look at all the fucks I give | Hestia

Andromeda est d'une humeur massacrante, principalement parce qu'elle vient de faire un scandale en plein milieu du ministère, accusant sa petite sœur entre autre, de n'être rien d'autre qu'une hypocrite partisane du Lord. Les gens la regardent avec un dédain impensable, et la Tonks, se demande finalement si elle ne ferait pas mieux de tout envoyer bouler. Si elle ne devait pas subvenir aux besoins de Dora, sans doute claquerait elle la porte du ministère pour un autre job moins bien payé, mais ou les gens ne sont pas si hypocrites et aveugles. Andromeda aimerait croire en la bonne nature de l'être humain, s'imaginer que dans un futur proche, des mangemorts évidents ne continueront plus de fouler impunément les allées du ministère, mais aujourd'hui, elle a bien du mal à voir du positif dans la situation. Ainsi lorsqu'elle retourne à son bureau, elle se retrouve déjà avec une pile de parchemins à traduire ainsi qu'un avertissement sous la forme d'une beuglante salée de Bartemius Crouch. Fatiguée d'avance, elle ne peut pas s'empêcher de soupirer, se laissant parallèlement tomber dans la chaise de son bureau. « Va te faire foutre toi aussi, Crouch. » grommelle t-elle, ayant un penchant salvateur pour les insanités en ce jour maudit. Après tant d'années à courber l'échine et à jouer les princesses de glace pour se conformer aux valeurs défraîchies des Black, Andromeda avoue prendre un plaisir coupable à ne pas faire attention à son langage, et à fumer de l'herbe dans un bon vieux t-shirt Pink Floyd, en lambinant sur le canapé par extension. D'ailleurs, la perspective d'une soirée blottie contre Ted à écouter ses groupes préférés avec un joint de mandragore, lui donne presque le courage de s'attaquer aux longues traductions qui l'attendent et qui sont bien évidemment sous payées.

Se pensant seule dans la pièce, elle pose alors confortablement ses pieds sur le bureau en s'allumant une cigarette, le tout en maudissant son supérieur aux moyens de quelques noms d'oiseaux qui lui viennent à l'esprit. Prise au dépourvu par la présence d'une brune assise au bureau habituellement vide à côté du sien, Andromeda sursaute, lâchant un nouveau juron pour conclure avec toute l'élégance dont elle est capable dans l'immédiat. « Vous m'avez fait peur, je peux vous aider ? » , demande t-elle, loin d'être au courant qu'elles sont désormais collègues, et surtout un peu honteuse d'avoir insulté le boss devant une potentielle nouvelle recrue du ministère. Décidément, c'est une journée de merde pour Andromeda. « Andromeda Tonks, la folle furieuse qui vient faire une scène dans le hall, enchantée. », avec la chance qu'elle a, sa nouvelle collègue a pu avoir un large panel de son vocabulaire en surprenant la conversation qui a eu lieu un peu plus tôt dans l'après midi. Se sentant obligée de préciser, au vu de la ressemblance, elle ajoute. « Soeur de l'autre psychopathe de Bellatrix Lestrange, d'où la ressemblance, mais complètement inoffensive en l'occurrence. » elle ajoute, en s'assombrissant un peu en évoquant sa famille. « Je préfère anticiper toute question ou réaction disproportionnée... ». Consciente, que pour le bonne impression c'est raté, Andromeda s'autorise tout de même un sourire cordial. Histoire de. Elle voudrait éviter de se manger un sortilège parce qu'on la prend pour sa sœur. C'est déjà arrivé, oui oui.

Quoi de mieux que d’aller au travail pour passer une merveilleuse journée ? Said no one ever. Certes, mon travail au Département de la coopération magique internationale était absolument fascinant et très important à mes yeux. Cependant, au lieu de retrouver les locaux du Ministère dès mon retour à Londres, j’aurais préféré prendre quelques jours pour m’y retrouver un peu, dans cette ville qui m’était devenue inconnue. Il ne fallait pas non plus oublier le décalage horaire entre les États-Unis et l’Angleterre, que toutes les potions du monde ne sauraient apaiser, enfin pas que je sache. L’alcool aurait pu être un remède miracle, si je n’avais pas été enceinte à ce moment-là. Les circonstances ne s’y prêtant pas, je trainais un mal de crâne depuis que j’avais quitté mon confortable lit le matin même.

De plus, étant donné toutes les rumeurs dont j’avais pu avoir écho, les mots « joyeux » ou « merveilleux » ne correspondaient définitivement à la description que l’on pouvait avoir du Ministère de la magie. Rien que de pénétrer en son enceinte, il était aisé de sentir une certaine tension dans l’air, mélangé à de la peur et de l’insécurité. Comment savoir que la personne que l’on bousculait sans faire exprès en passant n’était pas un partisan de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? Rien que d’y penser, mon sang ne faisait qu’un tour et je regrettais doucement le pays de Cow-boys et des Indiens d’Amérique. Les éclats de voix qui parvenaient à mes oreilles ne firent que confirmer ce que je pensais.

Tout en me dirigeant d’un pas déterminé vers le Département, je saluais quelques anciens collègues distraitement. Non, il ne fallait pas que je sombre dans la négativité ambiante. La vie continuait ; guerre ou pas, envie de repartir ou pas, Londres allait être mon domicile pour quelques temps encore. Alors je devais m’habituer à cette atmosphère. La secrétaire m’indiqua rapidement l’endroit où se trouvait mon nouveau bureau. Ses explications s’accompagnèrent d’une pile de différents dossiers, certains transférés depuis mon ancien lieu de travail, d’autres que j’allais découvrir ici. On peut dire que le Directeur du département ne perdait vraiment pas de temps pour me ré-assigner du travail ! Je m’installais donc tranquillement sur ce qui était mon ancien et mon nouveau lieu de travail en même temps, avec une pointe de contentement tout de même en voyant un écriteau à mon nom.

Le calme ambiant ne fut que de courte durée, lorsqu’une jeune femme brune s’assit au bureau à côté du mien, l’air plutôt remonté. Je n’y prêtais pas plus attention que ça, après tout, chacun vivait sa vie. En tant que collègues, nous allions être amenées à nous côtoyer - ou tout du moins à nous voir - assez souvent, et je pouvais bien attendre qu’elle soit de meilleure humeur pour faire les présentations. D’autant plus qu’il me semblait avoir reconnu la voix de Bartemius Crouch émanant ce qui semblait être une Beuglante adressée à la brune.S’en suivi un flot d’insultes dignes de celles des Têtes réduites que l’on pouvait retrouver dans le Magicobus ou dans certains bars. Je relevais la tête, plutôt amusée et intriguée d’entendre des paroles aussi provocantes de la part de ma nouvelle collègue. Provocantes, parce que qui s’aventurerait à insulter le Directeur du Département de la justice magique aussi ouvertement, une cigarette à la main ?

La brune sursauta lorsqu’elle remarqua enfin ma présence. Il faut dire que la situation était assez comique, et d’autant plus lorsqu’elle se présenta. Andromeda Tonks ? Qui l’eut cru ? « Je sais que ça fait trois ans qu’on ne s’est pas vues, mais il ne me viendrait jamais à l’esprit de te confondre avec ta psychopathe de sœur ! Je doute d’ailleurs qu’elle connaisse l’existence même du Département de la Coopération magique internationale… La retrouver ici serait très étrange ». Et puis quand bien même les sœurs Black avaient un air de famille, la brune n’était certainement pas une inconnue.  « Ne me dis pas que j’ai changé au point que tu ne me reconnaisses pas, Andromeda ! » m’exclamais-je, un sourire  mutin au visage. « Bon c’est vrai, je me suis un peu coupée les cheveux et j’ai changé de nom de famille entre temps » ajoutais-je, en continuant de la taquiner. « Allez, un petit indice pour te mettre sur la voie ». Je tournais vers elle l’écriteau avec mon nom. Ce n'était pas très subtil, mais au moins c'était clair.

Lorsque Andromeda reconnaît Hestia, elle est si choquée de la voir ici qu'elle secoue la tête, se demandant si perdre complètement le contrôle d'elle même face à Narcissa ne lui a pas tout simplement donné un coup de chaud. Pour sa défense, entre le moment de sa crise, et celui ou elle s'est laissé tomber sur la chaise inconfortable de son bureau, la nuit est tombée presque d'un coup. La lumière tamisée du bureau, ne l'a pas vraiment aidé à reconnaître son amie et elle s'en excuse d'ailleurs platement. « Je suis tellement désolée Hestia. » finit t-elle par dire en secouant la tête, et en bougeant ses pieds du bureau, se sentant tout de suite beaucoup moins à l'aise pour se tenir mal et insulter le directeur du département de justice magique, qui s'est sûrement déjà empressé d'écrire un petit rapport salé sur elle, en plus de la beuglante. « Journée merdique. D'où le langage. »

L'Andromeda d'il y a trois ans, aurait sans doute été beaucoup plus discrète, élégante et guindée à l'image des valeurs que sa détestable famille a tenté de lui faire ingurgiter pendant beaucoup trop d'années, mais son mariage avec Mr hairporn Ted Tonks, lui a finalement permis d'être un peu plus elle même qu'elle ne l'a jamais été. Et si aujourd'hui cela veut dire, avoir le courage d'envoyer Narcissa Malfoy se faire foutre, et gueuler une liste de mangemorts dans tout le ministère, quitte à trouver les ennuis, alors elle l'évolution n'est sans doute pas si négative que ça. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Je te croyais à Chicago ? Loin de la guerre, loin de Prewett. Mais j'ai peut être manqué un hibou, celui de la famille est un peu fatigué, mais c'était celui de Ted, alors il a du mal à s'en séparer même si la bestiole aurait bien besoin d'une retraite dorée. » Andromeda lui offre un sourire avenant, le premier de la journée sans doute.

Je ne pus m’empêcher de rire légèrement, tellement j’étais amusée par cette Andromeda échevelée que je retrouvais au Ministère, trois années plus tard. L’influence de son mari se faisait sentir à un tel point qu’il semblait que la brune avait retrouvé sa véritable nature décontractée et sans les limites sans aucune doute imposées par l’héritage des Black. Elle finit donc par me reconnaître, le choc apparent sur son visage. Elle se reprit pourtant bien rapidement pour s’excuser, ce qui était bien entendu inutile en vérité. « Je te pardonne. Effectivement, tu as l’air d’avoir passé une très mauvaise journée ! Tu as envie d’en parler ? » proposais-je machinalement, sans même m’en rendre compte. Peut-être qu’Andie souhaitait laisser cet épisode derrière elle pour l’instant, et je ne l’en voudrais pas de ne pas s’étaler à ce sujet. Cependant, je souhaitais qu’elle sache également que j’étais à présent là pour elle en vrai, et non pas uniquement par voie postale.

« Tu as sûrement manqué ma lettre, je suis sûre de t’en avoir envoyée une avant de partir de Chicago ! » Enfin, il me semblait que je l’avais fait. À vrai dire, le départ s’était organisé si rapidement qu’il n’était pas impossible l’enveloppe traîne encore dans un coin de l’appartement à attendre que je l’envoie… Ce n’était pas le plus important en tout cas, et j’enchaînais pour répondre à ses questions. « J’ai dû revenir pour… enterrer ma mère. Elle est morte il y a quelques jours et il était hors de question que je sois absente pour… enfin pour l’enterrement ; guerre ou pas guerre ». Un enterrement où Fabian avait dit qu’il m’accompagnerait, ce que j’omis de mentionner pour le moment. Ce n’était pas que je ne souhaitais pas en parler à Andromeda. C’était juste que… peut-être étais-je hésitante en raison de la fragilité de cette relation pour le moment. Nos retrouvailles étaient récentes, et je ne souhaitais pas tout gâcher une nouvelle fois. Je marquais une pause, car il s’agissait d’un sujet encore délicat à aborder. « En tout cas, je suis de retour pour quelques mois au moins, peut-être plus. Mon père a des problèmes de santé, et je ne veux pas le laisser tout seul en Angleterre, maintenant qu’il n’a plus que moi… ». Hestia le retour ! « Heureusement, cela n’a pas été très compliqué de convaincre le directeur du département de venir travailler ici ». J'étais contente de retrouver un visage familier en tant que collègue au Ministère, un endroit qui n'était plus aussi attrayant qu'au début de ma carrière.

« Et toi, comment ça va ces derniers temps ? Comment va Ted ? Et la petite ? » finis-je par demander, curieuse à mon tour d’avoir quelques nouvelles de sa part.

Andromeda a passé une mauvaise journée, pour sûr. Difficile d'en être autrement lorsqu'une sœur complètement brainwashée, se permet de faire des jugements de valeur sur son mode de vie et sur son mari. Le pire dans tout ça, c'est probablement le regard des gens. Andromeda a vraiment eu l'impression qu'elle était la folle des deux au yeux des curieux qui épiaient leur conversation. Et c'est sûrement tout le problème, plus personne ne semble réagir à l'hypocrisie générale, aux mangemorts qui foulent allégrement les allées du ministère pour vaquer à leurs jobs importants, sauf peut être lorsqu'il s'agit de la soupçonner elle, pourtant mariée à un né-moldu, et reniée par sa famille. Peut être qu'elle ressemble de plus en plus à Ted en pensant ainsi, mais elle ne peut pas s'empêcher de ressentir l'injustice dépeinte par son mari. Narcissa ne se prive d'ailleurs pas de parler de mauvaise influence, mais peut être que Ted a raison finalement, que rester discrets ne changera pas les choses, en admettant qu'elles le peuvent encore. Andromeda n'est cependant pas prête à encourager son mari à se montrer imprudent. Lui et Dora sont tout ce qu'elle a avec son cousin Sirius.

Lorsque Hestia lui parle de sa mère, Andromeda évite alors soigneusement de s'étendre sur ses propres problèmes de famille, ça ne servirait pas à grand chose de toute façon. « Inutile d'en parler, parlons plutôt de toi. Est-ce que ça va aller ? » demanda t-elle en s'adoucissant pour la première fois de la journée. « Je comprends que tu veuilles passer un peu de temps ici, même si la situation est loin d'être optimale. Le ministère n'est pas tombé, mais ce n'est qu'une question de temps vu le nombre de mangemorts qui travaillent ici. Tu n'as pas idée... » Les pots de vin étaient déjà monnaie courante à l'époque, mais les choses ne se sont pas vraiment arrangées depuis. On se demande comment le ministère peut mener une chasse aux sorcières telle que celle-ci et laisser tant de mangemorts occuper des postes à responsabilité en parallèle. Évidemment, il y a la question de preuve dans tout ça, mais la défiance lui semble ironiquement dirigée vers les mauvaises personnes. Narcissa qui organise un gala de charité, une blague à la hauteur du surréalisme de la situation. « Dora va bien, et Ted joue les révolutionnaires. Tu le connais, la dernière en date, une petite visite à St Mangouste pour avoir dit sa façon de penser à Bellatrix. Il fréquente beaucoup trop de bouffondors à mon goût si tu veux mon avis. », malgré son inquiétude, Andromeda ne peut pas vraiment lui reprocher. « Le choixpeau a du se tromper lorsqu'il l'a envoyé à Poufsouffle celui-là. Mais il a le moral, l'optimisme c'est son truc, contrairement à moi. »

Andromeda fit le choix de ne pas s’étaler sur ses problèmes familiaux - du moins pas ce jour-là -, une décision que je pouvais parfaitement comprendre, notamment au vu de l’état dans lequel elle était venue perturber la tranquillité du Département. Finalement, les traits de son visage s’apaisèrent. Elle s’attacha à dépeindre un tableau extrêmement sombre du Ministère de la magie, sombre mais réel. Trois années plus tôt, l’ambiance n’était pas franchement joyeuse. Il s’agissait d’une raison qui avait pesé lourd en faveur de ma décision de partir aux États-Unis. Il ne m’avait pas été difficile de me rendre compte par moi-même que l’ambiance au Ministère n’avait pas tellement changé en passant une journée ici.  Cependant, il n’avait jamais été question que le Ministère tombe. Le Ministère était un pilier essentiel du monde magique. Qu’il passe complètement aux mains des Mangemorts serait une véritable catastrophe. Comment les choses avaient-elles pu en arriver là ? « Je n’aurais jamais imaginé que la situation puisse s’aggraver à ce point » constatais-je maigrement, sans pouvoir ajouter plus. « De toute façon, ce n’est pas comme si je pouvais repartir maintenant. J’ai des affaires à régler ici et mon père a besoin de moi. Quand bien même je préfèrerais être à Chicago, mon retour était inévitable. » Je n’avais eu que quelques années de sursis, avant que la réalité de cette guerre ne vienne me heurter en pleine face. Fuir la guerre n’était pas une option pour le moment, et il fallait que je m’accommode de cet état de fait. « En tout cas, je ne compte pas me laisser abattre aussi facilement. Rien ne me fera abandonner mon travail au ministère. Il faudra que tu me fasses un récapitulatif détaillé de toutes les personnes que je ferais mieux de surveiller. J’imagine qu’il n’y a pas que des Mangemorts avérés dont je vais devoir me méfier. » Être constamment sur ses gardes ; voilà un sentiment qui ne m'avait pas manqué.

Sur une note plus enjouée, Andromeda partagea quelques nouvelles de sa tribu. J’écarquillais les yeux d’étonnement devant la description qu’elle faisait du comportement de Ted, et je ne pus que rejoindre son avis. « Clairement, le Choixpeau a réparti Ted dans la mauvaise maison… Il faudrait que tu le tiennes éloigné pendant quelques temps des têtes brûlées qui lui mettent ces idées dans le crâne. Ce combat contre les guignols en robe noire a beau être tout à fait louable, il ne faudrait pas qu’il cherche à jouer un match retour avec ta sœur. »

Clairement, Andromeda n'est pas étonnée par la tournure des choses. En bonne fille Black, elle a eu tout le loisir de suivre de près l'évolution de la situation, d'intercepter des conversations qu'elle n'aurait pas dû entendre sur le seigneur des ténèbres, aussi ça ne l'étonne pas qu'Hestia soit quelque peu surprise par ce qui se passe ici. Si Andromeda ne connaissait pas si bien les familles de sang-pur, elle pourrait au moins feindre la surprise en découvrant qu'ils offrent des pots de vins pour obtenir des postes haut placés et infiltrer le ministère, mais ce n'est pas le cas, alors elle ne peut que hocher la tête en affichant une mine sombre. C'est bien ce qui la met hors d'elle. Et si elle a longtemps fait profil bas, en se sentant plus ou moins coupable de porter le nom des Black, elle a fini par accepter qu'elle est surtout Andromeda Tonks, et qu'elle a toute la légitimité du monde de pester contre ce qu'il se passe réellement entre ces murs. « Il y a plus de mangemorts sous couverture dans les couloirs que de mangemorts avérés, c'est ce qui rend la situation si problématique et exécrable. » Andromeda réplique en sentant la colère gronder en elle de nouveau. « Mais évidemment, c'est moi qu'on fait surveiller, épouser un né-moldu, n'est pas suffisant pour me laver de tout soupçons tu comprends bien! » Parfois la situation est frustrante pour Andromeda qui n'a pas vraiment été habituée au bas de l'échelle dans une relation de pouvoir et de domination, elle qui foulait les allées de Poudlard en inspirant la crainte sur son passage, elle qu'on respectait pour son nom et la noblesse de sa famille. Aujourd'hui, elle est à la fois soupçonnée d'avoir toujours des liens avec les mangemorts et reste sans grande influence sur qui ce soit au ministère, comme le lui a gentiment rappelé sa sœur.

Par chance la conversation dérive sur son mari, ce qui lui permet de se détendre un peu. Critiquer Ted a toujours un effet bénéfique sur Andromeda, qui, si elle n'hésite pas à se moquer de son âme sœur, ne pourrait pas vraiment imaginer sa vie sans ce crétin adorable qui partage sa vie depuis quelques années maintenant. Lui et Nymphadora sont la partie de sa vie qu'elle ne peut pas regretter, même si le choix en lui même, a inévitablement entraîné des conséquences. C'est toujours avec une grande tendresse qu'Andromeda parle de son mari, même si elle n'hésite pas à le clasher pour la forme. « Bellatrix le traque, ça n'arrange pas vraiment les choses. Juste ce n'est pas un petit soldat, c'est un père, un très bon père d'ailleurs, qui fait des gâteaux à tomber par terre, mais avec qui je veux égoïstement passer le restant de mes jours, pas pleurer parce qu'il aura perdu la vie stupidement au main du premier mangemort à dégainer sa baguette en sa direction. Il est ce qu'il m'est arrivé de meilleur avec Nymphadora, il faut qu'il comprenne que je le préfère à la maison à cuisiner et à s'occuper de notre fille pendant mes heures de boulot plutôt qu'à aller jouer les héros du dimanche avec les Prewetts. » De là à ce que le blond entende raison, nous n'y sommes pas encore.

De même que Fabian me l’avait annoncé quelques jours auparavant, Andie me confirmait une nouvelle fois que de nombreux espions du Mage noir fourmillaient au sein du Ministère. Si l’hypocrisie avait toujours été monnaie courante par ici, l’augmentation drastique de mangemorts faisait grandement monter les mises, et cela ne laissait pas ma nouvelle collègue indifférente. En réalité, je comprenais un peu mieux à présent la raison de sa colère, et je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir indignée à mon tour. Malheureusement, je ne pouvais rien dire qui puisse réconforter la jeune femme, car il était évident que son héritage familial n’allait pas être aisément effacé par son mariage avec un né-moldu. Une fois sa colère dissipée, elle pourrait se souvenir que les personnes qui comptent le plus à ses yeux n’avaient aucun soupçon la concernant, et ceux qui tentaient de la remettre en question ne le faisaient que pour toucher une corde encore sensible à ses yeux. Je décidais de remettre la discussion à plus tard, car elle avait sans aucun doute eu sa dose pour ce jour-là.

L’amour avec lequel Andie parlait de Tonks et de sa fille était absolument attendrissant. Je la comprenais, car j’avais ma propre famille. Je remerciais Merlin que Sebastian reste à mes côtés et ne se lance pas dans cette guerre terrible. Rien que d’y penser, je sentis mon sang se glacer dans mes veines. Je finis par hausser les sourcils en entendant Andie mentionner le nom des Prewetts. J’aurais dû me douter que c’était eux les bouffondors qui influençaient Ted Tonks pour que celui-ci mette à contribution sa baguette magique contre les Mangemorts. « Si Bellatrix s’est mis à traquer délibérément ton mari, alors ce n’est vraiment pas le moment que les Prewetts en rajoutent. Ils devraient plutôt lui conseiller de faire profil bas pendant quelques temps au moins. Le temps qu’elle trouve une nouvelle cible ». Si je n’avais pas eu la chance d’être confrontée à ce charmant personnage qu’était la sœur d’Andromeda, j’en avais entendu assez pour savoir qu’elle était dangereuse. Alors attirer l’attention sur soi n’était sûrement pas la meilleure tactique pour éviter de se faire tuer par elle. « J’ai revu Fabian… dès que je suis revenue » annonçais-je à Andie, ce qui allait peut-être l’étonner. « J’ai bien remarqué qu’il avait l’air particulièrement… déterminé et qu’il avait de bonnes raisons de l’être. » D’ailleurs, je ne préférais pas savoir pour le moment à quel point il était impliqué dans la bataille. J’avais d’autres préoccupations en tête que de me prendre le chaudron avec Fabian. « Je ne pensais pas que Gideon et lui iraient jusqu’à convaincre Ted de se battre. » Un lourd soupir s’échappa de mes lèvres, devant la complexité de cette situation. « S’il y a quelqu’un que Tonks écoutera, c’est bien toi Andie. J’espère que tu réussiras à lui faire entendre raison. Je m’occuperais d’en toucher deux mots à Fab si je le croise. » Qu’il mette en jeu sa vie, très bien. Je ne l’acceptais pas vraiment, mais soit. Ce n'était plus vraiment ma place pour m'en préoccuper. Mais recruter d’autres personnes, c’était une autre histoire.

Si les Prewett l'écoutaient, cela ferait un petit moment que Ted serait revenu à la raison. Seulement les Prewett sont deux jeunes célibataires endurcis qui se targuent de plus avoir grand chose à perdre, ce qui fait d'eux de parfaits petits soldats dans la guerre contre les mangemorts avec des idées bien arrêtées sur ce qu'ils doivent faire et sans plus attendre. Dans une certaine mesure, Andromeda ne peut pas tellement leur en vouloir puisqu'elle adhère complètement à leur cause. Mais elle s'inquiète pour Ted tout simplement. Ce même Ted qui a un ventre à bière, sourit à la caméra, et joue les princesses en détresse dans les jeux d'enfants de Dora. Elle comprend qu'il ait envie de se battre comme les Prewetts et leur bande, mais ce n'est pas vraiment sa nature, et Andromeda ne peut juste pas s'empêcher d'imaginer le pire. Ted Tonks, une mort sans importance, balancée à la radio sorcière, entre deux infos beaucoup plus signifiantes. Il mérite bien mieux que ça.

« Mais ils ne le feront pas. Ils ont besoin d'aide. Et peut être que Ted peut les aider d'une manière ou d'une autre, sans trop se mettre en danger, mais je ne peux pas m'empêcher de me faire un sang d'encre, parce que c'est mon mari et que lui et Dora sont tout pour moi. A une époque Fabian aurait compris, mais je crois qu'il a abandonné complètement l'idée d'avoir un semblant d'instinct de conservation. » Andromeda se rend bien compte que cette idée ne doit pas plaire à Hestia, mais il n'y a pas grand chose à faire contre deux révolutionnaires qui veulent, ni plus, ni moins, sauver le monde. Si personne ne prenait cette responsabilité, alors le monde des sorciers n'aurait aucune chance. L'égoïste, c'est sûrement elle, mais elle ne peut se résoudre à envoyer Ted se faire tuer, même par convictions politiques. « Bellatrix n'a aucun mal à multiplier les cibles, ceux qui l'ont trahie personnellement en revanche, auront toujours une place privilégiée dans son cœur. » Coeur vraisemblablement inexistant, d'ailleurs.

La conversation revient évidemment sur Prewett, et Andromeda lui offre un sourire compatissant. Aussi compatissant que possible étant donné ses traits sévères et l'allure froide caractéristique des soeurs Black. « Donc tu l'as revu ? Ce n'était pas trop bizarre ? ». Andromeda la questionne, reprenant finalement sa petite habitude de collègue qui discute pendant les heures de travail. Après une telle après-midi, elle ne pourrait de toute évidence pas vraiment se concentrer sur quelques runes à traduire. La brune n'a pas beaucoup d'amies, mais Hestia et elle ont finit par nouer une véritable amitié au fil du temps, assez solide en tout cas, pour qu'elle soit l'une des rares personnes avec lesquelles la brune s'autorise de s'épancher.

Andromeda avait raison. Les Prewett étaient aussi têtus que des hippogriffes lorsqu’ils s’y mettaient. Ils n’allaient sûrement pas laisser passer l’opportunité de recruter un de leurs amis pour prendre part à cette lutte encore bien trop informelle entre le bien et le mal. Toutefois, embarquer Ted dans l’aventure n’était vraiment pas une bonne idée, surtout avec une Bellatrix à l’affut de la moindre apparition du blond. D’ailleurs elle ne devait sûrement pas être la seule à sa recherche ; en tant que Black mariée à un né-moldu, la famille d’Andie avait dû s’attirer les foudres de tous les puristes qui partageait l’idéologie des mangemorts. « Je sais qu’ils ont besoin d’aide… » soufflais-je, de plus en plus exaspérée par la situation. Je ne voulais pas que les gens que je considérais comme des proches se mettent en danger en se joignant à la lutte contre les mangemorts. D’un autre côté, il n’y avait pas d’autre solution, car rien n’était entrepris par le Ministère de la magie, censé protéger les sorciers, et a fortiori les moldus. « Comment est-ce que tu fais pour supporter tout… ça ? Cela ne fait que quelques jours que je suis de retour, et pourtant je n’arrive plus à imaginer avoir une vie de famille, sans vivre dans la peur constante que quelque chose leur arrive.. » Que ce soit Andromeda ou Molly, les deux femmes semblaient avoir un sang-froid à l’épreuve de tout. J’espérais sincèrement pouvoir trouver au fond de moi un peu de cette assurance.

Bien entendu, la discussion s’orienta sur Fabian. Je comptais lui en parler dans tous les cas, dès que la situation s’y prêterait. Cela ne me dérangeait pas d’en parler avec Andie, sachant qu’elle avait été aux premières loges de tout ce qui s’était passé entre nous il y a trois ans. De plus, elle était l’une de mes vraies amies. Si je pouvais me permettre d’en parler avec quelqu’un de ce sujet, c’était bien avec elle. Je me lançais dans une explication préalable : « J’ai envoyé un hibou à Fabian, pour lui donner rendez-vous. C’était la moindre des choses que je le mette au courant de mon retour à Londres. Le pire aurait été qu’il l’apprenne de quelqu’un d’autre. » Malgré notre séparation très douloureuse, il restait avant tout un ami très proche. Alors ce n’était pas si étrange que je cherche à le revoir « Ce n’était pas si bizarre que ça. Enfin, à mon avis ! » finis-je par répondre avec un petit rire nerveux. « Il y a toujours cette divergence sur notre vision de cette guerre. Mais je pense que tout ira bien pour nous. D’ailleurs, Fabian a dit qu’il viendrait à l’enterrement de ma mère. » Un sourire de gratitude se dessina sur mes lèvres, car sa présence serait résolument une grande source de réconfort. Cependant, je relevais la tête vers Andie, l’inquiétude remplaçant la gratitude. « Tu as raison Andie » dis-je doucement. « Je crois que Fabian a définitivement rayé les mots « prudence » et « précaution » de son cerveau. Alors tu me connais, maintenant je m’inquiète pour lui aussi. » Son penchant révolutionnaire ne m'avait définitivement pas échappé, et plus j'y repensais, plus il me semblait que son rôle dans la guerre ne se limitait pas à son travail de médicomage à St Mungo.

Andromeda hausse une épaule. Elle ignore elle même comment elle fait pour supporter tout ça. On s'habitue vraisemblablement à tout, même à la guerre, à une sœur psychopathe qui n'hésite pas à torturer votre famille proche quand l'envie lui prend à elle aussi. Andie sait qu'il n'y a absolument rien de normal à cela, mais comme à beaucoup de choses, on s'y habitue sans protester parce que c'est ce que tout le monde fait dans le monde sorcier à présent. Andromeda a compris il y a bien longtemps que certains choix ont des conséquences inévitables. On ne peut pas choisir d'épouser un né-moldu en étant descendante des Black, et refuser de prendre des risques en parallèle. Oh ils auraient pu fuir le pays eux aussi, mais ils s'en seraient pris à la famille de son mari et à leurs amis de toute façon. La sécurité dans le monde magique n'est plus qu'une idée lointaine, mais ils n'ont pas tous les moyens de fuir le Royaume-Uni pour s'exiler ailleurs pour autant. « Je crois qu'on s'habitue juste à tout Hestia, sinon on arrête de vivre. Je le savais quand j'ai épousé Ted.  Qu'il se tienne tranquille où non, ce sera toujours un Sang-de-bourbe à leur yeux, quand à Dora ce sera toujours la fille d'une traître à son sang et d'un Sang-de-bourbe. » Malgré les années, le mot la fera décidément toujours grimacer.

Elle offre un sourire compatissant à Hestia, qui si elle ne pense probablement pas à mal, risque de se retrouver rapidement avec deux hommes amoureux à gérer. Andromeda se souvient bien d'avoir été mille fois questionnée par Prewett au sujet d'Hestia, avant que le rouquin ne se fasse un raison, sans pour autant oublier son ex fiancée, ce qui est sûrement le cœur du problème. C'est une histoire elle aussi bien compliquée, même si les raisons sont finalement assez différentes. « Absolument pas bizarre, sauf si tu omets de parler de ce léger détail à Sebastian. Fabian a eu beaucoup de mal à s'en remettre tu sais, et je pense que ce n'est pas pour rien qu'il se lance corps et âme dans cette cause. Un besoin de s'investir dans quelques chose sûrement. Mais après tout qu'est-ce que j'en sais ? Tu me connais assez bien pour savoir que je suis vraiment mauvaise dans la psychologie de comptoir, je n'arrive pas à comprendre mes propres sœurs après tout. » Le regard d'Andromeda s'assombrit à cette pensée. Maintenant le calme revenu, la colère laisse place à une tristesse qui semble s'éterniser et ne trouver aucun apaisement. C'est un deuil à faire, mais un deuil qui prend beaucoup de temps au goût d'Andromeda. « C'est bien qu'il vienne en tout cas. »

S’habituer ; c’était si simple et si compliqué en même temps. J’avais eu un travail, un merveilleux fiancé et de nombreux amis ici. Cela ne m’avait pas suffit et j’étais partie, parce que, malgré toutes ces années passées en Grande-Bretagne, je n’avais pas réussi à m’habituer au changement. Il était dur de voir le monde des sorciers (ainsi que celui des moldus) devenir de moins en moins sûr, avec cette recrudescence d’attaques et de meurtres dont les mangemorts étaient les principaux responsables. Un monde qui n’était plus très sûr, et dans lequel on devait tout de même se sentir bien pour continuer à vivre. Je ne pus que soupirer devant le constat d’Andie. J’espérais seulement que cette fois-ci, tout serait différent. « Si seulement tout était différent… » j’ajoutais dans un murmure presque inaudible, plus pour moi que pour mon amie.

Andromeda me conseilla de parler à mon mari de ma rencontre avec Fabian. Un conseil très judicieux que je prenais soin de noter dans un coin de ma tête. Si Seb avait accepté mon passé, nul doute qu’un rendez-vous secret en compagnie de mon ex-fiancé ne serait pas une information particulièrement bien accueillie par l’Américain, quant bien même il était patient et tolérant. Je ne souhaitais pas lui dissimuler cette rencontre. Cependant en mon for intérieur, je ne me sentais pas encore entièrement prête à me confier à Sebastian à ce sujet. Parce que c’était Fabian, et qu’il aurait toujours cette partie de moi qui lui appartiendrait, et que la partager était impensable, même avec l’homme avec lequel j’avais décidé de partager le reste de ma vie. « Oui, je lui en parlerai » répondis-je vaguement, en trouvant subitement un intérêt particulier à mes ongles. Ce n’était pas vraiment un mensonge. Sauf que je n’allais pas lui en parler le jour-même. De toute façon, nous nous voyions très peu ces derniers jours, alors difficile de trouver un moment pour s’asseoir à une table pour en discuter.

Mine décontenancée, je buvais les paroles d’Andie en acquiesçant silencieusement. « Toi au moins, tu a essayé et tu essaies encore de comprendre tes sœurs. Pendant trois ans, j’ai tiré un trait sur Fabian, sans jamais chercher à le contacter ou avoir des informations à son sujet. Je pensais qu’il trouverait un moyen de gérer notre rupture, autre que celui de s’impliquer autant en suivant les pas de son frère. » Que Gideon se poste en première ligne ne m’intéressait qu’à moitié, même si je ne lui souhaitais certainement pas de perdre la vie comme tous les autres. Mais imaginer Fab à ses côtés, prêt à se battre, me glaçait le sang. « Bien sûr, j’avais tort » continuais-je avec un triste sourire. « Je voudrais simplement qu’il fasse plus attention à lui… qu’il ne s’acharne pas dans cette guerre comme s’il n’avait rien à perdre. » Je laissais un énième soupir, en songeant à une situation dont j’étais l’unique responsable. Passant une main dans ma chevelure brune, je tentais de ne pas penser au danger qui pesait sur lui à présent. La perspective de le voir à l'enterrement me rassurait presque, sachant qu'il ne raterait cela pour rien au monde.

Si seulement tout était différent. Une phrase qu'Andromeda s'est répété en boucle des tas de fois, en essayant d'imaginer ce qu'aurait pu être sa vie si il n'y avait pas eu la guerre et ces idées vielles de mille ans pour tout foutre en l'air. La vérité, c'est que ces croyances ont toujours été là, et qu'en admettant qu'ils gagnent cette guerre là, elles finiront toujours par inlassablement réapparaître sous une forme ou sous une autre. C'est un fait avéré, les humains de manière générale n'auront jamais de cesse que de chercher une raison de se sentir supérieur à d'autres, comme si ce complexe de supériorité était inscrit dans leur code génétique à tous. Dans cinquante ans, peut être que les né-moldus se mettront à penser que leur magie est plus pure que celle d'un sorcier né de parents sorciers parce qu'elle se manifeste d'elle même. Ils justifieront alors la violence, par celle subie aujourd'hui, dans un cercle infernal qui ne trouvera d'issue que dans la mort une fois de plus. Sa vision des choses est certes pessimiste, mais n'a rien d'impossible, au contraire. Andromeda hausse une épaule cependant. On peut se perdre à rêver d'un monde sans guerre le temps d'une rêverie de quelques minutes, mais on ne peut pas vraiment s'offrir le luxe de perdre le lien avec la réalité.

Lorsqu'ils évoquent Fabian, Andromeda sourit tristement et ajoute. « C'est un Gryffondor, tu t'attendais à quoi ? » Les Gryffondors ont ce vilain défaut d'avoir toujours quelque chose à prouver. Peut être que si l'école arrêtait de leur répéter que le courage et la témérité sont une question d'honneur, leur maison cesserait de générer une quantité foisonnantes de têtes brûlées. « Quoi que, je pensais être tranquille en épousant un Poufsouffle, mais visiblement les idées révolutionnaires, sont en vogue ces derniers temps. » Une bonne chose, sûrement. Andromeda elle même se laisse dangereusement séduire par le vent de révolte qui souffle sur Londres. « Je sais que ce n'est pas pas évident, crois moi je le sais. Je n'ai pas envie que Dora se réveille un jour sans son papa pour jouer à la princesse avec elle, c'est pour ça que je suis si réticente à ce qu'il se laisse entraîner dans la résistance. D'un autre côté, il devient de plus en plus difficile de laisser les autres se battre pour notre liberté à tous, pendant qu'on ne fait pas grand chose pour les aider. Pour ce qui est de mes sœurs, je ne cherche plus à les comprendre depuis longtemps. Elles sont mortes pour moi. » Mensonge éhonté, mais auquel Andromeda a besoin de croire pour ne pas sombrer. Toutes les pensées qu'elle s'autorise vers sa famille ne font que lui compresser la cage thoracique, comme si la simple évocation de Bellatrix et Narcissa suffisait à empoisonner l'air qu'elle respire.

« Je devrais me mettre au travail, avant que Yaxley se fasse un plaisir d'aller critiquer mon efficacité auprès du boss. » Elle soupire légèrement, et prend le premier dossier en haut de la pile.