[flash-back] the wedding

Le jour J est arrivé, et Andromeda a tout pensé de A à Z, occupant son esprit sur les détails qu'elle pouvait contrôler. La couleur des nappes, le plan de table, la cuisine, tout sauf la liste des invités. Ses amis de l'ordre du phénix s'étaient arrangés pour que sa famille ne s'invite pas pour tout gâcher en assassinant le mari par exemple, et tout allait pour le mieux. C'était un jour heureux, c'est ce qu'elle se répétait, malgré la tristesse qui l'envahissait au fur et à mesure des préparatis, et qu'elle repoussait en s'affairant à toujours plus de tâches. C'était ridicule de se sentir si misérable maintenant. Ce serait leur donner exactement ce qu'ils voulaient, et ce n'était pas juste pour Ted dont la famille adorable s'enthousiasmait déja. Assise devant la glace dans sa robe de mariée, Andromeda, sentait les larmes lui monter cependant, songeant un instant à tout annuler et à fuir comme dans l'un de ces films moldus qu'elle avait regardé avec Ted. Elle se sentait si ridicule, à s'imaginer entourée de ses sœurs, Narcissa l'aidant avec sa tiare, Bellatrix en pleine conversation avec le frère de Ted, comme si leur statut de sang ne comptait pas le moins du monde. Tout ça n'avait aucun sens, évidemment, mais l'esprit de la future madame Tonks ne pouvait pas s'empêcher de se perdre à imaginer ce que les choses auraient pu être dans un contexte complètement différent. Et puis, seule dans cette petite pièce, elle craqua, en pensant à sa famille absente, le jour le plus important de sa vie, pour le bien de tous. Elle savait pertinemment que ce que ce qu'elle s'apprêtait à faire solderait à tout jamais ses liens avec sa famille, et si la brune savait qu'elle faisait le bon choix, elle savait aussi qu'il était définitif.

C’est le « Grand Jour », comme disent certains, mes parents les premiers. Ces derniers sont ravis. Ils aiment Andromeda comme leur propre fille et nous ont soutenus depuis le début, assez pour couvrir deux familles étant donné que les Black n’ont pas la moindre seconde pensé à ce qui pourrait être mieux pour leur fille. J’ai la chance d’être bien entouré, mais ce n’est pas le cas de ma future femme : l’Ordre du Phénix s’était occupé d’évincer les sang-pur de la liste des invités tout en dissimulant notre mariage, pour éviter les moindres problèmes… Quand on pense que Bellatrix a failli m’assassiner lorsqu’elle a appris que je sortais avec sa petite sœur alors que je n’avais que seize ans, je suppose que c’est pour un mieux.

Mais je ne peux m’empêcher de culpabiliser. Toute ma famille est présente, nos amis le sont, mais j’ai comme l’impression que les gens ne sont là que pour moi. Et croyez-moi, c’est loin de me faire plaisir ou de chatouiller mon ego surdimensionné, non. Je me sens mal. Et j’ai besoin de voir Andie, même si je sais que « la tradition » voudrait qu’on n’ait aucun contact jusqu’à l’autel… Il faut que je sois certain qu’il n’y a pas del problème.

Je prends donc mes jambes à mon cou pour retrouver ma fiancée, me faisant au passage gronder par ma grand-mère gardant la porte, refusant de capituler. Il a fallu que je la supplie pour qu’elle accepte de me laisser passer, et une fois que j’ai – enfin – réussi à atteindre mon but, j’ai presque défoncé ladite porte.

- Andie…

La voir dans sa robe me coupe le souffle pour quelques secondes, me faisant presque oublier ma présence ici. Elle est sublime. Mais pourtant, elle ne rayonne pas.

- Andie, tout va bien ?

Gros flippé, moi ? Peut-être. Probablement pour de bonnes raisons, d’ailleurs.

Alors qu'elle se laisse aller à quelques larmes, quelqu'un passe la porte, quelqu'un qui s'avère être son futur mari, la dernière personne au monde à qui elle veut infliger la tristesse qui l'empêche de respirer aujourd'hui. Ted Tonks a toujours eu une certaine intuition, et aujourd'hui, se fichant pas mal de la tradition, il la suit une fois de plus pour s'approcher d'elle et tenter d'améliorer une situation à laquelle il ne peut pas grand chose fatalement. Ce mariage est à leur image, chaotique, au dessus des règles, impensable... Ce ne sera probablement pas le plus beau jour de sa vie, et Andromeda s'est fait une raison il y a bien longtemps, mais elle réalise surtout qu'elle n'arrive même pas à faire suffisamment semblant pour son fiancé et sa famille, dont les sourires sincères expriment une allégresse à laquelle la jeune femme n'arrive pas à connecter. Andromeda le sait, il s'agit pour elle du deuil d'une famille plus que d'un mariage. Et si elle sait au fond d'elle qu'elle prend la bonne décision, elle ne peut pas vraiment s'empêcher de ressentir les choses de façon différentes. Lorsque Ted entre, elle essuie ses larmes, honteuse du spectacle qu'elle offre à celui qui a eu l'idée saugrenue de la demander en mariage. « Damn you, on avait vraiment pas besoin que tu nous portes malheur. », malgré la plaisanterie, Andromeda le remercie de toujours remarquer quand elle a désespérément besoin de lui.

Andromeda sèche ses larmes et je comprends que j’ai eu la bonne intuition. Elle ne va pas bien et probablement même qu’elle me maudit d’avoir voulu me marier dans une société où c’est bien plus acceptable de vivre ensemble quand on l’est. Je ne lui avais pas demandé sa main pour la fête qui s’ensuivrait, preuve étant que l’évènement avait été organisé et se passerait en toute discrétion, sans chichis et avec uniquement les personnes les plus proches de nous - moi. Si je voulais épouser Andie, c’était tout d’abord pour prouver au monde entier qu’il est possible de casser les codes. D’avancer au lieu de garder ces mentalités vieilles de milliers d’années avant cela. Je voulais, en quelque sort, faire la différence.

Et certainement pas la rendre triste. J’aurais dû me douter que c’était une mauvaise idée. Je m’approche de ma future femme qui est déjà en train de me maudire d’avoir brisé la tradition en évitant soigneusement de répondre à ma question.

- On est déjà un peu maudits, tu ne crois pas ? Une malédiction de plus ou de moins… Who cares ? Sourire en coin alors que l’un de mes pouces vient caresser sa joue, risquant un compliment : Tu es encore plus éblouissante que dans mon imagination, même avec ces yeux rouges.

Andromeda se détend un peu lorsque Ted entre et referme la porte derrière eux. Il est bien la seule personne avec laquelle elle se sent à l'aise ces derniers temps, ce qui justifie certainement ce mariage qu'elle a pris tant de soin à planifier. Et lorsqu'elle plonge son regard dans le sien, elle se sent d'ailleurs coupable de ne pas réussir à maquiller l'angoisse qu'elle ressent à l'idée de sceller définitivement son destin. Avoir conscience d'avoir pris la bonne décision ne fait malheureusement pas tout, et Andromeda aimerait vraiment pouvoir rationaliser la situation, oublier un tant soit peu les enjeux, pour tenter de faire de cette journée le souvenir d'un événement heureux, plutôt que l'enterrement d'une partie de sa vie. Beaucoup plus facile à dire qu'à faire cependant. Par chance, la présence de Ted l'apaise, et elle le remercie finalement d'avoir envoyé la tradition se faire voir comme il sait si bien le faire. Ils seront toujours à part, et peut être que ce mariage doit l'être lui aussi. Elle ferme légèrement les yeux tandis qu'il caresse sa joue.

Le compliment la rend un peu triste cela dit, et elle ouvre de nouveau les yeux pour attraper sa main. « Je ne voulais pas te faire de peine, Ted. Même si j'ai conscience, que c'est raté, une fois encore. » Elle baisse un peu les yeux, incapable de s'empêcher de penser à tous les préparatifs, en particulier ceux destinés à tenir sa famille à l'écart pour éviter un bain de sang. « C'est juste que... ce n'est pas comme ça que j'imaginais mon mariage. Prendre des précautions pour éviter qu ma sœur ne vienne assassiner mon futur mari. » Personne ne peut vraiment comprendre Andromeda, ni ses sœurs, ni son nouvel entourage. Le grand problème de sa vie, l'isolation, l'impossibilité deux concilier deux parties d'elle même. Qui pourrait comprendre qu'elle puisse rêver de voir Cissy et Bella assises à leur table à partager un verre de vin avec les mariés ? « Ca passera, ne t'en fais pas. » D'ici quelques heures, peut être même qu'elle aura réussi à digérer l'absence de famille, qui sait ?

Je ne peux pas, je ne pourrai jamais comprendre ce qu’elle ressent en ce moment-même. Je m’efforce d’être compréhensif et présent pour ma future femme, mais je sais au fond de moi que je ne serai jamais capable de compatir. Je suis bien entouré et sa sœur veut me tuer, je suis incapable d’avoir la moindre envie de sa présence à mon mariage. Pourtant, personne ne voudrait d’un mariage comme le nôtre, je dois bien l’avouer. Collaborer avec l’ordre du phénix pour éviter de se faire assassiner le jour J, c’est quand même du jamais vu. Ou rarement, tout du moins.

Mais nous n’avons jamais fait les choses de manière conventionnelles et je suppose que ça n’arrivera jamais. Nous ne sommes pas faits pour tout faire comme les autres. Alors, je la prends dans mes bras, cherchant aussi à me rassurer à travers ce geste, et je murmure :

- Tu ne me fais pas de peine. Et c’est la vérité. Comment pourrait-elle faire une chose pareille ? Je pourrais tous les renvoyer chez eux, tu sais.

L’idée ne me semble pas si mauvaise. Je ne suis pas certain que mes parents soient enchantés de la nouvelle, mais je n’aurais qu’à les inviter à la maison une autre fois.

- On pourrait faire ça rien que nous deux, avec nos témoins et basta. On n’a besoin de personne, Andie. Je ne t’ai pas demandé ta main pour leur faire plaisir.

Et une fois de plus, elle est simplement désarmée par sa gentillesse sans bornes. Ted est comme ça, a toujours penser au bien être des autres avant le sien, en particulier celui d'Andromeda, qui secoue toutefois la tête pour l'arrêter. Elle doit le faire, pour lui. Si ses sœurs lui ont volé le plus jour de sa vie, il ne tient qu'à elle de faire en sorte de ne pas infliger la même punition à son futur mari qui mérite le mariage qu'il s'est imaginé. Et si c'est indéniablement difficile pour elle, c'est quelque chose qu'elle peut faire pour le blond, qui s'est lui aussi plié en quatre pour organiser l'événement, avec dans l'idée sans doute, que sa grande et généreuse famille compense l'absence de celle d'Andromeda, même si bien évidemment, les choses ne pouvaient pas être aussi simples.

A bout de nerfs, elle se laisse aller dans ses bras, appréciant la douceur et le calme d'un instant avec Ted. Lorsque ses yeux croisent les siens, elle sait que tout ira bien. Elle doit se reprendre, ne pas laisser sa tristesse priver Ted d'un moment précieux. Une fois que la cérémonie sera passée, nul doute qu'il trouvera un moyen de tourner le tout à la plaisanterie, de rendre les choses plus belles et plus supportables, comme il l'a finalement toujours fait. « Je sais. Mais je veux le faire pour toi. Et puis, ta famille se fait une joie de venir, ce n'est pas le moment de jouer les égoïstes. » Andromeda s'approche pour déposer délicatement ses lèvres sur les siennes. « Merci d'être celui que tu es Ted. » Andromeda finit par le remercier, tout de même émue par la conversation.  « Ton costume te va très bien à toi aussi. You look handsome. », approbation signée d'un sourire reconnaissant.

Malgré la difficulté de la situation, l’épreuve que représente ce jour qui pourtant est supposé être l’un des plus beaux de toute une vie, je suis convaincu d’avoir fait le bon choix. J’ai toujours fait confiance à mon instinct qui ne m’a que rarement fait défaut, et aujourd’hui, il me dit de ne pas m’inquiéter. Ce que je ne fais pas. Mais je ne peux malgré tout pas prétendre que tout va bien, que tout roule et que je ne doute pas… Tout comme je viens de me rendre compte de l’égoïsme dont je fais preuve en ce jour. Car si plusieurs de nos amis sont présents, il n’y a que ma famille de représentée, aujourd’hui. Et je ne peux qu’essayer d’imaginer à quel point ça doit être difficile à vivre pour Andie – sans être certain d’y arriver pour autant.

Je hoche la tête lorsqu’elle me dit de laisser les invités tranquilles et de ne pas les virer, ce que j’étais sur le point de faire par pure solidarité, et lui souris au fur et à mesure de ses paroles.

- Ils sont tous heureux de t’intégrer chez les Tonks, tu sais. Ils te considèrent tous comme de la famille. Sourire en coin alors que ma grand-mère agacée frappe à la porte. Je ne vais pas m’éterniser, ils vont finir par nous attendre au pub du coin. C’est qu’un sale moment à passer, on fait les pingouins pendant une demi-heure, et ensuite…

Triomphant, je sors un petit sachet en plastique de la poche de mon smoking trop parfait. De la weed. Évidemment.

- On ira faire les égoïstes et se fumer ça sans partager. La meilleure de Londres selon le type qui me l’a vendue… je sais pas s’il était très objectif, mais on va pas faire les difficiles le jour de notre mariage !

Andromeda tente de se reprendre, il n'y a toute façon pas grand chose à faire d'autre. Sa décision est prise depuis quelque temps déjà, et il n'y a aucune raison pour qu'elle finisse par retourner auprès des siens, épousant un sang pur sans intérêt qui pourrait représenter un bon parti. Ted Tonks, aussi frivole soit il, n'est que la représentation de ce qu'elle a toujours voulu. Un homme drôle avec un cœur pur, la promesse d'une vie différente, qu'elle aurait choisi contrairement à tous les autres. Contrairement à ses sœurs aussi. Alors elle sourit. Ce ne sera sûrement pas le mariage du siècle, ni même ce qu'elle s'était imaginé, mais ce serait différent, beaucoup plus elle que n'importe quel autre mariage guindé qu'on voudrait lui imposer en tant que fille Black. Parfois il faut se satisfaire de ce que l'on a, et peut être Andie a t-elle tout ce dont elle aurait pu rêver. Lorsque Ted sort de la weed de son costume, Andie, ne peut pas s'empêcher de rire, essuyant ses larmes au passage. Il ne seront jamais un couple ordinaire, mais elle l'aime bien trop pour regretter quoi que ce soit. Au diable les tradition, Andromeda Black finira sur son petit nuage le jour de son mariage, avec un fond de Pink Floyd et un peu d'herbe. Rien d'extraordinaire, mais quelque chose qu'elle aura décidé avec tout son cœur. « On a jamais fait les difficiles Tonks hein ? » Elle l'embrasse tendrement, passant sa main dans ses cheveux blonds. « Allons faire, les pingouins, c'est pour ça qu'on est là non ? » Elle lui adresse un sourire entendu et le serre contre elle.

Fumer un joint le jour de son mariage n’est peut-être pas l’idée que le monde entier se fait de la journée parfaite digne d’un conte de fées. C’est pourtant ma vision de ce à quoi peut ressembler le plus beau jour de ma vie. Planer sur Dark Side of the Moon avec celle qui sera devenue ma femme, exactement comme on le faisait en sortant de Poudlard, ça a des airs de perfection. On n’a jamais été habitués aux histoires de princesses, aux grandes pompes, alors on se contentera de ça  et ça nous conviendra très bien. En tout cas, moi, ça me conviendra.

- Jamais, et on ne va pas commencer aujourd’hui. Je ris avec Andie en rangeant le petit sachet dans la poche intérieure de mon smoking. Malgré tout ce qu’on a déjà traversé et qu’on continuera de traverser, je me sens chanceux de partager ce moment avec elle.

Je viens coller mon front contre le sien après y avoir déposé un baiser. Le monde commence à s’impatienter et ma grand-mère continue de tambouriner à la porte en me criant de me dépêcher, qu’on est déjà en retard. Je lève les yeux au ciel, l’air faussement agacé.

- Ouais, allons-y ou j’en connais une qui va nous faire une syncope à force de s’époumoner. J’ai compris, je sors ! j’ajoute en direction de la porte, me détachant lentement d’Andie vers qui je me retourne une dernière fois pour un dernier baiser. À tout de suite ? Promis, je ferai semblant de ne pas t’avoir vue.

« Edward, get the hell out! » peste la grand-mère de Ted qui n'a pas perdu de son caractère avec les années, si l'on en croit le reste de la famille. Andromeda sourit, puis elle remet en place le nœud papillon de son futur mari, puisque de toute évidence, il est un peu trop tard pour jouer la carte de la tradition. Elle retouche son maquillage, et finit par se rendre à l'autel elle aussi, toujours nerveuse, mais apaisée, en quelque sorte. Une multitude de pensées négatives continuent inéluctablement de traverser l'esprit de la future Mrs Tonks tandis qu'elle rejoint son mari au bras de son beau-père pour compenser l'absence paternelle. Elle adresse alors un sourire attendri au petit Matthew, qui a bien du mal à tenir en place, et se poste face à cet imbécile de Ted Tonks, qui lui sourit avec ses cheveux parfaits et sa béatitude. Après quelques minutes, Andromeda finit par réellement sourire, et déclarer sans ciller : « In the name of God, I, Andromeda Black, take you, Edward Tonks, to be my husband, to have and to hold form this day forward, for better, for worse, for richer, for poorer, in sickness and in health, to love and to cherish, until we are parted by death. This is my solemn vow. » Elle n'a jamais été aussi sûre de quelque chose de sa vie, ce qui lui laisse alors entendre qu'elle finalement pris la bonne décision.

Je n’aurais pu être plus sûr de ma décision qu’en ce moment où nous échangeons vœux et alliances sous le regard de ma famille et de nos amis, qu’ils fassent ou non partie de l’Ordre du Phénix. Je suis fou amoureux d’Andromeda Black et je me fiche pas mal de finir tous les week-ends à Saint Mungo si ça peut me permettre de passer ma vie avec elle. Peu importe que nous soyons le couple le plus improbable de la décennie ou que nous ayons besoin d’une protection rapprochée pour y arriver, nous y sommes. Et c’est beau, c’est vraiment beau.

Nous formons des pingouins relativement crédibles, en témoignent les regards attendris de l’assemblée et la joie de tous de nous retrouver bague au doigt dans une grande salle prêts à vivre la fête du siècle. Voir sorciers et moldus s’amuser ensemble m’arrache un sourire qui ne me quittera pas de la soirée et lorsque vient le moment de fumer un peu d’herbe seul avec Andie, je suis déjà sur mon nuage.

- A toi l’honneur, Tonks, je déclare en lui tendant le joint fraîchement allumé, imitant sa façon de me parler depuis toujours.