[flashback] Is it too late to apologize ? - To Andie from Ted.

13 Décembre 1970.

Andie,

Il y a bien longtemps que je n’avais osé t’envoyer un hibou et probablement que tu auras envie de déchirer cette lettre aussitôt que tu reconnaîtras mon écriture. Ce serait mérité et je ne t’en voudrais pas. Même si, je t’avoue, je préfèrerais que tu la lises jusqu’au bout avant d’y foutre le feu – je viens en paix.

J’ai été un con l’autre jour. Il n’y a rien qui excuse ce que je t’ai dit et je ne te demande pas de le faire, mais je suis désolé.

Je suis désolé parce que je n’ai jamais pu mesurer l’ampleur de ce que tu as vécu, de ce que tu vis, de ce que tu vivras à tout jamais maintenant que le mal a été fait. Je n’y arriverai jamais et je sais, tu ne m’as jamais demandé de le faire, mais si j’avais pu – si je pouvais encore – te décharger d’un peu de ce fardeau, crois-moi, Andie, ce serait fait.

Il n’y a rien qui puisse excuser mon indélicatesse de la dernière fois. J’aimerais pouvoir t’aider et si tu te souviens de notre petite conversation dans le Poudlard Express, la proposition tient toujours : je peux t’héberger, Black. Et il est toujours temps, pour toi comme pour moi, de profiter de nos derniers mois dans la sécurité du château pour au moins tenter de mettre les choses à plat, toi et moi.

Me donner l’occasion de te prouver que je ne suis pas le dernier des lâches, malgré tout. Face à face. Comme avant.

Tonks.

Tonks,

Je n'ai pas déchiré ta lettre, et je l'ai lue jusqu'au bout. J'accepte tes excuses, je ne vais pas cracher sur le seul ami qu'il me reste, tu t'en doutes bien. Tu as été indélicat oui, et j'aurais préféré apprendre tout ça de ta bouche dans le Poudlard Express plutôt que par un gang d'idiotes de ta maison, mais comme souvent, on a pas toujours ce que l'on veut dans la vie. J'ai été stupide de tomber amoureuse de toi et crois moi Bellatrix me l'a bien fait payer cet été.

Je sais que tout ça te dépasse, et tu as raison, je ne te demande pas de comprendre, mais j'imagine que j'aurais apprécié que tu réfléchisses à la portée de tes paroles pour une fois. Tu as peut être une centaine d'Amanda avec qui te consoler, des bons amis à qui te confier, mais moi je n'ai personne à qui parler, personne à qui faire confiance...

Je ne me sens plus à ma place dans cette école, Tonks, je ne vois pas en quoi je profite de quoi que ce soi cette année. Les autres Serpentard m'évitent, Narcissa atteint probablement le bon moment pour me trahir de nouveau, et je suis seule pratiquement tout le temps. Je sais que tu n'es pas un lâche, mais je comprends aussi que tu n'aies plus envie de perdre ton temps avec moi. Excuses acceptées, et merci.

Andromeda.

Andie,

Je ne veux plus jamais entendre ou lire de mots tels que « stupide » pour te qualifier. Tu es, et de loin, la personne la plus intelligente qu’il m’ait été donné de rencontrer en dix-sept ans et je vais te dire une chose : si l’amour n’était qu’une question d’intelligence, il y a bien longtemps que les sang-pur auraient arrêté les mariages consanguins.

Si je ne t’en ai pas parlé dans le Poudlard Express, c’est tout simplement parce qu’à ce moment-là, il n’avait jamais été question de sortir ensemble. Je n’ai même jamais cherché à ce que ça arrive et pour être parfaitement honnête, je ne sais pas trop si c’est une bonne idée. Je pense que non. Mais je ne veux plus parler d’elle.

La vérité, Andromeda, c’est qu’il ne se passe pas un jour, une heure, sans que je ne réfléchisse à nous, à ce qu’on aurait pu ou dû faire mieux, et au fait qu’il est beaucoup trop tard pour les regrets. Les « erreurs » ont été commises et tu aurais tort, vraiment, de laisser s’évaporer ta poigne habituelle. Tu as ta place avec moi, tu l’auras toujours, et tu peux me parler et me faire confiance. Je serai ton épaule à défaut d’avoir droit à mieux. On n’a plus rien à perdre, Andie, tu le dis toi-même.

Ne sombre pas à cause des stupidités d’un sang-de-bourbe. Sers t’en, plutôt : il se porte volontaire. La moindre seconde passée en ta présence n’est pas gâchée, ni perdue.

Tonks.

Tonks,

Tu ne devrais pas utiliser ce mot pour parler de toi. C'est une insulte que tu ne mérites pas. Si Amanda est une si mauvaise idée, je me demande ce que tu fais toujours avec elle. J'adorerais parler de notre avenir à tous les deux, mais il n'en reste pas moins que tu sors avec cette Poufsouffle jusqu'à preuve du contraire. C'est sûrement pour cette raison qu'elle revient toujours dans la conversation.

Andromeda.

20 décembre 1970.

Andie,

Je suis resté au château, je t’avais dit que je le ferais. A propos d’hier, au bal, je serai à la tour d’astronomie à 19h, si tu veux en parler de vive-voix.

Si ça peut te convaincre, Sarah – désolé, je t’ai laissé l’appeler Amanda pendant tout ce temps – m’a traité de tous les noms ce matin et est probablement en train de discuter d’ô combien je suis un crétin à sa bande de pimbêches dans le Poudlard Express. C’est fini, à mon plus grand soulagement.

J'espère te voir tout à l'heure.

Tonks.

Tonks,

C'est peut être une pimbêche, mais tu es vraiment un crétin. Je viendrais cela dit. Mes parents m'ont envoyé une beuglante ce matin au déjeûner, tu as dû l'entendre, désolée encore pour les insultes. Ils sont au courant.

Andromeda.