INTRIGUE ϟ retenue mouvementée

Ses cheveux attachés en un chignon désordonné au-dessus de la tête, l'enseignante frotta ses mines l'une contre l'autre afin de les réchauffer. Si la température dans la serre était des plus agréables, eu égard à la nécessité d'un environnement un peu plus doux que la norme saisonnière pour l'entretien des mandragores, elle venait de passer quelques minutes à frotter ses mains sous une eau glaciale. Vaine tentative, cependant, d'effacer toute trace de terre. Elle avait fini par abandonner, les élèves en retenue commençant à débarquer au compte-gouttes dans son domaine.

De l'impatience, de l'exaspération. Peut-être une pointe d'amusement tout de même, Pomona se tenait au bout de la table, réorganisée en fonction, à l'occasion. Elle attendait que tous les coupables daignent montrer leurs minois déconfits et agacés. « On arrête de traîner les pieds ! Dépêchez-vous de prendre place en face des pots de votre choix. Il y aura de la mandragore pour tout le monde. » Une pique qui voulait tout dire. La directrice de la maison des lions lui avait fait un rapport complet sur le démantèlement du trafic près de la statue de Lachlan le maigre, en lui confiant par ailleurs la tâche d'organiser une punition adaptée au délit commis par les étudiants impliqués. Pomona retrouvait des têtes familières parmi eux, qui n'étaient pas étrangers aux retenues en sa compagnie, ainsi que d'autres élèves dont elle n'aurait jamais soupçonné l'implication. Elle arqua un sourcil accusateur en croisant le regard de chacun d'entre eux. D'autant plus que l'enseignante comprenait à présent la raison de la disparition ponctuelle de certains plants de la fameuse plante.

« Tout le monde est arrivé ? Bien ! Je tiens tout d'abord à vous faire part de ma déception. Un trafic de joints de mandragore et de philtres d'amour? À Poudlard et à votre âge ? » Masque de neutralité oblige, Pomona passait sous silence sa jeunesse tumultueuse, la maison des Poufsouffles n'étant pas connue pour être la plus sage. Néanmoins, elle était avant tout enseignante, et ce genre de comportement n'était plus acceptable dès lors qu'elle était passée de l'autre côté du filet. « Et, j'imagine que vous vous êtes fournis dans mes serres, en toute impunité, sans compter la réserve du Professeur Slughorn ? Soyez certains que nous vous surveillerons de près, et toute reprise d'activité de trafic illégal sera sévèrement sanctionnée. Vous ne vous en tirerez plus avec une simple retenue avec moi. » Consciente qu'elle n'était pas forcément une figure d'autorité, contrairement à Minerva, la professeure de botanique tenait tout de même à se faire respecter des élèves.

Pour ce faire, elle leur avait préparé une punition mêlant le peu agréable... au très désagréable. « Au lieu de la rouler et de la fumer, vous allez vous occuper de jeunes plants de mandragore. Pour ceux qui se demandent pourquoi le Professeur Chourave vous refile un travail de deuxième année, vous n'aurez qu'à lire les commentaires que j'ai laissés sur vos brillants devoirs de la semaine dernière. » Elle lança un regard appuyé à certains des élèves dont les lèvres avaient commencé à se tordre en un rictus moqueur.

L'enseignante se lança dans des explications détaillées, afin d'éviter tout incident malheureux durant le déroulement de la retenue. « La mandragore sauvage est bien plus coriace que celle avec laquelle vous travaillez habituellement. Sans oublier vos caches oreilles et les gants - leurs cris pouvant vous faire saigner les oreilles, en plus de l'évanouissement -, vous allez commencer par les dépoter. Puis, vous allez retirer une par une les limaces mangeuses de chair qui se seraient perdues sur les plants. Il y en a généralement deux ou trois, pas plus. Les limaces seront à placer dans le bocal en verre qui est en face de vous. Là encore, faites attention à ce qu'elles n'entrent pas en contact avec votre peau. Pour terminer, vous replanterez la mandragore dans un nouveau pot, en utilisant exclusivement de la bouse de dragon, dont vous trouvez une bonne réserve sous la table. » Si elle ne donna pas de détails concernant le comportement de la capricieuse plante, c'est parce qu'elle estimait que d'une part, les élèves étaient censés déjà être au courant, et d'autre part, s'ils ne l'étaient pas... et bien tant pis pour eux. Pomona ne leur adressa aucun sourire compatissant. Pas même une once de pitié ne traversa son visage. Les élèves présents étaient punis pour une bonne raison et elle n'allait certainement pas leur faciliter la tâche.

Son regard finit par glisser vers l'horloge murale installée dans la serre. « Je reviendrais vous voir, pour vérifier que vous avancez bien. À tout à l'heure. » Sans attendre les questions supplémentaires des plus curieux, Pomona s'esquiva et quitta l'endroit pour vaquer à des occupations importantes et captivantes.

Bien qu'il lui préfère le tabac moldu, Sirius n'est pas étranger aux effets de la mandragore séchée. Okay, avouons-le franchement, il fume plus qu'un dragon de Gringotts, et ne compte pas s'arrêter de sitôt. Manque de bol pour lui, les traffics en tous genres de Poudlard n'ont jamais été des plus sérieux ni des plus secrets -- et évidemment que ce qui devait arriver arriva, et qu'ils se sont tous fait prendre comme des Niffleurs dans un coffre d'or. Sirius n'arrive même pas à se souvenir de sa dernière heure de retenue ; il s'assoie volontiers pendant une heure s'il se fait prendre mais, soyons honnêtes, les Maraudeurs sont plus malins que cela. Ou McGonagall a finalement appris à regarder de l'autre côté quand ils font les cons, c'est au choix.

Mais une retenue à devoir jouer les jardiniers ? Merci du cadeau. C'est pas pour rien qu'il a abandonné la Botanique après sa cinquième année (inutile, fatigante, du terreau sous les ongles, l'horreur) et qu'il ne comptait pas remettre les pieds dans les serres de sitôt. Mais le voilà, à écouter vaguement Sprout qui leur donne une leçon et à se demander si ce genre de conneries marche avec les Poufsouffles. Elle est trop douce, trop gentille. Elle se ferait bouffer en trois secondes par les lions, au contraire de McGonagall qui les boufferait tous elle-même si elle le pouvait. Le respect, cela se mérite, après tout.

Sprout se barre après leur voir donné de vagues instructions. Grave erreur. Sirius attend quelques secondes, pour s'assurer qu'elle ne revient pas, avant de prendre le fin élastique qu'il garde autour de son poignet, et d'attacher ses cheveux en une rapide queue de cheval. De quoi ne pas avoir se cheveux lui tombant sur le visage mais, si le regard approbateur de la Serdaigle à côté de lui lui offre, également un look. Non pas que Sirius se soucie de ce genre de choses, lorsqu'il a d'autres Fléreurs à fouetter.

Il attrape une paire de gants, des cache-oreilles en moumoute verte -- Sirius Black, fashion avant-gardiste malgré lui -- et se prépare doucement alors qu'il s'avance vers les larges armoires au fond de la serre. C'est un petit miracle que son pet project soit toujours là, caché entre deux sacs de terreau, mais il ne va pas s'en plaindre. Lorsqu'il revient vers les tables où sont agglutinés les autres crétins, il attrape un pot de Mandragore au passage et lui arrache deux feuilles. La plante pousse un cri strident, même avec sa tête dans la terre. "J'espère que le connard qui nous a balancé sait garder un secret," annonce-t-il à qui veut (ou peu) bien l'entendre. "Parce qu'on sait jamais ce qui peut arriver. Une potion dans le jus de citrouille... Un sort qui dérive..."

Spoiler:

Contrairement à l'image que renvoyait souvent sa maison, Darcy était une habituée des retenues. Elle n'en écopait pas toutes les semaines, mais elle perdait un nombre d'heures considérables à gratter du parchemin ou compter les hypogriffes chaque année. C'était en grande partie à cause de son vagabondage nocturne et cela lui avait permis de rencontrer Moreen, aussi, elle ne s'en plaignait pas plus que ça. Si la brune se fichait un peu des règles - surtout celles qui contraignaient sa liberté de mouvement - elle acceptait volontiers d'être réprimandée quand elle les enfreignait. Ce n'était que juste après tout et elle savait les risques qu'elle prenait.

Cette fois, les choses étaient un rien différentes. D'abord, ils subissaient une punition collective et cela n'avait rien à voir avec un rendez-vous galant en haut de la tour d'astronomie ou une promenade trop matinale. Non, c'était le secret le moins bien gardé de l'école qui leur avait causé des ennuis. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'un professeur passe au bon endroit au bon moment, même si la coïncidence était tout de même bien fortuite. Habituée à troquer quelques plantes ou artefacts sous l'oeil du bon vieux Lachlan, Darcy y avait rarement vu autant de monde. Cela aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, mais sa curiosité l'avait poussé à rester et ils s'étaient tous fait avoir comme des premières années.

Mais encore une fois, la Serdaigle acceptait son châtiment avec philosophie. Ils faisaient des choses plutôt illégales et s'en tiraient finalement assez bien. Et même si elle avait abandonné la botanique, c'était une discipline qu'elle appréciait et respectait beaucoup. Elle n'avait juste aucune affinité pour les plantes, au grand désarroi de son cadet. S'il la voyait, Devon rirait bien d'ailleurs. La brunette écouta donc avec une certaine attention les recommandations de Miss Sprout, essayant de se souvenir de ses lointains cours sur les Mandragores. Ce n'était rien de très compliqué en soi, tant est si bien que la professeure les abandonna à leur sort. Darcy y voyait un risque non négligeable, au vu des énergumènes réunis sous la serre en compagnie de plantes dangereuses.

Elle ne tarda donc pas à enfiler une paire de cache-oreilles d'un rose criard, peinant à dégager ses boucles épaisses pour bien protéger ses oreilles. Elle se souvenait d'un Gryffondor qui avait abondamment saigné des oreilles en deuxième année et ne tenait pas à tenter l'expérience. La Serdaigle s'apprête à se lancer, quand elle remarque Black, installé face à elle, en train de dépecer une pauvre plante et de râler contre Merlin sait quoi. Haussant un peu le ton pour qu'il l'entende, elle esquisse un sourire en coin et lance « Tu sais que personne ne t'entend hein? » N'aimant rien tant que taquiner son "rival" elle force un sourire, accompagné d'un mouvement d'index et ajoute « Allez souris Black, même avec ta petite couette et ta moumoute verte, tu es joli comme un coeur. » Elle conclut par un clin d'oeil malicieux et s'en retourne ensuite à ses mandragores, ses camarades s'étant apparemment tous équipés. D'un geste confiant, Darcy attrape fermement la tige centrale et tire un grand coup pour dépoter la plante hurleuse. Advienne que pourra.

Spoiler:

Les retenues n'étaient pas un concept étranger à Felix. Il lui arrivait régulièrement d'atterrir dans une salle de classe pour copier des lignes sous l'oeil sévère de l'un de ses professeurs ou d'être envoyé chez le concierge pour astiquer trophées et poignées de porte, ou toute autre activité rasoir sensée lui faire comprendre que son comportement n'était pas acceptable. Ou quelque chose du genre. Il s'agissait plus souvent de retards et de remarques un rien déplacées, alors, oui, en un sens, la retenue d'aujourd'hui était une première pour lui. D'abord parce qu'il était clairement à sa place et qu'il le savait, après des mois à amasser une somme tout à fait respectable de gallions grâce à ses camarades adeptes de mandragore. Il n'était pas le seul, certes, mais il n'était pas exactement innocent dans toute cette histoire et il en avait tout à fait conscience. Ensuite – et surtout, à la réflexion – parce qu'il n'avait pas été pris la main dans le sac mais qu'on les avait dénoncé, tous autant qu'ils étaient. Et ils étaient un bon paquet, plantés là – ha, ha, ha – devant Sprout qui, de toute évidence, avait prévu de mettre à profit cette retenue pour leur faire rattraper son propre retard dans ses travaux de jardinage. Non ? Ce n'était pas ça ? Felix ne l'avait écouté que d'une oreille très, très distraite, guettant tour à tour sa montre puis la porte. Non, il n'avait absolument pas l'intention de rester là. Ils étaient assez pour qu'il puisse disparaître sans attirer l'attention dès qu'elle aurait le dos tourné ou, du moins en était-il convaincu. À sa grande surprise, Sprout disparut après son petit laïus, les laissant livrés à eux-mêmes dans sa serre infernale. Felix avait beau être très familier avec la mandragore, tant sur le plan récréatif que commercial – c'était là tout le problème, non ? – il n'avait pas spécialement la main verte et il n'avait pas vraiment hâte de s'approcher d'un quelconque pot.

Après avoir enfilé un cache-oreille par pure précaution, il vérifia que Sprout était bien partie avant de tirer de la poche intérieure de sa robe des chocogrenouilles qui avaient connu des jours meilleurs. Il prit place sur l'une des tables, non sans avoir épousseté les résidus de terre qui traînaient là, et reporta son attention sur Black, à qui la colère seyait à ravir, surtout avec ces monstrueux cache-oreilles – franchement, qui avait choisi cette couleur immonde ? Felix laissa échapper un ricanement moqueur devant l'intervention de Darcy, elle aussi conviée à cette petite réunion fort conviviale. Ricanement qui tourna court lorsqu'elle arracha une mandragore de son pot d'un geste sûr. « Quelle violence, Finnigan ! Rassure-moi, ça s'applique uniquement au jardinage chez toi, hein ? » fit-il, vaguement dégoûté par la plante qui s'époumonnait. Non sans un frisson, il se tourna à nouveau vers Black, visiblement très irrité de se retrouver là parce que quelqu'un n'avait pas su tenir sa langue. « Tremble, délateur ! » lança Felix, hilare.

Spoiler:

Pire que de s’être fait pincer ? La honte de s’être fait pincer après tout ce temps. James a l’impression de retomber en première année, à ses premières tentatives de désobéissances scolaire, quand il se retrouvait hebdomadairement sous le regard sévère de sa directrice de maison. Avec le temps, leur petit groupe avait trouvé sa dynamique et leurs visites dans les bureaux de McGonagall et Dumbledore s’étaient espacées de plus en plus. Depuis la cinquième année et son badge de préfet, James ne s’était retrouvé collé qu’à de très rares occasions – de même que les autres Maraudeurs.

Tout ça pour dire que  McGo a refusé de lui parler pendant plusieurs jours, et quand elle a accepté de poser les yeux sur lui, ça a été pour lui passer le pire savon de leur histoire commune. Pire que quand elle l’avait surpris dehors un soir de pleine lune, pire encore que quand il était allé repeindre la Grande Salle aux couleurs de Gryffondor la veille du banquet de fin d’année, pire que quand il avait sauté à la gorge du capitaine de l’équipe de Quidditch des Serpentards qui venait de lui piquer le Vif d’or sous le nez, en l’éjectant presque de son balai à plus de trente mètres de hauteur. Tout le château a dû entendre sa directrice lui hurler qu’il était la honte de la maison, qu’il n’aurait jamais dû être préfet, que ça n’était pas la peine d’essayer d’attirer son attention et que tout ce qu’il risquait c’était de faire perdre plus de points à Gryffondor. Depuis, la colère de James ne redescend pas, puisqu’il n’a pas eu l’occasion de la passer sur celui qui les a dénoncés.

Devant les instructions de la professeure, qui file presque aussitôt, James pose un regard morne sur les plants de mandragore. Au moins ça n’est pas une tâche trop compliquée, ça sera vite plié. Juste à côté de lui, Sirius attache ses précieux cheveux – comme s’ils lui arrivaient à la cheville, tiens – et attrape un cache oreilles. James l’imite, l’enthousiasme en moins : l’une des raisons pour lesquelles il a abandonné la botanique c’est qu’il déteste particulièrement ces objets, couleur, certes, mais surtout la forme qui vient écraser atrocement ses cheveux. Et ça lui donne un air encore plus con qu’aux autres. L’autre raison c’est que Sirius arrêtait.

Toute la retenue se met alors en place, et avant de s’enlaidir définitivement, James entre dans la conversation qui commence à monter entre Sirius et deux sixième année : « Visiblement, on est tombés sur quelqu’un qui ne sait pas tenir sa langue. Les bonnes manières, ça s’apprend, non ? ». Et puis, en frappant dans ses mains : « Bon, qui a une meilleure idée que replanter des saloperies hurlantes ? Padfoot ? »

Assise aux côtés de James, les bras croisés, Marlene écoute les remontrances du professeur Chourave et ne se sent absolument pas concernée. Elle ignore quelle mouche a piqué son ami, mais ce dernier l'a dénoncée en sachant pertinemment qu'elle n'était coupable de rien. C'est probablement leur dernière retenue à Poudlard, mais l'écossaise lui en veut d'avoir osé l'associer à leurs bêtises. Le professeur McGonagall était furieuse et à bien y réfléchir, Marlene l'avait rarement vue aussi contrariée et déçue. Afin de ne pas empirer leurs cas en affirmant haut et fort qu'elle n'avait rien fait et que James avait menti - parce qu'elle sait bien que l'honnêteté est une valeur que la directrice des Gryffondor affectionne particulièrement - Marlene n'avait rien dit, persuadée que la retenue dans les serres serait un dur moment à passer, mais que tout rentrerait rapidement dans l'ordre.

Marlene est loin d'être une étudiante modèle, même si ses notes généralement très bonnes pourraient le laisser présager, mais c'est probablement parce qu'elle connait James depuis trop longtemps déjà. Elle n'a jamais vraiment voulu donner raison à son frère Duncan, mais elle constate désormais que le Gryffondor a sans doute une mauvaise influence sur elle. Et le pire, c'est qu'elle  y prend goût. Elle tolère assez bien les retenues lorsqu'elles sont méritées, mais c'est moins drôle lorsque James l'entraîne bien malgré elle dans des mensonges qu'elle ne peut même pas nier sous peine de faire perdre encore plus de points à Gryffondor.

Elle soupire légèrement lorsque la directrice des Poufsouffle quitte les serres, agrippe une paire de cache-oreilles et jette un coup d'oeil aux autres étudiants, qui font sensiblement la même chose.

« Parce que tu connais ça, toi, les bonnes manières. »

Marlene fusille James du regard et étire le bras afin de récupérer une mandragore qui se trouve encore à l'intérieur de son pot. Elle glisse les cache-oreilles sur sa tête afin de ne plus entendre les jérémiades de ses amis et tire sur sa mandragore d'un coup sec afin de la transplanter dans un autre pot.

Un putain de guet-apens, voilà ce que c'était. Assise dans les serres de Poudlard, à écouter madame Sprout les sermonner comme des citrouilles pourries, Penelope se  demande quelle mouche l'a piquée de venir toper sa mandragore au milieu d'un tel attroupement de champions. Potter, Black, gryffondors de tous poils et autres aficionados se sont faits serrés comme des bleus... et Penny avec. Pas de doute, quelqu'un les a non seulement balancés, mais bel et bien piégés pour attraper un maximum de glandus. Super.

Après avoir fini de leur savonner les gencives, Sprout s'en va. Haussement de sourcil : laisser des jeunes seuls entre eux et leur joie d'avoir été dénoncés et punis, c'est un concept. Ou un autre piège ? Soupir. Elle veut juste dépoter sa mandragore, arracher des sangsues, éviter de s'évanouir ou de choper une migraine dans le processus (pour la migraine, c'est sûrement peine perdue).

Tout le monde met ses caches-oreilles, Black fait des tours dans les placards (tiens donc ? Penelope prend note), Potter suggère carrément de court-circuiter la retenue pour quelque chose de plus intéressant et quelques personnes se frittent gentiment. Les yeux de Penny rejoignent le ciel en un éclair. C'est à croire que tous ici trouvent ça amusant de voir le traffic de mandragore menacé... Quand c'est la seule chose qui te calme un petit peu l'esprit, t'es clairement moins propice à la déconnade.

Sans dire mot, la brune tire néanmoins ses conclusions : primo, si elle trouve celui ou celle qui a poucave salement, elle le/la démonte (de la part d'une meuf qui a E en Défense Contre les Forces du Mal, si si, c'est très menaçant) ; deuxio, si qui que ce soit dans cette serre propose une alternative style fabriquez votre poudre maison au lieu d'accepter la sanction, elle en est. L'automédication, plus qu'une passion : sa seule solution. (Youpi.)

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