasser en regardant par les fenêtres, elle n’a jamais privilégié un Match de Quidditch à un parchemin à remplir en potions, elle n’a jamais évité une soirée de Slughorn en prétextant un mal de tête pour se faufiler ailleurs. Lily Evans, sérieuse à toute épreuve, n’a jamais enfreint aucune règle, qu’elle soit établie ou simplement de bonne conduite. Mais ces derniers temps, ces dernières semaines, il en va un peu autrement. Fort heureusement pour elle, ses résultats ne chutent pas, mais il est devenu plus compliqué de se concentrer, d’être focalisée. Elle ne parvient pas aussi bien qu’avant à consacrer tout son temps libre aux devoirs et aux révisions. Elle se laisse plus volontiers tenter par un Match de Quidditch, les soirées de Slughorn lui plaisent moins. De temps en temps, elle se surprend à dessiner, un peu, sur les coins de ses parchemins. Son esprit est moins centré sur les examens de la fin de l’année.

Lily Evans pense à James Potter.

Ça l’agace. Ça l’agace tellement qu’elle ne se laisse même pas le temps des rêveries – elle se sent idiote d’être à ce point déconcentrée. Mais elle a beau se disputer elle-même, rien n’y fait, Lily ne parvient pas à revenir à de meilleures dispositions de travail.

Et puis il y a cette soirée, ce soir, cette satanée soirée pour laquelle elle a reçu une invitation subtilement glissée sous son oreiller. Elle ne sait pas encore si elle va s’y rendre. En réalité, si. Elle sait exactement qu’elle va s’y rendre, et voilà qui l’agace de plus belle. C’est une soirée clandestine qui risque de faire perdre beaucoup de points aux Maisons et une Préfète-en-Chef ne devrait absolument pas s’y trouver – d’ailleurs, elle peut entendre la déception dans la voix de McGo si jamais elle était démasquée. Sauf qu’un certain Préfet-en-Chef y sera, lui aussi. Lily n’a aucune envie de l’y laisser seul. Elle n’a pas non plus envie de se priver d’une soirée en sa compagnie, pas envie de gagner son lit froid et solitaire dans un dortoir déserté en pensant en boucle à ce qu’il peut bien être en train de faire, au milieu des boissons alcoolisées et des gens enjoués. Elle ne peut pas imaginer se résoudre à un tel sort. Alors, elle va y aller. Et puis, elle a promis à Marlene, et elle n’a qu’une seule parole – en voilà, une belle excuse.

Elle a tout de même fait un pacte avec elle-même. Elle n’a pas cours, l’après-midi même, elle sait de source sure que l’équipe de Quidditch se réunit pour s’entrainer, ce qui lui laisse l’espoir – illusoire – de ne pas être trop distraite pendant le courant de l’après-midi. Elle rejoint donc la Grande Salle – parce qu’elle n’a pas envie de se rendre à la Bibliothèque – ou quelques élèves travaillent quand ils n’ont pas de cours ou que les Salles Communes sont envahies par d’autres élèves moins discrets ou moins sérieux. Elle a pris avec elle une pile de bouquins, et cherche vaguement des yeux des têtes familières – et elle finit par apercevoir Moreen, jeune Poufsouffle exemplaire pour laquelle elle a une grande affection. Rompant comme à son habitude avec les traditionnelles répartitions des élèves en fonction des maisons, elle se glisse à la Table des Poufsouffle et s’installe en face de la jeune rousse, ouvrant un livre et déposant sa plume. « Coucou Moreen – ça te dérange si je m’installe là ? » elle demande en lui offrant un sourire. « Ca fait longtemps qu’on ne s’était pas croisées ».

Moreen était assise à sa place habituelle dans la salle commune, tentant vainement de se concentrer sur ses parchemins de cours de sortilèges. Mais elle était épuisée ces derniers temps. Ses crises de somnambulisme étaient de plus en plus fréquentes, sa détention tous les soirs avec Wilbur Goyle n'aidait pas et les cours s'étaient très corsés pour cette cinquième année, celle des BUSE. Elle ne devait plus ressembler à grand-chose, des cernes autour des yeux, le visage livide, les cheveux ternes. Dès qu'elle tentait de retourner à ses devoirs, elle revoyait sa conversation avec Remus dans les couloirs et elle était effrayée. Allait-il bien garder tout cela pour lui ? Ou bien ses amis étaient-ils déjà au courant ? Pour le moment, rien ne lui était arrivé, en bien ou en mal, donc Moreen espérait. Avec la boule au ventre ceci dit.

Et puis il y avait Nicola qui passait son temps à courir mystérieusement de droite à gauche dans tous les recoins de l’Ecole, et qui lui avait parlé d’une salle secrète et d’une soirée. Moreen avait souri et bien sûr qu’elle l’accompagnerait, mais elle était épuisée. Et puis, quel fun y avait-il à assister à une soirée quand on ne pouvait pas boire, pas se laisser aller. Elle soupira. Elle était en train de se morfondre, et elle ne supportait pas ça.
Elle tentait une énième fois de retourner à sa feuille, lorsqu’elle entendit la voix de Lily. Et un sourire s’installa immédiatement sur ses lèvres. L’adolescente leva les yeux vers la belle Griffondor et lui répondit « Lily ! Bien sûr que non, viens.» Elle lui fit un peu de place. Quand elle travaillait, Moreen avait tendance à s’étaler un peu contrastant avec son ordre habituel. « C’est vrai que ça fait longtemps. » Bien trop longtemps même. Lily était Préfète-en-Chef, en dernière année, elle avait sans doute plein d’autres choses à faire plus importantes que s’occuper des petites cinquièmes années n’appartenant même pas à sa Maison. Moreen le savait, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne lui manquait pas.

Lily était très demandée, elle papillonnait et apportait un petit peu de soleil à tous les gens qu’elle approchait. Elle était aussi sérieuse, et la dernière année devait lui prendre beaucoup de temps. Moreen savait qu’elle ne pouvait se permettre de bouder. De lui montrer à quel point son absence la touchait. Surtout que l’année s’écoulait si vite. La petite rouquine n’était pas douée pour les séparations, c’était pour cela qu’elle n’avait que peu d’amis, qu’elle ne cherchait pas le contact des autres. Quand on n’aime pas, on ne souffre pas. Mais Lily était rentrée dans sa vie aussi facilement que Nicola. Et la fin de l’année l’angoissait.

L’étudiante regarda son amie, même si elle ne lui parlait pas trop ces temps-ci, la Poufsouffle senti que quelque chose n’allait pas ou plutôt que Lily n’était pas totalement présente. « Comment vas-tu ? » Demanda-t-elle alors. Pour se rassurer, pour savoir, pour la rassurer ? D’ordinaire, c’était Lily qui réconfortait Moreen, qui faisait la plupart de la conversation. Ce qui n’avait jamais l’air de la déranger. Mais aujourd’hui, la jeune femme était un peu plus lointaine. « Tu vas à la soirée ce soir ? » chuchota-t-elle en rougissant et en s'avançant un peu sur la table en bois, comme si elles partageaient un secret. Elle n’aimait pas briser les règles, et elle savait que Lily était Préfète-en-Chef, mais elle avait besoin de savoir s’il y aurait une tête connue. Peut-être que ça la déciderait plus facilement à suivre son feu-follet de meilleure amie.

Aller ou ne pas aller à cette soirée, voilà une question qui occupe pas mal l’esprit de Lily. Plus que celle de savoir si elle va bien, si elle a enfin réalisé ce qui lui arrivait, si elle sait enfin ce qu’elle va faire à la fin de sa septième année. Pour l’heure, et pour la première fois de sa vie sans aucun doute, Evans est concentrée sur des choses qui n’ont pas réellement d’importance – et c’est assez reposant, pour être honnête. Elle se sent plus légère. Même si clairement, son esprit est occupé à des choses futiles qui ne cessent de marteler dans tous les sens.

Elle est contente d’avoir trouvé Moreen, cela dit. Parce qu’elle a beaucoup d’affection pour sa camarade de Poufsouffle, et que parfois, sans que l’on sache vraiment pourquoi, c’est agréable d’avoir des amis en dehors de la frontière de sa propre maison. Lily aime ça, aussi, à Poudlard, le fait que la différence d’appartenance ne soit pas forcément un frein à l’élaboration de nouvelles amitiés – sauf pour les Serpentard, elle commence à le penser, après plus de sept ans de pratique. Elle laisse tomber ses livres sur la table et s’installe, sourire aux lèvres, relevant ses cheveux en chignon sur le haut de son crâne.

« Ca va, merci, et toi, depuis le temps ? Les cours ne sont pas trop durs ? Dans mon souvenir, à cette époque, on avait une quantité absolument atroce de boulot, en cinquième année… » Elle sourit, rassurante. Les années qui passent sont angoissantes pour tout le monde mais Lily ne doute pas une seule seconde du fait que Moreen va s’en sortir haut la main.

Quant à la soirée… Lily grimace un peu, torturée par son côté Préfète-en-Chef qui lui souffle que la réponse à cette question ne peut être autre chose qu’un non pur et simple, et son côté nouvellement-amoureuse-de-Potter qui lui crie de s’y rendre pour profiter un peu de ses jeunes années et enfreindre le règlement tant qu’il est encore temps. Et puis tout de même, il faut qu’elle puisse être là pour surveiller ses plates-bandes non ?

« Je pense, oui, même si entendons-nous bien, je désapprouve complètement… » elle répond finalement, en grimaçant un peu, prenant conscience tandis qu’elle répond de ce que sa réponse est tout bonnement ridicule. « Je veux dire, c’est mal, évidemment, d’aller à l’encontre des règles établies pour notre sécurité à tous mais… ce n’est qu’une soirée, la fin de la dernière année approche, c’est le moment de profiter un peu… Tant qu’on abuse pas de mauvaises boissons, j’imagine que ce n’est pas si grave ? » Difficile de justifier une entorse aux règles quand on se la joue miss parfaite depuis 7 ans et qu’on porte l’insigne des Préfets en Chef. Elle se demande comment Potter fait pour être si détendu à ce sujet, d’ailleurs.

« J’y vais, oui, en tout cas », finit-elle par conclure en désespoir de cause de trouver une explication rationnelle. « Et toi ? »

Moreen poussa un soupir, car comment répondre à cette question pourtant si simple. Comment allait-elle ? Mal. Mais pouvait-elle réellement l'annoncer comme ça dans la Grande Salle alors que tout le monde aurait pu l'entendre ? Serait-elle capable de refermer le robinet si elle laissait sa détresse s'échapper ? Cela changerait-il quelque chose ? Au final, sans doute pas. « Pas trop mal. Enfin je croule sous le travail ! Mais ce n'est rien comparé avec ce que tu vis j'pense... La Septième année ! » Et là voilà de nouveau confrontée au départ imminent d'une personne. Alors qu'elle s'était promis de ne pas y penser, Moreen ne pensa qu'à ça pendant que Lily répond à sa question sur la soirée. Pour un peu, elle en aurait raté le comportement inhabituel de la grande rousse : peu sûre d'elle alors qu'elle est toujours apparue à Moreen comme un pilier que rien n'ébranlait. Mais elle ne dit rien, n'étant pas du genre à fouiner dans ce qui ne la regardait pas. si elle voulait parler de quelque chose, Lily lui dirait. Pour cela, elle lui faisait entièrement confiance. « ...Tant qu’on abuse pas de mauvaises boissons, j’imagine que ce n’est pas si grave ? » a cela, elle chuchota « Tu essaies de convaincre qui, moi ou toi ? »

La Poufsouffle lui sourit, elle n'aurait peut-être pas dû lui en parler, mais elle considérait Lily comme son amie avant d'être Préfète-en-chef et avait espéré que quelle que soit sa réponse, cela ne lui retomba pas dessus. Elle prit quand même ses précautions après un petit temps de réflexion « Disons que, si je m'adresse à Lily la Préfète, Absolument pas. Mais si c'est mon amie Lily qui demande : oui j'y vais. Nicola a fait ses grands yeux de chats et ... voilà. » conclut-elle par un clin d'oeil. « Enfin bon, de toute façon c'est pas comme si j'allais boire ou faire des bêtises. » Puisque Moreen ne buvait pas, non pas car elle considérait que l'alcool était mal ou bien par choix, mais plutôt pour éviter de se retrouver avec une corne sur le front. C'était déjà bien assez humiliant lorsque cela arrivait dans les couloirs la nuit, elle n'osait imaginer les retombées si une telle catastrophe avait lieu en plein milieu d'une soirée.

« Mais ça me fait plaisir de savoir que je te croiserai. Je connais pas grand monde en fait à l'école. » Moreen ne se plaignait pas, mais il était vrai que lorsqu'on barricadait son cœur et qu'on se tenait à distance respectueuse de la plupart de gens, il était par la suite difficile de se faire des amis. Souvent, elle avait l'impression que même avec un bec et des ailes dans le dos, les gens ne la verraient pas, trop habitués à ne pas l'entendre exister. Et si une part de la rouquine était attristée à cette idée, une autre part, bien plus grande, se disait que ce n'était pas plus mal et que tout risque était ainsi diminuer : ne pas souffrir, garder son secret, rester en pleine maîtrise. « Tu seras sans doute occupée avec tes amies ou un garçon, ou je ne sais quoi. Mais si tu veux venir me voir, n'hésite pas ! » S'arrêtant là, Moreen mordit sa lèvre inférieure, plus elle était fatiguée, plus elle avait l'impression de devenir une larve prête à s'accrocher à n'importe quoi. Il était nécessaire qu'elle profite des prochaines vacances pour dormir. Et peut-être faire un tour à l'infirmerie ?

La septième année, oui. Ce cap important et impressionnant de leurs vies à tous, cette année charnière où il faut prendre des décisions qui font peur pour l'avenir, la suite. Lily ne sait pas franchement ce qu'elle fera l'année prochaine. Peu à peu, cette née-moldue qui ne connaissait, il y a quelques années encore, rien à la politique magique, finit par se faire à l'idée que les choses risquent d'être compliquées pour elle dehors. Qu'elle n'aura pas une vie tranquille comme celle à laquelle elle aurait voulu aspirer sinon. Qu'elle ne s'habituera jamais réellement à être en danger tous les jours pour des idées malsaines et infondées. Pourtant, c'est bien là la réalité de ce qui l'attend ; la guerre des sangs-purs contre son espèce, à elle, ceux qui ne devraient pas arpenter les couloirs. Les mangemorts, dehors, ne sont pas franchement une majorité, mais leurs méthodes les classent sans le moindre doute au rang d'ennemis mortels et dangereux. Il faudra qu'elle se batte ; elle n'est simplement pas sûre d'avoir admis tout à fait cette réalité là, encore. « Courage, pour tout ça », elle lance, doucement. « Tu vas réussir ton année du feu de dieu, je le sais » . Elle offre à Moreen un sourire attendri et joue avec sa plume contre le parchemin qu'elle vient de dérouler.

Lily sourit un peu plus quand Moreen lui demande qui elle essaye de convaincre. Cette gamine est vraiment futée, nul doute possible qu'elle ira loin. « C'est moi-même que j'essaye de convaincre, tu as raison. En fait, de toute ma scolarité, je n'ai jamais rien fait pour aller à l'encontre des règles, mais arrivée en septième année, j'imagine que je peux de temps en temps mettre Lily la préfète de côté simplement pour être l'amie, celle qui s'autorise des virées nocturnes pour profiter un peu de la vie à l'école, tu vois ? » elle interroge, à voix haute. Parce que malgré les apparences, Lily assume ce qu'elle s'apprête à faire en mettant son devoir de côté.

« Bien sûr qu'on s'y croisera », elle lance, dans un sourire sincère. Elle apprécie beaucoup la jeune Poufsouffle. Hors de question de boycotter qui que ce soit. « D'ailleurs, on pourrait même faire groupe commun, je serais surement avec les filles, et puis... » elle poursuit en se mordant un peu la lèvre. « Je ne suis pas du genre à me laisser attraper par Potter », conclut-elle enfin. Oups, Moreen n'a pas mentionné Potter ? Peu importe, après tout, ce n'est pas comme si ce n'était pas de notoriété publique.

Moreen avait toujours eu la certitude de réussir ses études. Se plongeant dans les livres et les cours, puisqu’elle n’était pas douée pour les interactions sociales, qu’elle n’avait pas du tout envie d’avoir un petit copain, ne comprenant même pas l’intérêt face au danger de se faire abandonner encore et de s’effondrer cette fois encore sans pouvoir se relever. Sauf qu’à force de ne pas trouver d’appui, par manque de confiance, et de s’enfoncer dans cet hyper-contrôle, Moreen commençait à douter de ses chances de réussite. Elle prenait du retard dans ses cours, s’endormait parfois pendant les classes, ne suivait qu’avec difficultés les voix des professeurs. « J’espère que tu as raison. » Le sourire de Lily lui donna un peu de courage qu’elle tenta de lui rendre mais qui n’atteignait pas tout à fait son regard.

« Je comprends. Je ne sais pas trop comment enfreindre les règles. Sauf quand Nicola m’entraine dans ses histoires. Mais tu as raison, il faut profiter un peu. On a bien besoin de cette petite fête, et même si je ne sais pas qui l’organise, j’ai un peu envie d’y aller. » Ne serait-ce que pour oublier pour un temps tout ces soucis. Des soucis futiles que Moreen réprouvait plus que tout mais qu’elle ne savait plus comment mettre de côté. « Et, les humains sont complexes - un peu trop - le fait de briser les règles n’enlève pas tous tes bons côtés de Lily la préfète, j’imagine. Tu es bien plus que juste une préfète ou qu'une briseuse de règles » Elle aussi essayait de se convaincre à l‘instant. Que ce n’était pas quelques règles qu’elle ne respectait pas qui la transformerait en une délinquante et qu'elle était plus que cette façade de marbre qu'elle montrait au reste du monde, qu'elle n'était pas un robot incapable de ressentir des émotions.

La jeune fille fut soulagée d’entendre la réponse positive de Lily. Sachant qu’elle n’était pas la personne la plus avenante ou la plus enjouée, elle aurait pu comprendre que la septième année choisisse de ne pas l’aborder et de rester avec ses amies, que Moreen ne connaissait pas et avait déjà peur de rencontrer dans la soirée. Mais cette joie fut vite remplacée par la dernière phrase de Lily, plus discrète, comme si les mots lui avaient échappés. Et elle n’était pas curieuse l’irlandaise, elle savait l’importance des jardins secrets qu’il fallait préserver coûte que coûte mais elle demanda tout de même. « Potter ? » Moreen passa une main dans ses cheveux, elle connaissait bien ce mot, Nicola lui ayant parlé de ce grand garçon aux cheveux extraordinaires, toujours prêt à faire les quatre cent coups à ce qu’il paraissait, bien loin de la studieuse préfète ou de l’idée que Moreen se faisait de son amie tout du moins. Un petit sourire discret naquit sur son visage de poupin aussi pâle que la lune. « Je ne savais pas pour toi et Potter. » Ce n’était pas la première fois qu’elle apprenait les choses sur le tard, n’écoutant pas les rumeurs, toujours la dernière au courant comme pour la soirée. « C’est ton - ton copain ? » Demanda-t-elle doucement, baissant le regard, sa plume d’un coup bien plus intéressante que le regard doux de Lily. Ses joues un peu plus roses, mal à l’aise un peu parce que même si elle ne l’avouerait jamais, et surtout pas à elle-même, Moreen aurait bien aimé savoir ce que ça faisait d’avoir un copain, et d’être aimée.