hogwarts: a history
Family — famille (anglais)
Algérie, sujet sensible, Idir Ferchichi brandit des drapeaux pendant les matchs de Quidditch, mais critique la mère-patrie amèrement le reste du temps :
je suis kabyle répond-il quand on lui demande d’où il vient et c’est dans les montagnes de son pays qu’on enterrera sa sépulture. Ça ne l’empêche pas de parler arabe
aussi et d’avoir transmis ce savoir à sa fille. On visite rarement le pays ensoleillé qu'il a quitté dans l'adolescence, mais Nikki se souvient des baisers baveux de sa grand-mère sur ses joues et des montagnes magnifiques qui encerclent le village d'où vient son père. Malika, préfère l'appeler sa
yemma,
un nom de chez nous, même si c'est de l'arabe, pas du kabyle, elle lui rappelle sans faute, chaque fois qu'elles se voient, que ça fait d'elle une
reine ce prénom. Et même si les voyages sont espacés, il y a quand même le henné dont on lui a peint les mains et les pieds quand elle était gamine et qu'elle essaye de reproduire aujourd'hui. Il y a quand même le thé à la menthe que son père est le seul à savoir faire à la perfection. Et il y a les deux langues, si différentes pour l'oreille bien travaillée, qui se mélangent dans sa bouche depuis qu'elle est en âge de parler — plus tard que d'autres enfants du voisinage d'ailleurs, problème des jeunes à qui on parle plusieurs langues à la fois a dit le pédiatre.
La Sicile, c'est l'été, la chaleur insupportable, la grand-mère vient d'une communauté vélane aux berges de l'Etna, le grand-père cultive l'olive. Tous les ans, sans faute, Nikki trempe ses pieds dans la Méditerranée et mange les morceaux d'orange que lui coupe son grand-père, essaye d'imiter la grâce naturelle des vélanes. L'italien est aussi naturel que l'anglais et même son
nonno ne peut pas dire que son accent irlandais l'y suit quand elle lui répond dans un rythme soutenu. Elle aime chanter dans cette langue pendant les longues soirées d'été quand les femmes sortent leurs éventails et que
nonna fait sa citronnade maison, se souviendra toujours du seul voyage à Rome qu'ils ont fait pour aller à l'opéra un soir de juillet et qu'elle est tombée plus amoureuse encore de la musique en assistant à
Aida.
Hulm — rêve (arabe)
Pas chassés et pas de bourré, cabrioles, arabesque et sauts de chat. Pointes parfaites. Elle est
douée et c’est bienheureux car l’assiduité lui a manqué, les cours et corrections de ses enseignantes aussi.
Poudlard était comme une perte de temps pour elle qui savait déjà ce qu’elle voulait, un
trou dans son cv désormais qu’elle ne peut pas expliquer aux auditions qu’elle présente. Apprendre la magie, elle le voulait bien entendu, mais si ça avait été possible elle aurait préféré faire l’école à la maison, continuer à danser tous les jours et aller dans une école spécialisée ou tenter de se faire repérer pour devenir un petit rat d’opéra. Hors de question pour sa mère comme son père toutefois. Alors elle a fait comme elle a pu, n’a jamais cessé de pratiquer, d’entretenir son incroyable souplesse, et sa technique remarquable pour l’enfant de onze ans qu’elle était. Elle rattrape comme elle peut son retard grâce à la
London Russian Ballet School qui lui a donné une chance de, peut-être un jour réaliser son rêve. Peu importe si ça veut dire qu'elle ne ne dort que très peu pour travailler sa technique le jour et gagner sa vie le soir, peu importe si ça peut vouloir dire qu'elle a une chance même infime de réaliser son rêve un jour.
Amore — amour (italien)
Le livre dit deux doses de poussière de perle, mais Nikki préfère en mettre trois ;
c’est inoffensif comme ingrédient, t’inquiète je m’y connais rétorque-t-elle à sa copine et assistante quand elle remet en question sa démarche. Elle est plutôt sûre d’elle quand il s’agit des potions Nikki, un peu trop parfois, ça entraîne des ratés quand elle expérimente trop, mais elle respecte déjà trop bien les recettes pendant les cours, il faut bien qu’elle s’amuse un peu. «
Non mais je veux dire t’es sûre que c’est ce que dit le bouquin, non parce que t’as eu que dix minutes pour lire la page et— » Roulement des yeux de la part de Nikki. Slughorn lui a donné accès à la réserve parce qu’elle a dit vouloir s’avancer sur le programme de quatrième année, ce qui dans son cas était assez crédible et comme il l’aime suffisamment bien pour l’avoir invitée à son Club il n'a pas mis longtemps à accepter. Seulement la bibliothécaire ne l’a pas lâchée du regard très longtemps et elle n’a pu que faire un tout petit détour vers l’aile où sont rangés les livres de Laverne de Montmorency sur les potions d’amour. Elle en a feuilleté autant que possible en vingt minutes et puis elle a attrapé celui pour lequel elle avait menti à Slughorn avant de quitter la réserve triomphante. Maintenant il lui faut écrire tout un essai de trois parchemins sur la question, ce qui l’amuse nettement moins et risque d’empiéter sur ses deux heures de danse quotidienne. «
T’inquiète je gère. » fait-elle avec son assurance habituelle. Elles n’en sont encore qu’à leur coup d’essai, elles ont déjà réussi à faire une
kissing concoction, y a deux semaines et à la vendre en secret à quelques élèves plus âgées, mais là elles veulent se mettre à un vrai philtre. Le genre qui va faire un malheur à la Saint-Valentin.
Nikki change souvent de cobaye, histoire de ne pas se faire repérer par ces derniers déjà et puis…pour éviter que la même personne se coltine d’éventuels effets secondaires. Elle tourne un peu dans son groupe d’ami, rit avec sa copine quand ça marche et de temps en temps se faire le plaisir de tester ses friandises sur un de ses crushs — d’une pierre deux coups. Parce que si ça marche, elle n’ira pas se plaindre qu’ils lui fassent les yeux doux. Ariane est parfaitement contre l’idée, qu’elle essaye de faire abandonner à Nikki une fois par jour environ, malgré tout, il faut bien essayer leurs créations avant de les vendre dans quelques semaines donc elle la laisse faire en grognant un peu et l’aide à glisser une goutte ou deux de la plus récente déconnexion dans le déjeuner de Benjy.
Taninna — phénix (kabyle)
Le taninna renaît toujours de ses cendres. Lui disait sa
yemma avant de la coucher et de lui chanter une vieille berceuse comptant un des cycles de vie aventureux de l'oiseau mythique. Nikki sait que,
eux, ils ne renaîtront pas si on les brûle vifs, si on les tue. La cause oui, ceci dit, elle pourra survivre. Et c'est la cause qui compte. Ça lui fait un peu peur, mais ce que le monde peut devenir l'effraye plus encore. Et puis, elle ne peut pas laisser ses talents en potion s'endormir,
it'd be a shame. Son recruteur a su utiliser les bons arguments pour la recruter, ses opinions politiques bien sûr, mais aussi la fierté, l'amour des manigances aussi, l'impression d'être utile et d'avoir un gros secret bien juteux, elle se fait un peu l'effet d'être une espionne, Nikki, quand elle rend visite à ses parents et
oublie, dans toutes les activités qui rythment ses journées de mentionner la plus dangereuse.